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E. Badinter sur l'actuel recul de la condition féminine

46 ans 4830
je crois pour ma part que la majorité des gens subissent leurs conditions de vie plus qu'ils ne la choisissent...

c'est vrai qu'à bien y réfléchir, on a l'impression parfois que  
certains prônent un retour à "l'ancien temps"... et pas qu'en matière d'éducation ou place de la femme dans la famille et dans la société... la question mérite peut être d'être soulevée...

la femme n'a jamais été l'égale de l'homme, ou alors que sur le papier. dans aucun domaine en fait...c'était sans doute un voeu pieu mais c'est un fait... en réalité, on en est encore très loin!! et je ne parle que des sociétés dites "civilisées"...

en tous cas, le débat est très intéressant!
45 ans Bas Rhin 2894
Je trouve que Mme Badinter est allée trop loin... Je ne vois pas en quoi l'allaitement fait régresser la condition de la femme :roll: !

Personnellement je ne pourrais pas rester à la maison, je ne suis pas une femme d'intérieur, et aux 4 mois de mon fils j'étais très heureuse de retourner travailler; car oui j'ai la chance de ne pas faire qu'un boulot alimentaire, mais un job, où je gagne relativement bien ma vie, où mon travail est reconnu et où je suis même mieux payée que certains de mes collègues hommes ;).

Ma maman était femme au foyer par choix et ça n'a pas dégradé mon image de la femme...

Je ne vois pas pourquoi on associe femme au foyer et femme dépendante de son homme...
48 ans 17521
anijo a écrit:
Bon karen , maintenant que tu as mis le binz :D, qu'en penses tu toi , mere au foyer !!!!!!!!!!!!! ;)


:mrgreen:Je me doutais bien que le sujet ferait couler beaucoup d'encre, ici comme ailleurs...

Alors de mon point de vue, je suis assez partagée... Par exemple, j'ai suivie E. Badinter dans son idée qu'il n'y a pas d'instinct maternel (d'ailleurs, je lisais "l'amour en plus" à la maternité
Laughing )... mais... j'ai effectivement un soucis avec "le féminisme"... Le fait est que Mme Badinter reproche aux femmes d'aujourd'hui de préférer se consacrer à leurs enfants et à leur foyer plutôt que de continuer le combat qu'elle même a mené avec "nos mères" (la génération dont tu fais partie, chère Anijo Wink)... Sauf que ce combat, ben nous (ma génération et les suivantes), nous ne l'avons pas mené... évidemment parce que la génération précédente s'en était chargée déjà (et il est évident que nous bénéficions des avancées liées à ces "combats")... mais là où je ne la suis pas, c'est qu'elle considère que quelque part, par respect pour les femmes qui se sont battues pour pouvoir bosser et sortir de leur cuisine, ben on devrait faire pareil, au détriment de nos envies...

C'est le même soucis, à mon sens, que lorsqu'elle fustige les femmes qui portent le voile en France, alors que des afghanes se battent pour ne plus avoir à le faire... qu'une femme en France pose son voile ne changera rien à la condition de l'afghane... De même que de dire à un gamin de finir son assiette parce que des petits africains meurent de faim, que l'enfant la finisse, ça ne fera pas cesser la faim dans le monde...

Ben là, c'est pareil... tout devrait être une question de choix...

En ce qui me concerne, oui, je suis "femme au foyer", socialement, mais moi je ne me considère pas comme ça... Ma situation est particulière puisque j'étais fonctionnaire à paris, titulaire d'un poste, mais sans logement (je squattais un studio au 4e sans ascenseur à Pigalle qu'on me prêtait) et mon conjoint était à Nice, avec un appart, mais pas de boulot... Quand je suis tombée enceinte, le choix a été fait que je le rejoigne à Nice pour la fin de ma grossesse, accoucher, le congé maternel et qu'après on verrait bien, que je chercherais du taf dans la fonction publique et qu'il garderait la petite pendant ce temps... parce que lui dire de me rejoindre à paris dans 15m2 avec un bébé, ben... voilà, quoi... Les choses se sont passées différemment, parce que d'une part à la fin de mon congé mat, je ne me voyais pas laisser mon bébé, donc j'ai choisi de prendre le congé parental... et à la fin de mon congé parental, mon conjoint a trouvé du boulot, ce qui fait que j'ai pu sans complexes me mettre en disponibilité pour rester à la maison avec notre fille qui a 18 mois...On vit avec 1200 euros par mois pour nous 3, c'est pas évident, mais je préfère ça plutôt que de bosser pour payer une assistante maternelle parce que je travaillerais... :roll: Faut voir ça aussi...

