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Faire la paix avec son (mon) passé ?

60 ans Région parisienne 2154
Il n'y a que peu d'années (merci VLR) que je me sais non pas boulimique mais hyperphagique. Et si je crois être aujourd'hui en paix avec ce que je vis  
(finie la honte, la culpabilité, les jugements négatifs) j'ai beaucoup de mal à avoir de la tendresse pour l'ado que j'ai été.

Voler pour m'acheter des bonbons, mentir, me faire prendre à chouraver dans les magasins, me planquer pour manger, les condamnations sans appel de mon père (alcoolo devenu sobre sur le tard, trop tard), le flicage de ma mère, son dégoût face à mon corps, ses critiques permanentes... et moi confite dans la haine et le mépris de soi, d'abord meilleure élève de ma classe, méprisante et isolée, pour ensuite devenir le cancre et la confidente de service... sans jamais savoir qui j'étais en vrai, au-dedans.

La psychanalyse m'a sauvée la vie, littéralement. Mais je continue à rougir en-dedans quand je pense à mon passé. Et il n'y a que cette année que j'ai pu travailler avec des ados, tant je les redoutais.

Aimer l'enfant que j'ai été, en quête éperdue d'amour et qui s'est planquée dans les livres et l'intellect... Je n'éprouve aucune sympathie pour elle. Je continue à la condamner, moi qui jamais n'aurais un tel regard sur autrui.

Quand des propos de ma mère me reviennent en tête, j'ai des bouffées de rage. Et pourtant au présent je crois arriver à bien composer avec elle, même quand elle critique l'éducation que je donne à mon fils :lol: (que jamais, Dieu du Ciel ! il n'ait honte d'être lui)

Bref, malgrè tout le chemin effectué je me rends bien compte que je n'ai toujours pas digéré mon passé... Non seulement ça, mais c'est comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre. Comme si ma vie à moi n'avait débuté que dans les bras du 1er homme qui m'a durablement aimée, contrant enfin le regard de ma mère sur mon corps.

Et vous ? Quel rapport avec votre enfance et adolescence ?
Merci.
56 ans Out of Africa... 4355
Pomdereinette a écrit:


Quand des propos de ma mère me reviennent en tête, j'ai des bouffées de rage. Et pourtant au présent je crois arriver à bien composer avec elle, même quand elle critique l'éducation que je donne à mon fils :lol: (que jamais, Dieu du Ciel ! il n'ait honte d'être lui)

Merci.


Tu entretiens ces bouffées de rage en continuant à voir cette femme qui non seulement t'a fait du mal quand tu étais jeune mais continues à t'en faire en critiquant l'éducation que tu donnes à ton fils.

Pourquoi t'obliges tu à "composer" avec elle ?

Cette ado qu'il y a au fond de toi a beaucoup souffert avec cette mère et ce père là. Tu as fait ce que tu as pu malgré tout pour survivre et au lieu de rougir, tu peux être fière d'être encore en vie ! Et fière sembles t'il de ne pas reproduire sur ton fils. Alors apprends à rendre hommage à cette jeune ado, offres lui le regard compatissant et aimant que ta mère et ton père ne lui ont jamais donné. Parce qu'elle en vaut la peine.

Pour ma part, j'ai décidé de ne plus voir ma mère pour ne pas entretenir justement ces bouffées de rage. J'ai mis du temps ;)
63 ans Au bord de la mer 15536
Même si ce que j'ai vécu pendant mon enfance et mon adolescence n'était pas si "extrême" que ce que tu as pu vivre, j'ai encore beaucoup de mal.
D'ailleurs, si les jeunes enfants ne me posent pas de problème, j'ai beaucoup plus de difficultés avec les ados.
J'ai du vraiment faire un énorme travail sur moi pour accepter l'adolescence de mes filles. Quand je dis "accepter", ce n'est pas que je ne voulais pas les voir grandir, c'est que je n'arrivais plus à communiquer avec elles à cette période-là.

Actuellement très investies dans l'association de parents d'élèves du collège de mon fils, je siège au conseil de discipline.
J'y étais hier soir :?
Une gamine de même pas 14, belle, douée, qui fout tout en l'air, détruit tout autour d'elle et elle y compris. Je me suis revue à son âge..... moins provocatrice, mais tout aussi malheureuse.
Et hier soir, quand tous lui parlaient travail, sérieux, etc... je lui ai demandé si se conduire ainsi la rendait heureuse, si elle n'avait pas envie d'être heureuse. Elle a fondu en larmes, et je n'ai pas été loin de faire la même chose.

Composer avec ses parents, je crois qu'il le faut. Pour ma part, je n'ai jamais réussi à couper les ponts. Je n'en ai jamais vraiment eu envie je crois.
Mais c'est vrai qu'à chaque fois que je les vois, je pense aussi à tout ce qui m'a été dit ou fait quand j'étais gamine.

