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Faire la paix avec son (mon) passé ?

56 ans Out of Africa... 4355
Provence a écrit:
Cette attitude n'est pas toujours consciente, et ce n'est pas que le courage qui leur manque, mais la prise de conscience qu'elles ont un problème, et  
qu'il faut le régler.

.


Tu as probablement raison, mais dans mon cas, dans le cas de ma mère, ça ne change rien au niveau de la relation.
Je pense qu'en ce qui concerne ma mère, c'est peut être la peur qui l'empêche de faire ce qu'il faut. Peur de regarder son histoire de petite fille, peur de regarder aussi le mal qu'elle a pu faire autour d'elle... peut être !
Ceci dit, c'est son choix (même inconscient), le chemin qu'elle s'est choisi.

Pour moi, ce qui est important, c'est de prendre soin de moi de VIVRE et d'être HEUREUSE, ce que ma mère ne m'a jamais autorisé (en t'écrivant, je sens encore sa haine sur moi, pour te dire :? ).

Je fais comme toi dans ma relation avec mon fils. Je pense que c'est important que l'enfant sache qu'il n'est pas responsable ni coupable ("maman a un problème, mais ce n'est pas à cause de moi"). Je lui ai aussi toujours dit que je me prenais en charge et qu'il n'avait pas à le faire.

Finalement, on s'en sort plutôt bien quelque soit nos choix vis à vis de nos parents :D
53 ans Belgique 3287
Faire la paix, pardonner à des gens qui disent simplement "oui c'est possible que j'aie été comme ça" sans s'en excuser, je ne pourrai jamais...

Quand en plus les psys vous disent "ils ont fait ce qu'ils pouvaient avec les moyens qu'ils avaient"...

Au plus j'avance au plus j'me sens mal...

Je n'arrive pas non plus à aimer la petite fille que j'étais.

... et comme pendant les travaux, l'exposition continue...

Courage pomdereinette...
782
N'oubliez pas d'avancer les filles, le passé est fini, vous avez encore de belles choses à vivre et ce malgré toutes les casseroles que l'on peut se trimballer...

courage !
46 ans 4830
c'est difficile de faire la paix avec son passé.. et avec ses parents! parce que c'est difficile de constater qu'ils sont faillibles,humains, imparfaits, qu'ils font des erreurs et qu'ils nous font mal... parfois involontairement.

parce qu'enfant, on pensait qu'ils étaient les plus fort, les plus intelligents, les plus tout... on grandit et hop, on est forcément déçus.

ça me rappelle une citation d'oscar wilde (un peu de culture dans ce monde de brutes ne fera pas de mal):


a écrit:
les enfants commencent par aimer leurs parents; devenus grands, ils les jugent; quelquefois, ils leur pardonnent


j'aurais tendance à penser que c'est ça, devenir adulte, quelque part..
bien sûr il y a des relations toxiques, des degrés d'incompréhension et d"imparfaititude" dont les limites sont propres à chacun et qui peuvent amener à couper les ponts. c'est compréhensible, et souvent la seule solution.. mais c'est quand même les exceptions à la règle non? parce que les parents, dans une grande majorité, on les déteste, on les supporte parfois mais avant tout on les aime.. et plus important encore.. on cherche parfois toute sa vie à être aimé d'eux (même adulte)...

en tous cas, les participations sont très interressantes sur ce post!
46 ans 4830
ah et je rajouterais en réponse à pouet, qu'effectivement le passé est fini, mais qu'on ne peut pas avancer tant qu'on a pas fait la paix avec son passé.. et avec nous-même...au risque de reproduire les mêmes erreurs sans cesse (c'est un peu comme l'Histoire en générale d'ailleurs..mais là c'est une autre.. histoire justement ;) )
782
je suis tout à fait d'accord avec toi gurgle, ma thérapie m'a aidé a accepter mon passé, à régler les problèmes avec mes parents afin de calmer cette rage que j'avais en moi.

ce que je voulais dire c'est qu'il ne fallait surtout pas ruminer son passé, avoir des regrets, car je peux par exemple dire que le fait d'avoir un père "indigneé" m'a rendue sûrement plus forte que d'autres personnes ayant eu une enfance "idyllique" car j'en ai bavé certes mais j'ai surmonté également.
60 ans Région parisienne 2154
Je le pense aussi : quand on parvient à comprendre pourquoi et comment on en est arrivés là, ça nous rend, non pas peut-être plus fort mais, comment dire ? avec des intuitions, une compréhension autre.
Je suis persuadée que tout ce que j'ai traversé m'a aidée à mieux comprendre ce qui se joue pour les enfants dans mon boulot (enfin, certains). Tout come ça me permet d'être à l'écoute de mon fils, au lieu de le condamner quand ça va pas.
56 ans Out of Africa... 4355
Je ne pense pas non plus que la maltraitance rend plus fort !
Un enfant avec des parents aimants est aussi confronté aux deuils, aux aléas de la vie sauf qu'il est soutenu par ses parents qui l'aident à trouver en lui la force et les moyens de surmonter plutôt que de se trouver "enfermé" tout seul avec sa souffrance.