Les moments que je passe avec ma fille sont précieux... et je suis heureuse d'avoir fait ce choix, et qu'on puisse l'"assumer", même si on mange des cailloux depuis 18 mois... Cela dit, si j'étais restée à Paris, ben j'aurais pas eu le choix, j'aurais du reprendre mon poste pour payer le logement, etc... et j'aurais du laisser ma fille à je ne sais qui... et j'aurais surement raté plein de trucs...

Je ne regrette pas d'avoir mis "ma carrière" entre parenthèses pour les vivre, ces instants-là... Et maintenant, je me dis que si j'ai un autre gamin (ce qui n'est pas prévu au programme, mais sait-on jamais), ben je referai pareil, si c'est possible... on a bien le temps de bosser, ces moments-là filent à une vitesse folle et on ne peut pas les revivre...

Concernant les inégalités hommes/femmes, même si je suppose qu'elles existent (on en parle assez), personnellement, je ne les ai jamais constatées, dans mon parcours... j'ai travaillé comme aide de vie avec des personnes handicapées pour payer mes études, comme archéologue/anthropologue (contractuelle et également chargée d'étude pour le CNRS), comme vendeuse en pompes funèbres, et finalement comme adjointe d'accueil et d'insertion dans un CHRS de la mairie de Paris... et j'ai toujours été payée autant que mes collègues masculins, autant considérée qu'eux... j'ai même fait de l'interim dans le déménagement, seule femme parmi 7 hommes... :roll: je n'ai jamais subi de discrimination concernant mon sexe... Et je n'ai jamais pris le parti de me réfugier derrière une pseudo-discrimination pour expliquer certains de mes échecs (attention je ne dis pas que les discriminations n'existent pas, simplement que moi je ne tiens pas compte de cette idée, et ça a toujours bien fonctionné comme ça pour moi). Si je veux un truc, je me bat pour l'avoir, j'ai le sentiment que si je pars avec cette idée que "je suis une femme donc je risque de pas avoir le boulot...", ben je me reconnais comme inférieure, je manque de confiance, et ça va se voir...

Dans ma vie, j'ai subi de nombreux revers, et je suis toujours retombée sur mes pattes, peut-être aussi parce que je ne me suis pas focalisée sur un choix de carrière en particulier... j'ai un bac + 4 en archéo, mais ça ne m'a pas dérangé de bosser à un niveau brevet des collèges... je m'en fiche, j'ai besoin de bosser, je bosse, même si je me "déclasse"... je me débrouille toujours, si c'est pas dans mon domaine, je change de domaine... j'ai bien conscience que tout le monde ne fonctionne pas comme moi, cependant, c'est peut-être ce qui fait que je ne m'inquiète pas de "gâcher ma carrière" pour élever ma fille... ;)

Encore une fois, tout doit rester une question de choix dans la vie, ce choix de m'occuper de ma fille, je l'ai fait et je ne le regrette pas... certaines personnes de mon entourage pensent que je n'aurais pas du faire ce choix si c'était pour galérer financièrement comme ça, mais moi j'avais une priorité : profiter de ces instants précieux... et ça mérite bien quelques "sacrifices"...

Concernant l'allaitement, pour moi c'était juste une évidence que c'était le meilleur pour ma fille, et si celui-ci avait fonctionné, et que je doive rebosser rapidement, j'aurais pris des disposition pour pouvoir le mener à bien...

Je ne me sens pas tenue de gérer ma vie en suivant les aspirations de ces femmes qui se sont battues pour... sans compter que c'est un peu cyclique, finalement... parce que ces femmes-là se sont engouffrées dans la brèche quand elles ont pu, pour se rebeller contre les conditions de vies qu'on leur promettait, elles avaient vu leurs mères au foyer, dépendantes des maris et pères, et dès qu'un vent de liberté a soufflé, elles ont souhaité autre chose et l'ont obtenu... sauf que les filles que cette génération d'amazones a généré, elles, ont sans doute souffert de ne jamais voir leurs mères qui travaillaient, sans compter le nombre de divorces qui a explosé... et cette génération d'enfants du divorce a peut-être envie d'un retour à la famille plus traditionnelle, peut-être que ces filles de suffragettes ont envie de faire avec leurs enfants ce que leurs propres mères n'ont pas pu faire, contre-coup de cette indépendance chèrement acquise... J'ai été élevée par ma mère seule, pas le choix, elle bossait, et j'avais une nounou qui s'occupait de moi quand j'étais petite, avant que j'aille à l'école... et bien ma mère a finalement peu de souvenirs de ma petite enfance, il y a plein de trucs flous pour elle, parce que par exemple, c'est chez la nounou que j'ai marché pour la première fois, il y a plein de trucs dont elle ne se rappelle pas, parce qu'à ce moment-là, elle était occupée à travailler... je ne lui en veux pas, évidemment, je ne dis pas qu'elle a fait le mauvais choix, puisqu'elle n'avait pas le choix, elle était seule à faire bouillir la marmite... mais du coup, il faut comprendre que moi, puisque j'estime avoir le choix, je me permette de m'arrêter de bosser pour profiter des premières années de ma fille... Et peut-être bien que ma fille, se dira que jamais elle ne restera à la maison avec ses gosses, comme j'ai pu le faire (mais en fait non, puisque je vais rebosser dès qu'elle aura une place en crèche, en septembre j'espère, ou au pire dès qu'elle ira à l'école)...

