Pickles_cat a écrit:je ne peux plus continuer les principes d'une Ra facon Gros car si je mange quand je faim et uniquement quand je faim je mange trop peu :(
La ra ce n'est pas seulement "mange quand tu as faim et seulement quand tu as faim". D'ailleurs, ça peut être compliqué de déterminer le moment où on a faim, surtout si on a connu des années de troubles et qu'on est devenu très méfiant à l'égard de son propre corps et de ses sensations. La plupart du temps les gens ont du mal à reconnaître la satiété, mais certains rencontrent le problème avec la faim elle-même.
Par exemple, avoir faim ce n'est pas avoir le ventre qui gargouille, c'est déjà trop tard, on est au-delà de la faim, on est dans la souffrance. La faim commence quand on pense sans déplaisir à la nourriture (je me prendrais bien ça, je me ferais bien ça). Ca semble simple mais cette sensation peut être très difficile à reconstruire, c'est-à-dire s'autoriser à la ressentir de nouveau (surtout si on grossit en permanence, ce qui met davantage encore dans un état de stress et de méfiance!).
Par ailleurs, la ra c'est aussi le rapport au plaisir du goût qui doit être retrouvé (là encore ça peut mettre très longtemps). Je te lis souvent dire que tu as le plaisir de cuisiner pour les autres mais jamais pour toi de déguster. C'est absolument anormal et ça montre une thérapie inachevée. J'ai souffert quelque temps de ce syndrome d'absence de goût, mais pas des années, et il m'a fallu six bon mois d'exercices zermatiens centrés là-desssus pour cesser de trouver que tout avait le goût du coton... à la fin, je me souviens avoir pleuré devant un flan de courgettes qui a été l'aliment avec lequel j'ai retrouvé le goût (maintenant je trouve ça dégueu) :lol:
Tu donnes l'impression d'avoir, d'une façon ou d'une autre, volontairement ou inconsciemment, retenu de la ra seulement son principe le plus restrictif et qui peut (assez facilement) être tiré vers l'anorexie: attendre la faim (attention, on peut l'attendre aussi longtemps que Godot!).
Enfin, les 18 litres d'eau par semaine (plus deux théières par jour) font un peu penser à un trouble (léger) de potomanie, souvent associé d'ailleurs aux tendances anorexiques. Je ne sais pas si ça a un rapport mais je me pose la question...
Bon, ça n'aide pas beaucoup tout ça par rapport au mystère de continuer à grossir (quoique la piste du corps stockant face à une telle disette n'est pas à négliger...): as-tu lu ou relu récemment les passages de Zermati et Apfeldorfer sur la question des "obèses petits mangeurs"? peut-être y trouverais-tu des pistes...
J'ai lu tes deux posts depuis plusieurs jours et j'ai voulu prendre mon temps pour répondre, ne pas le faire à chaud... ta situation me paraît complexe et surtout je déteste toute la détresse qu'on ressent à te lire. Je te fais donc ces remarques en prenant de grandes pincettes, ce ne sont que des hypothèses... je me sens bien démunie mais je veux essayer de formuler quelque chose pour voir si ça t'aide ou non.
:kiss: