Nolhan (fils de Musealagrenadine et Noesis) est né!

Je lui ai demandé 3 fois si c’était une bonne blague…parce que c’est mon 1er enfant en plus…mais non, pas de blague en vue….
Là, il regarde notre projet de naissance et bafouille qqchose du genre : « euh pour la péridurale, je ne sais pas ce que vous souhaitez mais…Voilà : toutes les salles d’accouchement sont occupées (4 femmes sont déjà prise en charge). Nous n’avons plus de salles d’accouchement disponibles. Nous avons 3 femmes qui sont en train d’accoucher dans des salles de travail. Vous risquez de ne pas pouvoir bénéficier de la péridurale vu que vous ne pourrez pas accoucher en salle d’accouchement ».
Alors son visage se détend, quand je lui annonce d’un ton assez serein que de toute façon je me tâtais à la prendre cette péri et que comme ça, ben du coup, je n’ai pas le choix. « De toute façon, on ne peut pas faire autrement », j’ajoute en rigolant (je crois que cela doit être les hormones….lol). Il m’annonce qu’ils vont venir quand même me poser un cathéter ( ? c’est comme ça qu’on dit ?) – au cas ou – et finalement ils n’auront même pas eu le temps de le poser…

Alors on essaye de me trouver au moins une salle pour finir le travail : je me retrouve avec une femme qui gémit de douleur en permanence. En travail - elle aussi – elle n’est dilatée qu’à 4 cm…elle crie, non stopp….pendant le monito et les phases de repos, je lui donne des conseils même pour respirer (je manque pas d’air lol). Puis on se balade avec zomme dans les couloirs, on nous donne un ballon. Je me remémore les exos appris pour tenter d’adoucir le travail, mais là : impossible de m’asseoir…On voit le personnel courir partout et installer des lits dans le couloir…

A partir de cette phase, la douleur n’est plus supportable : je ne peux ni m’asseoir, ni me pencher, ni m’allonger. Je ne peux que rester debout. Je reviens dans la chambre, je hurle. J’entends je ne sais combien de femmes hurler dans les pièces d’à côté (on entend même une femme en train d’accoucher dans la salle d’auscultation des urgences (qui n’est pas une salle d’accouchement). On l’entend faire valdinguer des ustensiles médicaux qui tombent par terre. Elle a l’air de paniquer, les sage-femme semblent ne plus la maîtriser…
(On aura appris bien plus tard que ce matin là : 8 femmes – dont moi – auront accoucher sans péri et avec les moyens du bord – dans des chambres de travail – par faute de salles d’accouchement déjà occupées. 15 accouchements se sont passés cette matinée là).

Toujours dans cette chambre de travail, je crie, je hurle. C’est un concours dans le service : quand ce n’est pas moi qui hurle, s’en est une autre…et on se reprend le relais…(j’en rigole maintenant lol…mais sur le coup…).
Le médecin gynéco de garde passe me voir au moins cinq fois (bah oui sur mon dossier « bébé macrosome » et vue les conditions qui s’annoncent pour accoucher…) pour s’assurer que tout va bien.
La sage-femme vient me chercher pour m’ausculter dans une pièce qui se libère enfin : toujours à 8-9…elle avait installé le matériel d’accouchement sur une petite table mais me dit « bon, on va attendre encore un peu ». On nous laisse cette fois seuls dans une salle de travail. J’ai la fameuse blouse de l’hôpital sur moi : trop petite, je me sens à l’étroit, je la retire, la renfile…on me passe un grand drap pour me protéger les féfesses…je me retrouve sur les wc à poils à moitié en train de faire caca (uhm bonjour les détail) et à moitié la tête dans le lavabo d’à côté…je vomis tout ce que je peux, on vient me voir : je suis dans un état second.
C’est un sentiment d’être dans la 4ème dimension…je suis là, à poils sur les chiottes, mon homme avec moi qui tente de trouver un point d’apaisement…La sage-femme me dit qqchose que je ne comprends pas : je ne comprends plus ce qu’on me dit. La douleur est tellement vive

que je ne suis plus moi. Je me relève, je hurle, des sons étranges et involontaires sortent de moi. J’ai l’impression que qq’1 d’autre que moi hurle : mais si, c’est bien moi qui crie…
J’ai un truc dans le bas du ventre qui me gêne sur les toilettes. Je me lève, je pers les eaux (que j’ai pris pour le bouchon muqueux…pffff je devais vraiment pas être clair à ce moment là)….Je continue de zaguer dans le pièce ivre de douleur.
Et là je crie à zomme « ça pousse, ça pousse…. Au secours, j’en peux plus, je vais tomber dans les pommes. Je vais me faire caca dessus »….(quand j’y repense… lol).

