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Faire la paix avec son (mon) passé ?

45 ans Bordeaux 311
Câline a écrit:
A chaque fois qu'elle rencontre un problème, c'est automatiquement de la faute des autres, jamais de la sienne !


C'est ce que mon petit frère  
de 14 ans m'a dit! Quelle clairvoyance ce petit amour! Si jeune et déjà il a tout compris! ;)

Pour ma part, pas de réelle maltraitance, en tout cas physique, mais depuis qq années déjà, je pensais à m'éloigner, à prendre mes distances, mais à trop vouloir être une bonne fille généreuse et tout et tout (comme pour me faire pardonner d'avoir été une soi disant "sale gosse"), ça ne se faisait jamais et nos qq rencontres se finaissaient toujours pour ma part en une sorte de "mini dépression"...

Mais voilà, aujourd'hui, c'est fait! :D

Est ce parce que je vais bientôt être mère à mon tour, je ne sais pas....En tout cas, ce que je sais c'est que j'ai ressenti un immense soulagement, un sentiment de grande liberté, qui depuis 1 peu plus d'un mois maintenant, ne s'atténue pas et pour le moment aucun regret. Et même l'impression d'avoir donné ce qu'elle souhaitait tout au fond de son coeur à une adolescente et jeune adulte, en l'occurrence, moi! ;)

Enfin, je pensais que pour revenir vers eux j'aurai besoin qu'ils comprennent le sens de ma démarche et éventuellement qu'ils s'excusent. Et puis finalement, je me suis rendu compte que déjà je n'obtiendrais jamais rien de ce style, en tout cas pas de la part de ma mère, ça s'est sur, et puis surtout, je n'en ai pas besoin pour avancer, ni même si un jour je renoue avec eux. Je comprends pourquoi, vis à vis de leur histoire perso, que des parents c'est pas parfait, ça fait ce que ça peut..., mais je ne pardonne pas: pour moi, ils ont fait des choix d'adulte en plus ou moins connaissance de cause et à mes yeux d'adulte, ce sont des erreurs qui ne sont pas pardonnables...

Pour info, récemment sur le site de psychologies mag, il y avait un article très intéressant sur le fait de couper les ponts avec ses parents et je me suis pas mal retrouvée dans les remarques générales mais pas vraiment dans les témoignages car tout ça tient vraiment d'une démarche très personnelle, de son histoire...Pas vraiment de règle générale, je pense.
44 ans Au pays des cigognes ~ 1629
C'est vrai qu'une fois que nous même devenons parents, il y' a toujours une certaine prise de conscience. Parce que tout à coup on se retrouve face à cet être qui ne nous avez rien demandé à la base et qui là exige tout de nous, et le meilleur si possible :lol:
Quand j'ai mis ma fille au monde, j'ai clairement compris que les billes désormais je les avais en main ... je n'étais plus juste la fille de ... mais maintenant la mère de ...
Je me rends compte que pour beaucoup d'entre nous, nous avons fait des choix ensuite, celui de la tolérance, celui de la non espérance, celui de deuil face aux parents parfaits.
Je ne sais pas vous mais dans les moments où j'ai tenté le diable pour faire table rase du passé en affrontant mes parents, est ce que tout comme moi vous avez entendu cette sacro sainte phrase du " Oui mais j'ai fait ce que je pouvais, j'ai fais au mieux" Après cela je n'avais jamais de quoi rétorquer, oui effectivement ça devait être le mieux. Puis un jour je me suis posé face à cette phrase et j'en ai pris tout le sens. Oui en tant qu'adultes mes parents ont fait des choix, oui ils ont fait avec leurs moyens, oui ils ont fait au mieux ... mais au mieux pour qui au fond? De ce jour j'ai arrêté d'accepter cette phrase comme le point final d'une discussion, mais plutôt comme leur constat d'échec.
Je m'interroge souvent dans mon rôle de parent, quand on en a pas eus, sur quoi se base les principes à apporter à nos enfants, sur quoi peut on juger que nous les rendons heureux? Sur le fait qu'ils sont justes moins malheureux que nous au même âge?Est ce que l'on fait mieux? Est ce que l'on fait pire?
56 ans Out of Africa... 4355
SecretMel a écrit:
" Oui mais j'ai fait ce que je pouvais, j'ai fais au mieux"


Oui je l'ai entendu aussi. Avec "moi de mon temps blablabla tu as eu de la chance, blablabla..."(procédé de culpabilisation avec chantage affectif flagrant !)

Maltraiter un enfant c'est faire de son mieux ? :? Pour moi, ils n'ont pas fait du mieux qu'ils pouvaient, : ils se sont "contentés" de reproduire ce qu'eux mêmes avaient vécu.
Ils ont faits, certes, mais sûrement pas de leur "mieux". Ce type de phrase, c'est le meilleur moyen pour eux de ne pas se sentir responsables de leurs erreurs et de ne surtout pas les assumer. Un parent honnête dira :"oui, je n'ai pas été bon avec toi et je comprends que tu sois en colère et que tu m'en veuilles".