Par contre, oui, je pense que ça peut nous donner, pour autant que nous ayons eu le courage de regarder bien en face notre passé (sans hypocrisie, sans filtre)une compréhension accrue vis à vis des gens qui souffrent notamment et sûrement des "clés" que nous pouvons transmettre pour aller mieux. (pour autant que l'autre veuille bien s'en sortir aussi, sinon c'est mission impossible !)

@ Gurgle : merci pour ta citation :lol: Honnêtement, je ne sais pas si les parents toxiques sont une exception. Et oui, comme tout enfant, j'ai aimé profondément ma mère. Mais ses mauvais traitements, sa haine ont fait que cet amour n'existe plus aujourd'hui et que rien ne pourra le (re) faire exister : c'est trop tard.
63 ans Au bord de la mer 15536
Ce n'est pas d'avoir été maltraité (au sens large) qui rend plus fort.
Ce qui rend plus fort dans ce contexte-là, c'est qu'on a pu comprendre, analyser, et avancer. Mais si on a pu le faire, c'était peut-être aussi parce qu'on avait cette possibilité-là auparavant, qu'on était déjà plus fort ?
Sincèrement je ne sais pas répondre à ça.
Pour ma part, j'ai le sentiment d'avoir toujours su, depuis toute petite, pourquoi les choses se passaient ainsi, et pourquoi on "me faisait ça" (j'ai des souvenirs de punitions, j'ai 4 ou 5 ans, je sais qu'ils préfèrent ma soeur plus jeune, je sais que moi je n'ai pas été désirée)
Je n'ai cependant pas pu m'en défendre, pas pu m'en sortir avant d'avoir atteint l'âge adulte, même si à l'adolescence j'avais adopté une attitude protectrice envers moi-même (ne rien dire, ne pas faire de vague, et faire ce que je voulais)
Il n'empêche que de tout ça, je garde une certaine distance avec mes parents. Nous n'avons jamais, et nous ne serons jamais intimes.
Je n'ai jamais été prise dans leurs bras, ils ne m'ont jamais dit je t'aime....
Je sais pourquoi. Je ne les excuse pas, mais j'arrive à les côtoyer sans haine.
56 ans Out of Africa... 4355
Provence a écrit:

Ce qui rend plus fort dans ce contexte-là, c'est qu'on a pu comprendre, analyser, et avancer. Mais si on a pu le faire, c'était peut-être aussi parce qu'on avait cette possibilité-là auparavant, qu'on était déjà plus fort ?


Pour être honnête ce qui me gêne c'est ce que je crois entendre : un enfant aimé et respecté serait donc "moins" fort qu'un enfant maltraité qui s'en serait sorti.
Pour moi, c'est comme si on essayait de donner un sens à la maltraitance.
Et comme si on disait qu'un enfant aimé et respecté s'effondrera à la première difficulté

Ce qui me paraît faux : un enfant aimé et respecté peut développer sa sécurité intérieure tranquillement sans se sentir sans cesse menacé. Et s'il rencontre plus tard

Alors comme tu le dis, peut être avions nous déjà cette force dès le départ. Je le pense aussi : je suis la seule dans la famille à m'en sortir vraiment.
Peut être aussi que c'est finalement notre lucidité et notre volonté de voir les choses telles qu'elles sont vraiment aussi qui nous permet de nous en sortir ?

Pour ma part, je ne hais plus ma mère. Par contre, si je la vois, comme elle me fais du mal, forcément ma haine se réactive.
56 ans Out of Africa... 4355
Provence a écrit:

Ce qui rend plus fort dans ce contexte-là, c'est qu'on a pu comprendre, analyser, et avancer. Mais si on a pu le faire, c'était peut-être aussi parce qu'on avait cette possibilité-là auparavant, qu'on était déjà plus fort ?