Tout ça pour dire que je suis en accord avec moi-même dans le fait d'élever ma fille et de mettre ma "carrière" entre parenthèses, et que je ne me sens pas un devoir de fidélité à une génération de femmes qui se sont battues pour sortir de chez elles...

D'ailleurs, comme l'a dit Triss (je crois), il me semble qu'elles se sont battues pour que les femmes soient libres de leur choix, pas pour qu'elles soient obligée d'aller bosser... :lol: En bref, je trouve le discours d'E. Badinter un peu poussé à l'extrême... Parce qu'en plus, je n'ai pas le sentiment qu'on fustige "les mauvaises mères" qui travaillent et n'allaitent pas... j'ai le sentiment inverse, à savoir que les femmes qui élèvent leurs gosses ou allaitent sont considérées socialement comme arriérées... comme quoi, tout est une question de point de vue... :roll:

Quand on parle de "mère au foyer", qui "reste à la maison" (Ellemir, j'hallucine quand je te lis, ta vision des choses est terriblement caricaturale) j'entends beaucoup de mépris dans les termes... Personnellement, je ne me sens pas "mère au foyer", je suis maman, certes, et j'ai interrompu mon activité pour profiter des premières années de ma fille, pour partager avec elle des moments précieux... quant à "rester à la maison", oui, j'avoue, hier, avec la neige qui tombait dru sur la ville, je suis "restée à la maison"... mais le reste du temps, on fait plein de trucs, on se promène, on va en courses, au parc, à l'aire de jeux, on va voir mes copines, on voyage (dans ma famille ou en vacances), on va au musée... et quand on reste à la maison, on fait des activités ludiques, on joue... et moi, ben je fais ce que j'aime, je surfe sur le net, je communique, je cuisine, je lis, je trouve même le temps d'aller à des cours de chant et de faire des photos... pas mal pour une "femme au foyer qui reste à la maison"... :mrgreen: Ensuite (Ellemir, toujours), je dirais qu'on a les ami(e)s qu'on mérite... perso, j'en ai pas mal, depuis des années, y en a qui bossent, d'autres qui élèvent leurs gamins, et d'autres qui n'ont pas de gamins mais qui ne bossent pas non plus... curieusement, on est toujours en contact, et on trouve toujours des choses à se dire... sans compter qu'avec les moyens de communication actuellement, on peut "rester à la maison" et savoir ce qui se passe dans le monde, voire même entretenir sa culture... alors les clichés... :lol:

Ouf, et maintenant je vais me reposer, parce que j'ai mal aux doigts d'avoir fait une telle tartine... :lol:
48 ans 17521
Calisto a écrit:

Je ne vois pas pourquoi on associe femme au foyer et femme dépendante de son homme...


Ah oui, et par rapport à ça aussi... je considère que c'est "notre argent", et pas "mes allocs" et "son salaire"... :roll: On est une famille, les revenus sont en commun, les dépenses aussi... on fonctionne comment ça, donc je n'ai pas le sentiment de "dépendre de mon homme"... quand on s'est rencontrés, moi j'avais un salaire correct, et lui était au RMI... ben c'était pareil, on faisait des trucs ensembles, c'était celui (ou celle) qui avait de l'argent qui payait...

On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve, un homme peut aussi bien se retrouver au chômage, et la femme assumer... c'est pas une question de sexe...

