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La frustration d'être une petite mangeuse

49 ans Paris 9874
MademoiselleK a écrit:
poupoule a écrit:
Quel type de "crise" as-tu fait? comment ça s'est manifesté au juste?


Ben je vais décrire ce matin parce que hier je ne  
me souviens plus trop, mais je me suis levée, j'ai attendu d'avoir faim, j'ai déjeuné ( une tartine de nutella et un cnady up ), puis j'ai attendu d'avoir faim a midi, j'ai eu envie d'une pizza avec de la salade, je l'ai faite, j'en ai mangé une part, j'ai eu encore faim mais pas pour une pizza, pour un cookie, j'ai mangé mon cookie, et puis là ça s'est emballé... Reste de la pizza ( pizza entière donc ), fin du petit pot de nutella, cracottes au chocolat... Bref, je ne contrôlais plus grand chose.


Tu avais faim jusqu'au cookie mais pas au-delà?
34 ans Dans le sud ;) 5608
Voilà, si j'avais écouté ma faim je me serais arrêtée là
49 ans Paris 9874
Ça n'a rien de dramatique. Ça arrive aux plus auto-régulés de dépasser leur faim! ;)

L'important, c'est:
1) d'être plus attentive à tes sensations aux prises alimentaires suivantes (qui joueront le rôle de régulateur par rapport à la prise en excès... la régulation se faisant plutôt sur 10 jours que sur 24h hein);
2) d'analyser ce que tu as ressenti au moment de cette prise alimentaire sans faim: ennui? angoisse? tristesse? rancœur? etc.
34 ans Dans le sud ;) 5608
poupoule a écrit:
Ça n'a rien de dramatique. Ça arrive aux plus auto-régulés de dépasser leur faim! ;)

L'important, c'est:
1) d'être plus attentive à tes sensations aux prises alimentaires suivantes (qui joueront le rôle de régulateur par rapport à la prise en excès... la régulation se faisant plutôt sur 10 jours que sur 24h hein);
2) d'analyser ce que tu as ressenti au moment de cette prise alimentaire sans faim: ennui? angoisse? tristesse? rancœur? etc.


Je vais analyser tout ça, je crois que je n'étais juste pas assez " connectée " avec moi même.

En tout cas merci Poupoule, ça me fait du bien de pouvoir en parler et d'avoir du soutien :kiss:
49 ans Paris 9874
Pas de souci! reviens nous en causer ;)

C'est difficile aussi d'être "connectée" ou attentive tout le temps... vivre, c'est souvent être dans une fuite en avant d'activités et de perceptions, un affairement dans lequel il est difficile de se trouver un temps de pure attention à soi. On n'est pas toutes un bouddha ou un maître zen... donc un seul mot d'ordre: tolérance envers nos imperfections ;)
45 ans 1114
J'ai vraiment l'impression que le fait de DEVOIR t'arrêter de manger quand tu n'as plus faim te frustre tellement que ça suffit à t'angoisser au point de te faire compulser.

Le serpent qui se mord la queue:
je dois m'arrêter de manger quand je n'ai plus faim/ça me frustre/je ne sais pas gérer la frustration/donc je suis angoissée/je ne sais pas gérer l'angoisse autrement qu'en compulsant/je compulse/je culpabilise/comme je culpabilise j'angoisse/j'angoisse et je ne sais toujours pas gérer l'angoisse autrement qu'en compulsant/je compulse...on pourrait continuer comme ça pendant des heures.

Les principes de la RA semblent être assez anxiogènes pour toi.
Ils peuvent être vécus comme une sorte de libération (je peux manger ce que je veux quand j'ai faim, pour résumer fortement), mais c'est vrai qu'ils peuvent aussi appuyer là où ça fait mal.

Pour toi c'est la frustration qui fait mal.
Comme je l'ai dit, la frustration diminue au fur et à mesure dans la RA.

Mais je pense aussi que dans ton cas il serait bon de travailler sur la gestion de la frustration:
pourquoi je ne supporte pas les limites (dans la nourriture ou autre, peut-être que tu es comme ça dans d'autres domaines), pourquoi ça me fait autant souffrir de savoir que je ne peux pas faire ce que j'aime sans limite.
Pourquoi je ne peux pas m'arrêter quand j'aime un truc.