Zomme court dans le couloir à la recherche désespérément de qq’1….
Deux femmes arrivent avec zomme…je suis déjà couché (alors que je savais que ce n’était pas la meilleure position pour faire descendre un gros bébé)…mais bon à ce moment là, je n’y ai même pas pensé…j’ai juste pensé à ma douleur et allonger….oh miracle elle s’atténue….
J’ai l’impression d’avoir un gros truc dans le bas du ventre, limite dans le vagin….
Les deux femmes et zomme me tiennent sur le lit (oui je suis sur un lit de salle de travail…j’ai même pas pu bénéficier de la super salle d’accouchement de l’hôpital avec leur super table multi-position pour accoucher lol). J’ai les jambes écartés à même le lit (pas d’étrier donc dans cette salle). Des crampes arrivent vites et fortes dans les jambes et dans les fesses. Les deux femmes essayent de me suréléver les jambes pour les atténuer…et là j’arrive encore à plaisanter (…) : « je suis pas légère hein » que je leur lance….(lol). J’ai envie de pousser : la sage-femme me met des doigts dans le vagin et me dit « allez on y va ». Elle m’explique comment bien respirer, et heureusement d’ailleurs…l’autre femme me fait des massages sur la cuisse (si, si je vous assure). Zomme me tient fermement à chaque douleur. Je le regarde dans les yeux, ça m’aide…Les deux femmes et zommes qui sont là m’aident énormément. Ils ont été ma force…Jamais je n’oublierai la façon dont ils m’ont motivée et pris en charge. Zomme a été d’une aide comme jamais j’ai eu. Il a été parfait tout le temps…Ca a été mon moteur : ses yeux dans les miens, ses mots….Les mots des deux femmes « allez, vous êtes courageuse, vous avez fait tout le travail toute seule. Respirez bien fort, bien fort et par le ventre. Oui, vous poussez bien. C’est super !!! Je vois la tête. Allez encore, encore…. » J’ai dû faire 3 série de 4 poussées en tout. Ca m’a paru une éternité…je devenais rouge, rouge à ne plus savoir si j’étais en train de faire caca, ou de pousser mon bébé…la sage-femme par moment retirait ses doigts pour faire je ne sais quoi. Mais « remettez-les » je lui disais…(ça m’aidait en fait…je pense qu’en fait ses doigts devait agrandir le passage…).

Et là j’entends « je vois sa tête. Allez courage encore, encore ». Je vois zomme qui a tout vu (lui qui avait peur des piqûres lol)….Ensuite ça s’est enchaîné : j’entends les deux femmes demander à zomme de venir me tenir une jambe. Une des deux-femmes a ainsi les deux mains qui se libèrent : bébé avait les épaules qui ne voulait pas sortir. Elle effectue alors une manœuvre (elle m’a expliquée tout ça ensuite) et hop épaules sortis !!!!!! Je les ai vu paniquer deux secondes, et puis ça y’est tout le monde est détendu !!!

10h10 : Bébé est là sur mon ventre !!!!!!
Zomme se met à moitié à pleurer, moitié en train de se retenir et de respirer très fort. Je vois mon zomme nous tenir tous les trois. Oh ce petit ange sur moi !!!! Il est beau, il est beau mon cœur !!! et zomme qui ne nous lâche plus, on est tellement bien !!!!! Ses petites fesses sont entre le creux de ma main. Le cordon est étrange : il semble être bleu transparent ( ?)…Mon zomme le coupe et voilà on profite d’un long moment….

Le temps de sortir le placenta arrive…A partir de là tout ne s’est pas passé vraiment comme prévu. Quel dommage…moi qui est eu un accouchement si beau !!! (même si ça fait mal !).

Je vois les deux femmes qui s’activent et commencent à paniquer…Le placenta n’arrive pas à se décoller….elle tente tout : d’appuyer sur le ventre, des positions diverses et inimaginables pour me le faire sortir….mais non, rien…je n’ai plus une seule contraction à l’horizon…rien à faire…le temps me semblent une éternité et le placenta n’était toujours pas là…
Là je fais une hémorragie…(légère au départ…). Les deux femmes nous expliquent alors très vite et en essayant de nous rassurant la suite des opérations : je vais avoir une anesthésie générale vu que je n’ai pas de péri…il faut retirer le placenta et faire cesser cette hémorragie très vite. La péri – qui d’habitude dans ce genre de situation permet de récupérer le placenta sans douleur – sera trop longue à faire effet. Et la douleur ne sera pas supportable sans anesthésie…Il faut retirer ce placenta par les voies naturelles et à la main…

Je me retrouve dans une autre salle avec deux anesthésistes et je ne sais combien de personnes autour de moi. On me prépare à l’AG. On n’arrive pas à me piquer. Je me souviens avoir quand même bien eu peur à ce moment là. Mes deux bouts de chou, quand je vais pouvoir les revoir ? J’ai peur mais sans plus… C’est étrange. Les deux femmes qui était avec moi pour mon accouchement sont là et me rassurent…Une, part voir mon homme et bébé. L’autre, me tient et m’explique toutes les étapes des préparatifs. Je suis endormmie.