Cette histoire d'indépendance à tout prix créé à mon sens des conflits qui n'ont pas lieu d'être... et des craintes également. Alors oui, effectivement, le mec peut se casser et la femme se retrouver dans la panade... mais il y a des recours et des aides pour ça aussi... Si pour se prémunir d'un danger "éventuel" (pour ne pas dire imaginaire, et si le mec se barre, et si il meurt, et si... ) on doit sacrifier des choses qui nous tiennent à coeur (pour moi, voir grandir ma fille, au lieux de ne faire que la croiser parce que je serais au taf), je trouve ça dommage... et en ce qui me concerne, je préfère prendre le risque, et profiter de ma puce...
C
53 ans 1965
Je n'aime pas trop Badinter... il y a plein de sujets sur lesquels je ne suis pas d'accord avec elle... elle se fourvoie sur pas mal de choses et je pense qu'il faut tout sauf confondre le féminisme et Badinter. Ok, je suis peu précise, mais je ne prendrai pas le temps de papoter de ça.

Ceci étant dit, dans cette petite interview, elle ne remet pas en question le rôle de l'homme vis à vis de sa progéniture... La domination masculine c'est quand l'homme dit∕fait comprendre "toi, femme, tu resteras à la maison pour éduquer ma progéniture"... En fait, c'est la contrainte d'être ceci ou cela, de faire ou de ne pas faire.

L'égalité de droits c'est l'égalité de responsabilités dans le couple, un choix respectable pour les deux.

Je ne vois pas en quoi l'allaitement serait un problème.

Il faut s'avouer que le réel problème est un problème de société où la considération des femmes qui ont un enfant est pitoyable. Ce n'est pas aux femmes de ne pas être des mères ou d'être en face d'un choix cornélien entre le travail et les enfants, c'est à la société patriarcale de se prendre une droite dans la face et de respecter les femmes, mères ou non... Et d'arrêter SVP de culpabiliser les femmes ou les hommes au foyer...
104 ans Sur une comète 1981
Karen, ne le prend pas mal, mais en lisant tes propos, on voit à quel point ta vie tourne autour de ta fille. Et cela me met très mal à l'aise, tu ne parles quasi pas de ce que tu fais à côté (deux lignes seulement pour x paragraphes sur elle), que d'elle.

Je suis fille de divorcée et vraiment pas traumatisée de l'être. J'aurais haï avoir ma mère sur les baskets en permanence, ça étouffe ! Ne pas la voir en permanence améliorait bien nos relations. J'étais fière d'elle de plus. Je m'estime également jeune (30 ans), et ce retour à la femme au foyer me fait pleurer. Réellement. Tant d'efforts pour rien. L'argent, ce n'est pas anodin.

Ensuite, non je ne crois pas que l'argent en commun est réellement à nous. J'ai vécu 6 mois avec quelqu'un. Fort peu j'en suis consciente. L'argent commun servait à la nourriture, les produits ménagers... Jamais je ne me serais achetée le moindre vêtement avec, j'aurais accepté une dépendance. Il n'était pas mon employeur, je ne travaillais pas pour lui (ni femme de ménage, ni pute), me payer pour m'acheter ? Brrrr. Je ne lui ai jamais rien donné non plus. Idem, il n'était ni gigolo, ni homme à tout faire.
51 ans 17 287
Moi j'approuve ce qu'elle dit; Moi j'ai eu deux enfants et pour moi hors de question d'allaiter, je ne me sentais pas "mammifère" ( rien de dégradant dans ce terme , je ressentais me seins ( et je ressens toujours heureusement !!) comme des objets sexuels et je ne concevais pas d'allaiter. C'est vrai qu'on sent actuellement un coté "leche league" qui culpabilise les femmes qui ne souhaitent pas allaiter. J'ai autour de moi des exemples de femmes qui allaitent très tardivement leur enfant, qui pronent l'accouchement à la maison , l'enfant dans le lit avec la mere ( car il n'y a rien de mieux que le contact maternel).. Moi c'est pas ma conception de la vie, j'ai adoré le biberon et mon mari aussi qui se faisait un plaisir de partager ce temps avec ses enfants. Il faut avoir le choix et il faut toujours rester vigilant, il y a aussi les cliniques d'avortement qui pour cause de restructuration se trouvent dans l'obligation de fermer... Ce sont des petits signes que je trouve signficatifs. Il faut rester VIGILANT pour toujours avoir le choix !!!
Si des femmes s'épanouissent en restant à la maison, il faut qu'elles puissent y rester mais il ne faut pas que les autres soient " diabolisées" pour autant.. c'est si facile de nous faire culpabiliser...
68 ans nice 3117
@ karen : je ne critique pas l'allaitement au sein , ce que je n'aime pas c'est son apologie !! comme si de nouveau pour etre une bonne mere il fallait allaiter !

pour ce qui est du combat des femmes, je pense que chaque génération doit prendre le relais, parce que les acquis se fissurent vite !!

apres évidemment c'est une question de choix , mais l'indépendance financiere est vitale - j'ai vu trop de femmes de 40/50 ans completement démolies lorsque apres de "bons et loyaux services" a la famille, elles se sont retrouvés seules avec des "aides" sociales et a chercher des boulots qu'elles ne trouvent pas meme en se déclassant comme tu dis :)
et je t'assure , elles ont essayées et continuent !