Ma mère a dit un jour, devant moi (mais pas à moi directement) qu'elle était fière de moi. C'était... l'année dernière, j'avais 48 ans :lol:
38 ans 300
Il y en a qui coupe les ponts pour aller de l'avant et réussir a se reconstruire.Et ce n'est pas du tout lâche:)
Et d'autre qui préfère faire la paix avec leur passé tout en essayant d'entretenir de bonne relation avec leur famille.
Toute les manières sont bonnes a partir du moment ou le passé ne vous bouffent pas le présent et le futur:)
Bisous!
56 ans Out of Africa... 4355
Provence a écrit:

Composer avec ses parents, je crois qu'il le faut.


Pourquoi si en plus lesdits parents continuent à être toxique ? Pourquoi aller se faire du mal en s'obligeant à fréquenter des personnes nocives sous prétexte que c'est "papa et/ou maman" ? D'autant plus que - la plupart du temps - lesdits parents ne se gênent pas pour faire des remarques désagréables tandis que nous, nous nous contraignons au silence pour ne pas les blesser (le comble !)

Pour ma part, je me sens nettement mieux depuis que je tiens ma mère à distance. Le travail fut long, trèèèèèèès long ;) , douloureux mais pitain qu'est-ce que je me sens bien aujourd'hui !
Et quand bien même irait elle dire qu'elle est fière de moi que ça ne me ferait ni chaud ni froid : je m'en fous, je n'attends aucune reconnaissance de sa part.
En me faisait trop de mal, elle a franchi une frontière de trop : je ne l'aime plus depuis longtemps. Juste que, comme pour bcp d'entre nous, plus le lien est toxique, plus il est difficile de s'en défaire ! Je prenais ça pour de l'amour.

Aujourd'hui je prends soin de moi, de l'enfant que j'étais, de l'ado révoltée (et pour cause !) et de mon enfant.

Maintenant, si lesdis parents reconnaissent le mal qu'ils ont fait, s'ils sont capables enfin de nous respecter... pourquoi pas ! Mais je pense que des parents comme ça, il ne doit pas y en avoir des masses ! La plupart d'entre eux nous rend responsable d'un comportement qui leur appartient !
63 ans Au bord de la mer 15536
Oui tu as raison, j'ai écrit cela un peu vite.

Il le faut... dans mon cas peut-être. Parce que je crois que je serais bien plus mal si j'avais coupé les ponts. Je l'ai fait un temps, lorsque je suis partie de la maison, je n'ai plus parlé à mon père pendant 2 ans.
C'est lui qui est revenu me chercher en me demandant pardon.

Ce qui n'a pas empêché bien sûr, d'autres remarques, des crises diverses.
Mais en mûrissant, je me suis rendue compte que j'étais attachée à mes parents, même si leur comportement était discutable.
Disons que je les aime plus que ce que je les déteste ;)
56 ans Out of Africa... 4355
Je pense aussi que c'est personnel à chacun.

Il y a des parents qui peuvent être avec des idées d'un autre temps on va dire, sans être pour autant toxiques.

Et puis, il y en a d'autres qui ne peuvent pas s'empêcher de détruire leurs enfants devenus adultes. Là pour moi, y'a pas photo : c'est la fuite assurée :lol: Parce que, se faire insulter, critiquer sans cesse, c'est invivable !
39 ans Normandie (27) 2064
pour ma part je n'ai pas eu de soucis avec mes parents ni avec ma mère je ne peux donc pas trop conseiller mais c'est clair qu'il vaut mieux éviter les gens avec qui sa passe pas trop car les côtoyer c'est se faire du mal en silence je parle en connaissance de chose moi je m'éloigne et je vis ma vie tranquillement et je suis beaucoup mieux depuis
782
J'ai toujours eu une relation assez fusionnelle avec ma mère, je la protégeais de mon père violent, alcoolique et infidèle.

à l'adolescence, j'en suis même venue à me battre violemment avec mon père, je souhaitais qu'il meure, j'essayais de convaincre ma mère de le quitter...

mais il sont toujours ensemble, et pour ma mère je fais quelques efforts, je vois mon père tous les 4 mois environ en restant polie, mais sans plus, avec lui. je lui en veut toujours, mais beaucoup moins, d'autant que je ne le vois que très rarement ; c'est le choix de ma mère, ça ne me regarde pas, j'ai ma propre vie à vivre.
39 ans Normandie (27) 2064
a oui, tu as une relation difficile avec ton père mais en même temps, tu respectes le choix de ta mère qu'elle veuille rester avec lui!!
mais tu as beaucoup de courage, car je n'aurais pas supporter de voir ma mère se faire battre !!!
mais en grandissant on réfléchis puis si elle l'aime c'est son choix et toi tu as ta vie!!
782
en fait c'est un psy qui m'a fait comprendre que je n'avais pas à m'immiscer dans la relation de mes parents, c'est malsain, inutile, et ça me faisait du mal.