La frustration nous sert à apprécier d'autant plus les choses, en théorie. Elle nous incite à savourer ce que nous faisons parce que ça va s'arrêter. Si ça ne s'arrêtait jamais, on apprécierait moins la chose en question.
Comme le beau temps qu'on apprécie après la pluie, ou la paire de bottes qu'on peut enfin se payer (trop top quand on peut enfin les porter!), la bière qu'on savoure après une journée de merde, le pain au chocolat quand on a faim et qu'on peut se enfin poser pour se rassasier.

Sans la frustration, la vie serait moins savoureuse.
En fait la frustration est notre alliée.
Mais il faut savoir la gérer pour l'apprécier à sa juste valeur.

Je pense donc que la RA t'a fait arriver à une phase, la phase "Je prends conscience que je ne sais pas gérer la frustration".
La RA nous renvoie face à nous-même: pas d'échappatoires.
Avant il y avait les régimes: échappatoire, je me réfugie dans un monde idéal d'euphorie dans la perte de poids.
Avant il y avait les compulsions: je me réfugie dans la bouffe.
Avec la RA, rien de tout ça, que la réalité.
C'est dur, la RA...
Mais ça vaut le coup, parce que au moins on est vraiment nous-même, et on est obligés de faire face aux vraies questions.
Plus de faux-semblants.

Alors, pourquoi c'est un drame pour toi de ne pas finir le paquet de cookies? ;)

PS: si ça peut te rassurer, la gestion de la frustration n'a pas été une mince affaire pour moi.
C'est une ex boulimique qui te parle: pourquoi manger 1 seul Big Mac quand je peux en manger 5? J'aime trop les Big Mac, je PEUX PAS en manger 1 seul!!!
Maintenant j'en mange 1 et ça me va. Si je veux, j'en remangerai ce soir! :D
34 ans Dans le sud ;) 5608
:shock: :shock: :shock: Oh punaise...

J'avais vraiment pas vu les choses comme ça, mais c'est sacrément vrai ! Le fait de devoir m'arrêter de manger quand je n'ai plus faim m'angoisse terriblement.

D'ailleurs même dans la vie courante j'ai beaucoup de mal avec la frustration, avec le fait que les choses puissent avoir des limites, c'est un sentiment que je ne supporte pas, au point de m'entailler les bras quand j'étais plus jeune et que mes parents ( la plupart du temps ) ou mon ex ( souvent également ) mettaient fin à une discussion de manière abrupte sans que j'ai pu me défendre ou dire tout ce que j'avais sur le coeur en me laissant... Frustrée au possible.

Hmm Hmm, je crois qu'on a mis le doigt sur quelque chose là...
49 ans Paris 9874
Tout d'accord avec Zolaa, en particulier sur la frustration comme alliée.
Chez Épicure, le plaisir est décrit comme le pendant absolument indissociable (il ne dit pas de la frustration mais) du manque. Le plaisir pris à boire (et dieu sait qu'on se damnerait parfois pour un verre d'eau!) n'existerait tout simplement pas sans la soif. C'est le creux qui permet le plein. Aucune chose n'est bonne en soi, seulement parce que c'est son moment.
La ra ne doit pas stresser sur le mode "ah je vais encore avoir le droit de ne manger qu'un mini bout de pizza ça m'énerve d'avance"... mais elle doit plutôt consister en des interrogations positives (c'est-à-dire visant à déterminer un contenu, et non pas à éliminer): de quoi est-ce le moment pour mon corps? de chaud? de froid? de solide? de liquide? de sec? d'humide? de velouté? de crémeux? de croquant? de repos? d'activité? de lecture? de sextoy? d'une balade l'écharpe au vent? etc.
Quand on prend le temps de s'interroger:
1) une préférence se dégage, le corps n'est pas indifférent;
2) cette préférence n'est pas 95% du temps le nutella (contrairement à ce qu'on croit, et craint, en début de ra).

;)
45 ans 1114
Poupoule: bien vu, Epicure!
Quand je pense que la plupart des gens pensent qu'être épicurien c'est se faire plaisir no limit...

Sinon mademoiselleK tu devrais effectivement envisager, comme le dit Poupoule, de voir les choses sous un aspect plus concret et positif: j'ai faim de quoi? Sachant que tu auras le droit de choisir parmi TOUT! Pas cool, ça?
Détermine déjà ce que tu as réellement envie de manger et attends d'avoir faim pour le manger.
Pour la satiété tu verras ça plus tard...