Evidemment j'ai une autre optique, et elle m'est venu jeune, lorsque allant a vintimille avec ma mere, on nous a pas laissé passer (malgré nos CI et livret de famille) parce que ma mere n'avais pas l'autorisation du chef de famille - ce jour la , j'ai bien ouvert les yeux !

Par ailleurs, j'ai été élévé qu'avec des freres et cousins, et je me suis vite rendu compte qu'il me faudrait rien laisser passer -

je considere que je vaux autant qu'un homme, pas plus mais pas moins, et j'en ai marre que meme a notre époque sur pleins de petits points, on est encore le sexe "inférieur" !

Sans doute, heureusement que je n'ai pas eu de fille, j'en aurais fait un "monstre" :D

Je precise que je suis mariée depuis 35 ans avec le meme homme :) que j'ai jamais battu et vice versa :lol: :lol:
48 ans 17521
Ellemir a écrit:
Karen, ne le prend pas mal, mais en lisant tes propos, on voit à quel point ta vie tourne autour de ta fille. Et cela me met très mal à l'aise, tu ne parles quasi pas de ce que tu fais à côté (deux lignes seulement pour x paragraphes sur elle), que d'elle.


Heu, oui, forcement, j'ai pas de place en crèche pour le moment, elle a 18 mois et donc un peu jeune pour rester seule à la maison pendant que je vais au club de sport... :lol: Donc oui, depuis 18 mois, ma vie tourne autour de ma fille, évidemment... :roll: ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas d'autres activités... Activités que j'ai détaillé dans un paragraphe, justement... Je m'autocite :

Citation:
Quand on parle de "mère au foyer", qui "reste à la maison" (Ellemir, j'hallucine quand je te lis, ta vision des choses est terriblement caricaturale) j'entends beaucoup de mépris dans les termes... Personnellement, je ne me sens pas "mère au foyer", je suis maman, certes, et j'ai interrompu mon activité pour profiter des premières années de ma fille, pour partager avec elle des moments précieux... quant à "rester à la maison", oui, j'avoue, hier, avec la neige qui tombait dru sur la ville, je suis "restée à la maison"... mais le reste du temps, on fait plein de trucs, on se promène, on va en courses, au parc, à l'aire de jeux, on va voir mes copines, on voyage (dans ma famille ou en vacances), on va au musée... et quand on reste à la maison, on fait des activités ludiques, on joue... et moi, ben je fais ce que j'aime, je surfe sur le net, je communique, je cuisine, je lis, je trouve même le temps d'aller à des cours de chant et de faire des photos... pas mal pour une "femme au foyer qui reste à la maison"... :mrgreen: Ensuite (Ellemir, toujours), je dirais qu'on a les ami(e)s qu'on mérite... perso, j'en ai pas mal, depuis des années, y en a qui bossent, d'autres qui élèvent leurs gamins, et d'autres qui n'ont pas de gamins mais qui ne bossent pas non plus... curieusement, on est toujours en contact, et on trouve toujours des choses à se dire... sans compter qu'avec les moyens de communication actuellement, on peut "rester à la maison" et savoir ce qui se passe dans le monde, voire même entretenir sa culture... alors les clichés... Laughing


Seulement, le débat présent, c'est au sujet du "conflit femme / mère... moi je pense qu'on peut être les deux, mais moi j'ai choisi d'être de me consacrée pour une période au rôle de maman, parce que pour ma part, j'aurais été frustrée de devoir manquer des choses... j'ai longtemps pensé que je n'aurais pas d'enfant, d'ailleurs j'ai eu ma fille par accident... et j'ai eu envie de profiter à fond de ce que le destin mettait sur ma route...

Mais libre à toi de me considérer comme une gourdasse rétrograde qui préfère rester enchainée au berceau de son gosse ou à ses fourneaux... J'ai fait énormément de choses dans ma vie, et je continue, de différentes manières (pour la bonne et simple raison que j'ai également changé de ville, d'environnement, j'ai quitté mon boulot et mes collègues que j'appréciais, faire de nouvelles rencontres dans une ville que je ne connaissais pas... )... Je n'ai pas le sentiment d'être coupée du monde et de ne plus exister en dehors de ma fille... J'ai mes activités perso et j'abandonne sans vergogne la chair de ma chair à son père pour aller voir mes copines ou aller chanter... :lol: J'ai une vie normale, quoi, riche de plein de choses (et de ma fille, désolée si ça te défrise)... je ne vois pas en quoi le fait de ne pas faire des horaires de bureau pourrait signifier que je suis coupée du monde... :roll:

Mais je ne le prends pas mal, ta réaction, Ellemir, moi aussi, avant, j'avais cette vision de la "femme au foyer"... et puis un jour... Et je me dis qu'heureusement qu'on est capable de se remettre en question...
48 ans 17521
charaz a écrit:

Si des femmes s'épanouissent en restant à la maison, il faut qu'elles puissent y rester mais il ne faut pas que les autres soient " diabolisées" pour autant.. c'est si facile de nous faire culpabiliser...