Là, je conçois q'on peut alors commencer - si on le souhaite - un travail de "pardon" parce que le parent assume ses responsabilités et les conséquences de ses actes et qu'il ouvre vraiment le dialogue

Mais comme je le disais, des parents comme ça, ça ne courent pas les rues !

Je pense que pour être un "bon" parent ils faut arriver à se connaitre soi-même ainsi - par exemple - tu sauras à quel endroit tu es touchée lorsque ton enfant te met en colère.
Si tu te souviens - par exemple - combien tu te sentais humiliée lorsque tes parents te méprisais, alors tu le ne fera pas subir à ton enfant.
Plus tu te connais et plus tu te donnes les moyens d'aller à la rencontre de ton enfant pour répondre à ses besoins à lui et non aux tiens à travers lui. C'est donc une relation de sujet à sujet et non sujet à objet(l'enfant)

Autre point important à mes yeux, être honnête avec eux comme je l'écrivais plus haut : parfois on se laisse emporter et on se montre injuste. Savoir le reconnaitre et s'excuser et, pour moi, un grande force et un bel exemple à donner à un enfant.

Notre rôle, tel que je le vois, et donc d'accompagner l'enfant avec tendresse, amour, sécurité jusqu'à ce qu'il soit en mesure de se prendre en charge.
63 ans Au bord de la mer 15536
Lorsqu'il m'est arrivé de "maltraiter" mes enfants (le terme bien entendu est choisi exprès pour montrer qu'en matière de maltraitance il n'y a pas que les coups) je ne me suis jamais dit que je faisais "au mieux".
Pour moi c'était un constat d'échec, et le plus dure était d'accepter cet échec, de ne pas en faire porter la responsabilité à quelqu'un d'autre (mes parents, mes enfants, mon conjoint, la société :lol: )

Mais si on était infaillible, on ne serait pas humains.
La seule chose à faire dans ce cas, c'est d'expliquer (j'ai du déjà le dire plus haut, expliquer, s'excuser, n'est pas justifier une erreur).

Il ne faut pas croire qu'expliquer à son enfant qu'on s'est trompé va faire qu'il ne nous respectera plus. Bien au contraire.
Ce n'est pas l'autorité, la peur, qui font un parent.
Mais la présence, l'écoute, l'acceptation, l'échange, la confiance l'un dans l'autre. Ne confondons pas non plus avec un presque esclavage dont certain(es) se glorifient.

Les théories, c'est plus facile. Je n'ai pas été à la hauteur de ce que j'énonce ici.
Mes enfants savent que je suis une personne faillible, mais que je les aime (d'ailleurs je ne me suis jamais privée de leur dire ce qu'à moi on n'avait jamais dit).
56 ans Out of Africa... 4355
Provence a écrit:


La seule chose à faire dans ce cas, c'est d'expliquer (j'ai du déjà le dire plus haut, expliquer, s'excuser, n'est pas justifier une erreur)..


Je crois aussi profondément qu'il ne peut y avoir de vraie relation authentique sans honnêteté.
En étant honnête, on permet à l'enfant de ne pas se vivre comme "mauvais".
Ce n'est pas rien.
Pour ma part, je ne cherche pas à être "parfaite" ni infaillible, je m'accepte avec mes maladresses... mais je me suis jurée d'être honnête et de ne pas non plus me chercher des excuses bidons :D
56 ans Out of Africa... 4355
Je crois aussi qu'il est très important de poser ses frontières, de savoir dire : "c'est mon histoire, mon vécu ça ne te concerne pas"

Parce que, j'ai le sentment qu'une personne qui n'assume pas son histoire le fait porter à ses enfants. Par exemple, une femme qui s'est vécu comme méchante petite fille - si elle est dans le déni de son histoire - fera tout une fois mère pour que sa fille se vive comme mauvaise aifn qu'elle même puisse enfin se vivre comme "bonne".
Ca me fait penser à l'histoire de la "patate chaude" :?

chais pô si chuis claire là ? :D
63 ans Au bord de la mer 15536
Vi vi très claire :lol:
J'apprécie vraiment cette discussion ;)
56 ans Out of Africa... 4355
Provence a écrit:

J'apprécie vraiment cette discussion ;)


Et moi donc ! Je suis en manque dans la vie :D
Les fringues, les régimes, les voitures...dieu que ça me saoule ! :D :D
Alors même si c'est douloureux, au moins c'est profond, authentique et enrichissant.
50 ans Luxembourg 31390
Pomdereinette a écrit:
Il n'y a que peu d'années (merci VLR) que je me sais non pas boulimique mais hyperphagique. Et si je crois être aujourd'hui en paix avec ce que je vis (finie la honte, la culpabilité, les jugements négatifs) j'ai beaucoup de mal à avoir de la tendresse pour l'ado que j'ai été.