Concernant la frustration je confirme ++ rapport aux entailles. Moi c'était les cuisses et les avant-bras, et moi aussi c'était quand mon copain s'en allait alors que j'avais pas réussi à terminer la dispute selon MES critères.

Mais on s'en sort!!!
34 ans Dans le sud ;) 5608
Zolaa a écrit:

Concernant la frustration je confirme ++ rapport aux entailles. Moi c'était les cuisses et les avant-bras, et moi aussi c'était quand mon copain s'en allait alors que j'avais pas réussi à terminer la dispute selon MES critères.

Mais on s'en sort!!!


C'est rassurant ! :lol:

En tout cas je vais suivre vos conseils et pour l'instant plus me concentrer sur les envies que mon corps dégage, me concentrer sur les envies, la faim, la satiété et cette frustration je m'en occuperais plus tard. Savoir d'où elle provient je trouve que c'est déjà un grand pas
51 ans 35 10308
Je pense que quand j'ai attaqué la RA c'était vraiment une grosse partie de mon souci, gérer la frustration (mon principal problème c'est que je n'arrivais pas à m'arrêter de manger quand je mangeais un truc qui me plait, ce qui arrivait souvent - à tous les repas, en fait...).
Ce qui m'a aidé, en plus du fait de me dire que ce truc sera toujours là disponible plus tard si j'en avais encore envie, c'est de me rendre compte que vraiment ça n'a pas le même goût (et donc je n'y prends pas le même plaisir) quand je mange avec la faim ou sans la faim. Du coup j'éprouve moins de frustration parce que quand je m'arrête de manger (quand je n'ai plus faim donc) le plaisir n'est déjà plus le même.
40 ans 74
Zolaa a écrit:

Le serpent qui se mord la queue:
je dois m'arrêter de manger quand je n'ai plus faim/ça me frustre/je ne sais pas gérer la frustration/donc je suis angoissée/je ne sais pas gérer l'angoisse autrement qu'en compulsant/je compulse/je culpabilise/comme je culpabilise j'angoisse/j'angoisse et je ne sais toujours pas gérer l'angoisse autrement qu'en compulsant/je compulse...on pourrait continuer comme ça pendant des heures.


ça m'arrive beaucoup, bizarrement surtout aux repas maintenant, en fait, quand c'est quelque chose dont j'ai vraiment rêvé...
en ce moment, je suis dans ma période sushis, et le fait de devoir m'arrêter quand je n'ai plus faim me frustre à un point !! J'arrive à canaliser en me disant "si j'ai encore envie de sushis, je peux en manger au prochain repas..."
mais sortir de mon réflexe "je mange tout le temps quitte à la cacher" ça va être dur...
45 ans 1114
Dur mais pas impossible.
Peut-être long et décourageant, mais réalisable.

Et si tu t'octroyais le droit de manger des sushis dès que tu auras faim, même s'il est 15 heures? (quand c'est matériellement possible, bien entendu.)
La frustration devrait diminuer...
59 ans 5
bonsoir,

ça me fait du bien de vous lire parce que je ressens exactement la mm chose ... je suis une petite mangeuse, mais le plaisir de la nourriture passe pour moi aussi par la quantité ... une raclette de deux tranches de fromage et une pdt, ben , c'est juste pas la peine quoi !!!

donc, frustration, et oui, là aussi je me retrouve, j'ai un gros soucis de gestion de la frustration !!!

pour l'instant, j'essaye donc de ma centrer sur ma faim, et tant pis si je dépasse un peu ma satiété, puisque de toutes façons je ne mangerai plus avant le retour de ma faim ... c'est moins anxiogène comme ça pour moi, et puis un soucis à la fois hein !!!

merci à vous !
36 ans 175
Ca fait très longtemps que je n'avais pas participé au forum de VLR, mais j'ai commencé une RA il y a un mois environ et le titre de ce sujet m'a tout de suite interpellée !

Je n'ai jamais eu de TCA et je grignotais peu mais je mangeais énormément aux repas. Quand j'ai commencé la RA, je me suis rendue compte qu'en réalité j'étais loin d'avoir un gros appétit, et que la sensation de "trop plein" que j'utilisais pour me rassurer (en quelque sorte) et éviter à tout prix d'avoir faim... je la trouve en réalité très désagréable.
Ca peut paraître bête, mais quelle révélation pour moi.
B I U