maintenant, mon père ne frappe plus ma mère, mais c'est quand même un gros parasite qui ne travaille pas et profite du salaire de ma mère... sachant que je ne peux de toute façon rien faire, je les laisse à leurs problèmes, et je sais que de toute façon mon père est tout de même malheureux car ses deux filles ne veulent plus entendre parler de lui.
39 ans Normandie (27) 2064
oui il est peut être malheureux mais il a fait du mal a 3 personnes en même temps !!! comme quoi une thérapie ca sert a nous en sortir!!
en tous les cas tu as beaucoup de courage car je ne pourrais pas le côtoyer !! mais comme tu dis, ce sont leurs affaires!!
44 ans Au pays des cigognes ~ 1629
Pomdereinette merci pour ce post et de soulever le débat ô combien douloureux du passé/relation avec les parents.
Dans la lectures de vos post à toutes, on ressent bien, les phrases assassines et indélébiles de nos parents. Certaines ont choisis la tolérance et le respect, les autres ont préférées l'éloignement. Moi je fais un peu des deux.
Je m'interroge encore aujourd'hui sur l'impact de notre passé pour notre présent et notre futur.
Comme toi Pom mon psy est entrain de me faire ouvrir les yeux. Non pas sauver la vie, parce que quand même on ne va pas s'enlever que le plus gros du boulot vient de nous quand même!
Par les comportements détestables, violents, écœurants de mes vieux, le jour où enfin je n'ai plus été sous leur emprise, j'ai commencé à moi même m'auto détruire, c'était devenu un mode de fonctionnement, au fond le seul que je connaissais.
J'ai vogué dans les eaux troubles et les méandres de ma vie, jusqu'au jour où moi aussi je suis devenue parent. J'ai souhaité souvent ne pas reproduire le même tableau, certes j'y suis arrivé mais j'ai du faire d'autres erreurs en tant que parents, ça tombe bien j'ai dis à ma fille que je ne serais jamais une maman parfaite et elle l'a bien pris :lol:
Puis un jour, j'ai rencontré homme, s'en ai ensuivi une dépression du feu de dieu et j'ai trainé des pieds pour consulter un psy. Je suis en thérapie depuis 5 mois, je me rends compte maintenant à quel point mon passé est un vecteur destructeur dans ma vie, mais que je ne peux plus le changer désormais (et je crois que j'ai essayé de lutter toutes ces années à nourrir l'espoir du retour en arrière).
Je ne pourrais pas les changer EUX, mais moi oui et désormais je n'attends plus rien d'eux. Mon père j'ai clairement coupé les ponts, marre d'essayer de conquérir et d'attendre ses bénédictions alors qu'au fond il ne m'aime pas. Pour ma mère j'observe, je lui laisse le bénéfice du doute, je sais qu'elle culpabilise sur ses conneries et je crois que c'est amplement suffisant, mais je ne l'a laisse plus me dire comment agir avec ma fille.
Mon enfance me fait encore souffrir mais aujourd'hui je ne soigne plus l'enfant en moi mais l'adulte marquée par des choses difficiles.
39 ans Normandie (27) 2064
oui voila il faut soigner les pb ke tu a en toi depuis ton enfances, moi je n'ai pas connu de problèmes avec mes parents mais avec mon frère... il m'a fait souffrir m'a enlevé mon innocence d'enfant bref il m'a pourri la vie et même au jour d'aujourd'hui j'en souffre ma thérapie m'aide mais je culpabilise en fait je ne prend pas conscience que c'est lui qui m'a fait du mal!!!!
qu'est ce que l'on peut vivre des choses malheureuses...
60 ans Région parisienne 2154
C'est étrange... Avant de vous lire je n'avais pas réalisé combien mon post était axé sur ma mère.

Elle est ce qu'elle est, et j'ai souvent besoin de la psy pour réaliser la toxicité de certaines de ses attitudes (genre déni ultérieur de propos tenus, souvent violents.)
En même temps, avec toute la maladresse du monde mes parents m'ont aimée. En essayant de me faire à l'image de ce qu'ils espéraient... qui ne ressemblait en rien à une boulotte toujours plongée dans 1 livre.

Ma question était surtout comment apprendre à aimer cette enfant-là ? A ne plus avoir honte, devenue adulte, d'avoir menti, volé pour me procurer de la nourriture ? D'accepter d'avoir été dans ce besoin-là, semblable à un drogué en état de manque.

Je comprends en vous lisant qu'il faut pour cela faire aussi le deuil d'une relation idéale à la famille.

Pour moi, il n'est pas question de couper les ponts d'avec ma mère. Mais l'accepter telle qu'elle est, tout en demeurant lucide sur certains de ses propos. Et la remettre à sa place quand il s'agit de l'éducation donnée à mon fils ! Mais quand il s'agit de lui, je suis radicale :lol:

SecretMel, souvent je me dis que mieux comprendre et accepter mon enfance m'aide à aimer mon fils inconditionnellement, sans lui demander d'être autre.Et accepter de n'être pas une mère parfaite :lol:

Pouet, il est certain que nous ne pouvons guérir nos parents. Par expérience, je sais par contre qu'on les amène à changer en se soignant. Parce que tout simplement on cesse d'entrer dans leur jeu, et qu'ils en viennent à ne plus pouvoir le mener seul.


Merci à toutes pour vos réponses.
B I U


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