Voler pour m'acheter des bonbons, mentir, me faire prendre à chouraver dans les magasins, me planquer pour manger, les condamnations sans appel de mon père (alcoolo devenu sobre sur le tard, trop tard), le flicage de ma mère, son dégoût face à mon corps, ses critiques permanentes... et moi confite dans la haine et le mépris de soi, d'abord meilleure élève de ma classe, méprisante et isolée, pour ensuite devenir le cancre et la confidente de service... sans jamais savoir qui j'étais en vrai, au-dedans.

La psychanalyse m'a sauvée la vie, littéralement. Mais je continue à rougir en-dedans quand je pense à mon passé. Et il n'y a que cette année que j'ai pu travailler avec des ados, tant je les redoutais.

Aimer l'enfant que j'ai été, en quête éperdue d'amour et qui s'est planquée dans les livres et l'intellect... Je n'éprouve aucune sympathie pour elle. Je continue à la condamner, moi qui jamais n'aurais un tel regard sur autrui.

Quand des propos de ma mère me reviennent en tête, j'ai des bouffées de rage. Et pourtant au présent je crois arriver à bien composer avec elle, même quand elle critique l'éducation que je donne à mon fils :lol: (que jamais, Dieu du Ciel ! il n'ait honte d'être lui)

Bref, malgrè tout le chemin effectué je me rends bien compte que je n'ai toujours pas digéré mon passé... Non seulement ça, mais c'est comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre. Comme si ma vie à moi n'avait débuté que dans les bras du 1er homme qui m'a durablement aimée, contrant enfin le regard de ma mère sur mon corps.

Et vous ? Quel rapport avec votre enfance et adolescence ?
Merci.


Pour ma part,mon enfance et mon adolescence ont ete dures,pas par rapport a mon poids mais au maltraitances apres le deces de ma mere par suicide a mon debut d adolescence...

j evite d y pensee en faite,j ai plusieurs fois reflechie a allee voir une pshy p etre pour me dechargee un peu...mais je n en ais ni le temps ni les moyemns pour l instant,plus tard p etre ;)
34 ans 95 France 199
Que dire sur mon adolescence ?!
Un déménagement au combien maudit...de Paris à une campagne silencieuse, à une campagne hypocrite ! Des adolescents du même âge que moi méchants et se foutant de moi, un prof qui me harcèle sans cesse, qui profite de mon mal être et s'en sert pour me mettre au plus bas, des parents désarmés, maladroits et pour finir qui deviennent aussi méchants et aussi hypocrites que tous les gens qui nous entourent, un physique que je dénigre, à tel point que je ne prends plus du tout soin de moi...Et ça finit par une phobie scolaire et l'envie d'en finir...à, à peine, 12 ans. Je me revois encore un couteau à la main, hésitant, vais-je le faire oui ou non ? Et puis, je me suis rattrapée...à ce moment là, j'ai tellement touchée le fond que je veux partir loin de tout ça. Heureusement, l'idée que mon petit frère reste tout seul dans ce coin " de merde " et avec des parents pas du tout à l'écoute me raccroche vite à la vie. On peut, d'ailleurs, dire que sans le savoir, il m'a sauvé la vie.
Par la suite, je reprends du poil de la bête, enfin c'est un bien grand mot, puisqu'il me faut encore supporter les 3 dernières années de collège, avec ce prof, avec les mêmes sales gosses...
Puis, il y a cette dispute avec mes parents, il y a un an et demi de ça, où à bout de nerfs, j'ai fini par sérieusement parlé avec mes parents et à comprendre ce qu'ils avaient comme image de moi. Je n'oublierais jamais ces phrases " on croyait que tu mentais " ou " on a sûrement dû loupper quelque chose en t'élevant ", ou encore les larmes de ma mère et la rancoeur toujours présente.
Aujourd'hui encore je me sens sous l'emprise de ce passé, sous une emprise à moitié positive.
Positive dans le sens où je tire leçon de cette période. Je veux m'assumer et surtout je ne veux plus sortir avec n'importe quel mec sous prétexte que selon certaines personnes " le prince charmant n'existe pas ". Je ne veux plus me dire que je ne mérite pas de relation sérieuse et que je suis tout juste bonne aux relations sans lendemain.
Tout ça c'est fini. Je veux m'assumer !
Négative dans le sens où je pense que tant que je n'aurais pas mon indépendance, tant que je n'aurais pas déménager de chez mes parents, je ne pourrais pas être en paix avec moi-même. Tant que je serais toujours dans ce coin " de merde ", je n'arriverais pas à me reconcilier avec ce que je suis aujourd'hui. Et surtout, tant que quelque part, mes parents ne reconnaîtront pas qu'ils ont laissé ce prof m'insulter, baffouer ce que j'étais et m'enfoncer plus bas que Terre...Tant qu'ils n'arriveront pas à s'excuser pour ça...Je ne serais jamais vraiment en paix avec mon passé.
B I U


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