Anijo a écrit:
@ karen : je ne critique pas l'allaitement au sein , ce que je n'aime pas c'est son apologie !! comme si de nouveau pour etre une bonne mere il fallait allaiter !


Mais vous voyez, c'est marrant, parce que moi j'ai vraiment le sentiment inverse... de passer pour une pauvre gourde qui reste à la maison pendant qu'on valorise les "working girls" qui sont capables de laisser leurs enfants pour retourner travailler et garder leur "indépendance"... Pareil pour l'allaitement, moi je souhaitais allaiter, et je n'ai eu que des découragements, que ce soit de la part du premier pédiatre que j'ai consulté (j'en ai changé) et pareil pour la PMI qui trouvait que je m'acharnais pour rien et que j'avais qu'à passer au lait artificiel... Mon père, en apprenant mon désir d'allaiter, a lever les yeux au ciel en disant "m'enfin, je comprends pas, pourtant à notre époque, il y a des moyens de bien nourrir les bébés"... sous-entendu pourquoi faire ça alors qu'il y a le lait artificiel... Donc tout est une question de point de vue... ;)
P
40 ans Nice 21965
suis pas mal d'accord avec charaz sur le coté diabolisation, pour moi le vrai feminisme c'est de pouvoir choisir ce qu'on veux faire dans notre vie, les chiennes de garde ont tendance à me gonfler car leur coté les femmes sont mieux que les hommes, faudrait rien dire alors que si les hommes le font ce sont des vilains machos...

personnellement, je serais plutot "mere au foyer" avec tendance travailleuse, sans avoir d'enfant, je pense qu'au debut je resterais à la maison pour m'en occuper car apres avoir vu karen s'occupais de sa petite, ca ME parait inconvable de rater des moments ou voir mon bébé grandir. mais arrivé à un moment, je compte reprendre le boulot à temps partiel au debut histoire d'avoir mes moments de liberté au boulot mais quand meme partagé des moments avec (bon c'est le projet dans l'absolu, ca peut changer bien evidement ^^)
je ne me suis jamais senti l'ame d'une "working girl", j'ai vu ma mere rentrée à des heures pas possible, presque ne pas la voir durant plusieurs jours car elle partais avant qu'on se leve et rentrait apres qu'on soit couché (elle etait militaire et faisait des astreintes assez souvent plus les heures de trajet...), je la voyait s'en vouloir de rater des moments familiaux car mon pere n'etait pas en france (casque bleu donc parti à la guerre) et elle bossait comme une dingue pour qu'on puisse vivre normalement donc pour moi la famille prime sur le travail

voila tu vois j'ai repondu
44 ans 04 5576
Comme Karen et Athy, ou presque. Je m'éclate dans mon boulot, où je suis parmi les hommes et où il y a peu de différence au quotidien entre un collègue et moi. Il y a de temps en temps une pointe de paternalisme qui emerge, c'est vrai, lorsqu'il faut désigner les équipes qui feront un travail très physique ou celles qui bosseront de nuit, mais je suis assez grande pour dire non, si le boulot m'interesse.

Par contre, si un jour j'ai la chance d'avoir des gosses, oui je resterai si c'est possible à la maison pour les voir grandir, au moins les deux premières années.

Ellmir, sérieusement je ne connais pas Karen plus que cela, en tout cas pas dans sa vie de tous les jours, mais je ne vois pas où tu dis que sa vie tourne uniquement autour de sa fille. Moi, à la lire, je me suis sentie les larmes aux yeux parce que c'est ce genre de vie que je voudrais.
45 ans Bas Rhin 2894
karen a écrit:
...

D'ailleurs, comme l'a dit Triss (je crois), il me semble qu'elles se sont battues pour que les femmes soient libres de leur choix, pas pour qu'elles soient obligée d'aller bosser... :lol: En bref, je trouve le discours d'E. Badinter un peu poussé à l'extrême... Parce qu'en plus, je n'ai pas le sentiment qu'on fustige "les mauvaises mères" qui travaillent et n'allaitent pas... j'ai le sentiment inverse, à savoir que les femmes qui élèvent leurs gosses ou allaitent sont considérées socialement comme arriérées... comme quoi, tout est une question de point de vue... :roll:

...