1h après, réveil (ça ne devait durer que 5 min…)…en douceur…je pleure avec les effets de l’anésthésie. Mon homme est là avec bébé. Ils sont beau. Je suis bien. Fatiguée mais je suis rassurée : ils sont là mes deux amours !!! bébé est tellement beau ! Mon homme a pleuré tout ce qu’il pouvait dans la salle d’à côté : il croyait que c’est moi qui hurlait de douleur pendant la révision utérine…La sage-femme est venue le réconforter…J’ai eu mal pendant les préparatifs de l’AG mais après un accouchement…on supporte…

Ca y’est tout est passé ! Tout va bien ! On nous laisse tous les trois pendant le réveil ! On en profite pour discuter avec zomme, caresser bébé. Zomme envoie les textos à tout le monde ! Il est tellement sonné qu’il s’est trompé d’ailleurs sur plein de textos…lol
Les deux femmes du début de mon accouchement reviennent nous voir au bout de 2 heures et nous expliquent ce qu’il s’est passé pendant l’AG : révision utérine, j’ai failli me réveiller pendant, l’anesthésiste a dû me réinjecter du produit ce qui explique que l’AG a duré plus longtemps que prévue, elle en a profité aussi pour me suturer les grosses éraillures que j’ai eu (bah oui bébé a un bon gabarit hein donc au passage ça a un peu forcé).

Voilà j’ai accouché pour mon premier bébé en 3 heures à peine arrivée à l’hôpital. J’ai accouché par voie basse, je n’ai pas eu de péridurale, pas d’épisio non plus et le poids de Nolhan était de 4,5 kilos à la naissance (pour 53 cm). J’ai aimé cet accouchement même si cela s’est passé d’une façon assez – folklo…J’ai aimé maîtriser ma douleur, sentir mon Nolhan passer dans mon corps et sortir. J’ai aimé pousser et être soutenu par mon homme. Ah mon homme !! Quel homme pendant cet accouchement ! Il s’est trouvé une force pour me soutenir et me motiver ! Impression que cet événement nous ait rapproché. Impression d’avoir vaincu une bataille ensemble. Que c’est bon !
Après, l’AG aurait pu être mal vécue, mais non pour moi cela était évident qu’au vue de mon hémorragie il fallait faire au plus vite. J’ai eu une totale confiance en ces personnes qui s’occupaient de moi le jour de mon accouchement. Et ces deux femmes qui m’ont accouchée dans une chambre avec les moyens du bord. Jamais je ne les remercierai assez car elles aussi m’ont permises de trouver une grande force en moi. J’ai pu demander pourquoi mes contractions avaient disparues au moment de la sortie du placenta et pourquoi il n’a pas voulu se décoller : la sage-femme m’a expliquée qu’ils n’ont pas vraiment d’explication. La seule

chose qu’ils ont constaté c’est que parfois (et parfois non) lorsque le travail se fait aussi rapidement que moi, les hémorragies sont plus fréquentes…
Pour moi, j’ai eu un super accouchement et je ne regrette rien. J’avais un risque accrue de césarienne, et finalement cela est passé par voie basse. Que je ne regrette pas d’avoir changé de maternité ou on me condamnait à la césa d’avance !!!!
J’avais une histoire pas simple par rapport à la maternité…et je crois là je me réconcilie avec plein de choses…à commencer par me réconcilier avec mon propre corps capable de mettre au monde.
Nolhan est tellement beau, je l’aime si fort !


A+
MLG

Félicitations aux heureux parents et bienvenue à cet adorable petit Nolhan.

Félicitations et un grand merci d'avoir pris le temps de partager ce moment avec nous. :D

Je suis émue aux larmes en lisant ton récit.

ça me rappelle tellement de souvenirs, tous ces détails que tu racontes... 18 mois plus tard je me souviens encore de "son passage" sauf que moi j'avais le modèle crevette (2kgs300 et 45 cm) et tout blond comme Nolhan!

Toutes mes félicitations et quel courage!

Quel accouchement!

Félicitation à toi et à ton homme qui a assuré!!!

Bienvenue à ce beau bébé et longue vie à lui.

Bises

Eh bien ! quel récit !
C'est magnifique =)

:bbb: Félicitations ! et bienvenue à Nolhan :teddy::teddy::teddy:

J'avais un peu suivi ton parcours, je suis si contente pour toi que malgré la fin difficile ça se soit passé aussi bien et que tu aies pu trouver la force et la sérénité nécessaire.
Et bien sûr, bienvenue à Nohlan! :)

Un grand merci d'avoir partager ce moment avec nous !! oulala je suis en larmes c'est vraiment trop beau :oops: !
vivement mon tour !!

Félicitations!! et il est vraiment trop beau votre fils!!! :D

Woua super émouvant :)
Félicitation a vous et bienvenu au petit bonhomme :)

je suis toute émouvue

c trop beau

Bienvenu à ce grand gaillard

felicitations et bienvenu a nolhan!!
trop beau ton recit!!merci de nous avoir si bien raconter ton accouchement;c'est tres emouvant.quel beau prenom! :lol:
gros bisous a ton fils,le jumeau de prenom du mien..