Pour être honnête ce qui me gêne c'est ce que je crois entendre : un enfant aimé et respecté serait donc "moins" fort qu'un enfant maltraité qui s'en serait sorti.
Pour moi, c'est comme si on essayait de donner un sens à la maltraitance.
Et comme si on disait qu'un enfant aimé et respecté s'effondrera à la première difficulté

Ce qui me paraît faux : un enfant aimé et respecté peut développer sa sécurité intérieure tranquillement sans se sentir sans cesse menacé. Et s'il rencontre plus tard des difficultés, il saura trouver en lui les moyens de surmonter

Alors comme tu le dis, peut être avions nous déjà cette force dès le départ. Je le pense aussi : je suis la seule dans la famille à m'en sortir vraiment.
Peut être aussi que c'est finalement notre lucidité et notre volonté de voir les choses telles qu'elles sont vraiment aussi qui nous permet de nous en sortir ?

Pour ma part, je ne hais plus ma mère. Par contre, si je la vois, comme elle me fais du mal, forcément ma haine se réactive.
63 ans Au bord de la mer 15536
Câline a écrit:
Pour être honnête ce qui me gêne c'est ce que je crois entendre : un enfant aimé et respecté serait donc "moins" fort qu'un enfant maltraité qui s'en serait sorti.
Pour moi, c'est comme si on essayait de donner un sens à la maltraitance.
Et comme si on disait qu'un enfant aimé et respecté s'effondrera à la première difficulté

Ce qui me paraît faux : un enfant aimé et respecté peut développer sa sécurité intérieure tranquillement sans se sentir sans cesse menacé. Et s'il rencontre plus tard des difficultés, il saura trouver en lui les moyens de surmonter

Là je suis bien d'accord avec toi, j'avais d'ailleurs tiqué aussi sur cette phrase de Pouet, et je voulais y répondre dans le même sens que toi.

Moi aussi j'ai l'impression d'être la seule de la famille à m'en sortir "bien".
En même temps, il faut bien reconnaître que cette adversité à laquelle j'ai été confrontée dès mon plus jeune âge m'a donnée des armes.
Pourquoi n'en a-t-elle pas donné à mes frères et soeurs ?
Ils n'ont pas été non plus traités de la même manière (ce qui ne veut pas dire qu'il l'ont bien été ;)).

Mais si je m'en suis sortie, ce n'est pas parce que j'ai été maltraitée. J'aurais tout aussi bien pu me laisser faire, m'effondrer, fuir la réalité et être alcoolique comme mon frère.
60 ans Région parisienne 2154
Je crois que Cyrulnik appelle ça la résilience.

Bien sûr que ce ne sont pas les épreuves de la vie qui rendent plus forts en soi. Sinon on devrait martyriser nos enfants ! Mais... si on est en mesure de faire un travail sur soi, si on en a les moyens, alors on peut tirer profit de l'expériece du passé.

Ceci dit... j'ai l'impression que c'est jamais fini ! (le travail sur soi)
63 ans Au bord de la mer 15536
Oui c'est bien ça.
J'ai d'ailleurs lu Cyrulnik ;)

Mais c'est sûr qu'une fois qu'on a commencé à dérouler le fil, on a l'impression que ça n'a jamais de fin.
J'aime vraiment être capable de ça, de cette analyse, de surmonter les choses et d'avancer. Cela ne se fait pas sans mal et sans casse, mais lorsqu'on y arrive, c'est exhaltant ! :D
56 ans Out of Africa... 4355
Provence a écrit:
Oui c'est bien ça.
J'ai d'ailleurs lu Cyrulnik ;)

! :D


Moi aussi.
Parfois j'aime,parfois il me fait bondir :lol:
Je dirais que n'importe qui, même sans avoir été maltraité, peut tirer profit de son passé.

Pour ma part, j'ai le sentiment que mon passé me complique plutôt les choses. Il m'a fallu des années pour arriver à créer de vrais liens avec les gens là où quelqu'un de non maltraité y parviens de suite. Des années pour arriver à avoir une "image" positive de la femme...

Maintenant je fais avec, c'est comme ça et je n'y peux rien changer : je peux par contre agir dans le présent, et même faire de beaux projets d'avenir. Et là, je ne me prive pas ! :lol: Quand je me sens triste, je me dis : "C'est fini, c'est derrière toi, ça a existé mais ça n'existe plus aujourd'hui"

Comme Provence, je pense que j'étais déjà forte dès le départ et que la maltraitance n'a rien à voir avec ça ; juste que cette force me permet aujourd'hui me m'en sortir

Ma personnalité d'aujourd'hui est influencée par ce passé mais je refuse de donner un sens à cette maltraitance dont j'ai été victime : je m'en serai bien passée. Pour moi, aujourd'hui, ce serait (vécu) comme excuser. C'est( bien évidemment personnel
B I U


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