Je crois qu'on fustige tout le monde!Je n'ai pas allaité et je n'ai pas pris mon congés parental de 6 mois mais je suis retourner bosser quand Max avait 4 mois en laissant chez une "inconnu"... et j'ai aussi eu l'impression qu'on me jugeait comme une mauvaise mère...parce que j'allais raté ses premiers pas, ses premiers mots, et tout le reste, parce que ça grandit si vite ses petites choses!

Bref pour moi chacune devrait être libre de faire les choix qu'elle veut, et devrait être respecter dans ses choix.

Oui mener de front sa vie de maman, d'amante et de femme active se n'est pas de tout repos (surtout avec un bébé qui ne fait pas ses nuits :lol: ) et on ne peut être parfaite en tout...Mais c'est le choix que j'ai fait et je l'assume, et surtout je ne regrette rien, tout comme Karen!

Bref, je n'arrive pas à mettre par écrit tout ce que je voudrai dire.

Mais Madame Badinter vous vous êtes battue pour que les femmes soient libres de faire leur choix, alors par pitié, ne leur reprocher pas leur choix, mais s'ils vont à l'encontre des votres!
48 ans 17521
@ Toad : :kiss:

Athy a écrit:

personnellement, je serais plutot "mere au foyer" avec tendance travailleuse, sans avoir d'enfant, je pense qu'au debut je resterais à la maison pour m'en occuper car apres avoir vu karen s'occupais de sa petite, ca ME parait inconvable de rater des moments ou voir mon bébé grandir. mais arrivé à un moment, je compte reprendre le boulot à temps partiel au debut histoire d'avoir mes moments de liberté au boulot mais quand meme partagé des moments avec (bon c'est le projet dans l'absolu, ca peut changer bien evidement ^^)


:lol: Bon, ben c'est que je ne m'en occupe pas trop mal, alors, si ça te donne envie de faire pareil... :lol:

Non, mais moi aussi, bien sur que j'ai envie de reprendre le boulot, mais c'est ma faute aussi, j'ai trainé pour l'inscrire en crèche, elle est née en aout et je l'ai inscrite en février d'après, car je ne me voyais pas faire les démarches pour la faire garder immédiatement... et là, surprise : on me dit qu'il y a un an d'attente... en fait, maintenant ça fait un an que j'attends, mais on me dit en septembre peut-être... :roll: Et je voulais qu'elle aille en crèche, et pas chez une assistante mat... donc j'attends que les conditions que je souhaite soient réunies pour rebosser... et ça sera avec plaisir, car au bout d'un an et demi, je commence parfois à saturer et surtout je vois que ma gamine a envie d'être avec d'autres enfants...

Par contre, je ne me vois pas, moi, rester "à la maison" une fois que ma gamine sera à sa vie (crèche, école...), mais les mamans qui font ce choix (si c'est un choix), je le comprends aussi... parce que c'est bien aussi d'être là pour ses enfants, sa maison, çà permet de cuisiner d'une autre manière, aller au marché (chose que j'apprécie justement, en ces moments où je suis à la maison)...

Cela dit, si c'était à recommencer, je ferais pareil (mais en l'inscrivant à la crèche dès sa naissance :mrgreen:)... Parce qu'effectivement, ça grandit si vite, ces petites choses :lol: (Calisto :kiss:)

Il y a de cela quelques mois, il y avait eu dans "Marianne" un article qui allait dans le sens d'E. Badinter, qui se moquait carrement de cette "nouvelle tendance" allaitement / nourriture bio / couches lavables / mères au foyer... avec le même message "attention, vous reculez !"... et cet article m'avait choquée à l'époque, parce qu'il était vraiment très cynique concernant ces choix de vie...

Comme le dit Calisto (et d'autres), Badinter s'est battue pour une liberté, mais elle semble l'oublier dès lors que cette liberté permet de ne pas aller dans son sens... c'est dommage... :?

J'en profite pour rebondir sur quelque chose qu'Ellemir a dit hier :

Ellemir a écrit:
Ensuite, non je ne crois pas que l'argent en commun est réellement à nous. J'ai vécu 6 mois avec quelqu'un. Fort peu j'en suis consciente. L'argent commun servait à la nourriture, les produits ménagers... Jamais je ne me serais achetée le moindre vêtement avec, j'aurais accepté une dépendance. Il n'était pas mon employeur, je ne travaillais pas pour lui (ni femme de ménage, ni pute), me payer pour m'acheter ? Brrrr. Je ne lui ai jamais rien donné non plus. Idem, il n'était ni gigolo, ni homme à tout faire.

Et bien le moins que l'on puisse dire, c'est que tu as une drôle de vision du couple... si ton mec veut aller au resto, tu paies ta part, parce que "t'es pas une pute" ? Mais être à deux, c'est aussi faire des choses ensembles... si l'un n'a pas de revenus, l'autre pallie... les choses peuvent s'inverser également... Chez nous (je te parle de nous, parce que c'est une situation que je connais bien :lol: ) on a des comptes séparés, mais on se fait des virements de compte à compte quand il faut, parfois il prend ma carte bleue, ou je lui demande si il n'a pas 20 euros en liquide si je sors et que j'ai la flemme de passer par un distributeur, etc... Une partie des prélèvements est faite sur son compte, et une autre partie sur le mien... pour à peu près une somme égale, sauf que moi j'ai pas de revenus... ben il me vire de l'argent quand il touche son salaire... quand on va faire les courses, l'un ou l'autre paie, peu importe, on rééquilibre toujours... et pour s'acheter un truc, pour un petit truc, on s'en informe (si je m'achète un bouquin, je lui dis, si il paie son jeu en ligne, il me le dit) mais pour les plus gros achats, on en parle et on planifie pour le moment où on pourra se le permettre, que ce soit pour lui ou pour moi... et évidemment, notre fille est prioritaire. Personne n'achète personne, on est un couple, même une famille avec un bébé... on oeuvre l'un comme l'autre pour la gestion de la famille que nous formons... donc son salaire, c'est pour la famille, les quelques sous que je me fais sur la bav ou en vendant des livres sur amazon, ben c'est pour la famille aussi... c'est un fonctionnement global... Je n'ai pas toujours fonctionné comme ça dans mes couples précédents, mais là pour le coup, c'est ce qu'on fait et ça marche très bien entre nous... mais il faut pour ça avoir confiance (dans les deux sens)... moi je n'ai pas ta "fibre féministe", Ellemir, tout simplement parce qu'entre mon conjoint et moi, il n'y a pas de lutte de pouvoir, je ne me sens pas inférieure (et n'ai donc pas besoin de paraitre supérieure), tout fonctionne dans l'équilibre et le respect, chacun fait ce qu'il a à faire dans le respect de l'autre, et pour le bien de la "communauté"... :lol: Pour moi, la vraie égalité, la vraie parité, elle est là... pas dans le fait de faire moitié-moitié sur la note de resto...
51 ans 76 10598
calisto a écrit:
Bref pour moi chacune devrait être libre de faire les choix qu'elle veut, et devrait être respecter dans ses choix.


Pour moi, tout est dit dans cette phrase. ;)

Et malheureusement, quand je lis les différentes interventions, je pense qu'on en est loin. :?

Les femmes qui ont fait le choix d'assurer de front une carrière et une famille se sentent fustigées: quelles mauvaises mères d'oser laisser leurs enfants pour reprendre un travail. Les pauvres enfants vont se sentir abandonnés.

Les femmes qui ont fait le choix de se consacrer à leurs enfants se sentent fustigées : quelles mauvaises mères qui se focalisent sur leur progéniture et acceptent d'être dépendantes de leur compagnon. Les pauvres enfants vont se sentir étouffés.

Je caricature forcément mais dès lors qu'on fait un choix, dans un sens ou dans l'autre, cela ne semble pas être le bon.

J'ai fait le choix de ne pas travailler pour élever mes filles et je suis parfois fatiguée de devoir me justifier.

Alors non, je n'ai pas l'intention de travailler : nous vivons largement sur un seul salaire et surtout, je n'en ressens pas le besoin.

Et non, je ne vis pas en me disant qu'un jour, mon mari va me quitter ou mourir en me laissant comme une pauvre cloche. Ni que mes enfants vont m'abandonner en me reprochant mon pauvre rôle de boniche à la maison. Si je devais vivre en me projetant comme cela, autant rester seule sans enfants. :roll:

Et oui, mes journées sont parfois trop courtes entre la maison, mes activités, les enfants. Je ne passe pas mon temps les doigts de pied en éventail .... mais je peux aussi le faire si je veux.

Et je suis sûre que des femmes comme Calisto doivent tout autant se justifier. Mais flûte, si c'est notre choix, qu'on nous foute la paix.

Je suis d'accord pour dire qu'il faut préserver nos acquis mais je ne pense pas que cela peut se faire en imposant à toutes les femmes un modèle de vie politicorrect. :roll:
B I U