Je vous remercie tous pour vos messages qui, l'air de rien, allègent un peu ma peine.
Pour répondre à certaines questions:
Il a eu un suivi psy et a pris un traitement en 2010. Cela a duré plusieurs mois, c'était difficile car son premier traitement ne lui convenait pas et a augmenté son angoisse, mais il avait réussi à trouver un équilibre et à aller mieux.
Il a monté son entreprise par la suite, mais pour une raison que j'ignore, il a décidé de ne plus consulter et de ne plus prendre son traitement.
Il était content, reprenait confiance, mais rapidement, il s'est rendu compte que l'entreprise ne pourrait pas tenir. A cette époque, j'étais au chômage et j'allais reprendre les études, du coup il subvenait quasiment seul à nos besoins et c'était difficile pour lui.
A un moment donné il n'a plus supporté de ne pas réussir à gagner assez pour nous deux. C'est à ce moment-là que j'ai retrouvé du travail en temps partiel et repris mes études.
A la fin de l'année 2011 il a commencé à rechuter, a fermé son entreprise, il allait vraiment très mal et pensait régulièrement à la mort. Ses parents nous ont beaucoup aidé. Il passé presque un an enfermé à la maison, à jouer, à culpabiliser. C'était difficile. Il consultait de temps en temps son généraliste pour des anxiolytiques (il faisait des crises d'angoisse terribles) mais c'est tout. Son généraliste lui avait conseillé de se faire hospitaliser mais il n'a pas voulu.
Suite à une soirée où il m'a avoué avoir très sérieusement pensé à mettre fin à ses jours je lui ai conseillé de prendre rdv d'urgence avec sa psy, ce qu'il a fait.
Malheureusement, son rdv s'est très mal passé. Sa psy l'a accueilli en lui disant que son dernier chèque était en bois et qu'il lui devait de l'argent. Il l'a mal pris et n'a plus voulu lui parler. Il est rentré dans un sale état.
En décembre 2012 il a retrouvé du boulot. Cela lui faisait du bien de sortir. Puis il a du passer sa visite médicale d'embauche. Ayant encore du mal avec les transports il est arrivé au rdv relativement angoissé mais il a demandé à s'isoler quelques minutes avant le rdv pour pouvoir pratiquer des exercices de respiration et se calmer.
Il a expliqué calmement au médecin qui l'a vu qu'il était angoissé mais que son boulot lui permettait d'avancer et d'aller mieux. Ses angoisses lui donnant de terribles nausées, ce médecin n'a tenu compte que de ça et en a déduit qu'il avait des problèmes avec la nourriture et qu'il ne pouvait pas bosser dans la restauration.
Il a essayé de lui expliquer que ce n'était pas ça mais elle lui a dit texto "votre histoire je n'ai pas le temps de l'écouter".
Elle l'a mis inapte temporaire avec obligation d'avoir l'avis d'un psy sur sa capacité à travailler. Etant en période d'essai, et bien qu'ayant prévenu son employeur qu'il avait l'intention de tout faire pour revenir travailler au plus vite, son entreprise l'a licencié dans les 2 jours qui ont suivi.
Il est quand-même allé consulter un psy par rapport à ça, avec qui il semblait avoir bien accroché, mais il n'y est jamais retourné.
Me concernant, c'est dur bien sûr de voir la personne qu'on aime aller mal, mais je ne l'ai, jusqu'ici, jamais laissé tomber. Je l'ai soutenu, je lui ai conseillé de consulter, sans jamais insister. Je l'ai beaucoup écouté et rassuré sur mes sentiments et mes intentions.
Le déculpabiliser, j'essaye, mais étant de parti pris, il croit que ce que je lui dis, je lui dis pour lui faire plaisir.
Mardi j'ai évoqué avec lui la possibilité d'aller voir quelqu'un, il m'a dit qu'il savait qu'il devait consulter. Je lui ai aussi dit que s'il en avait envie, on pouvait consulter tous les deux pour qu'il se libère de cette culpabilité qui n'a pas lieu d'être (mais que j'entends et que je comprends).
Ses parents étaient à ses côtés durant tout ce temps mais depuis leur séparation, il est vrai qu'il ne les voit/les a au téléphone que très rarement, la plupart du temps quand ils ont besoin d'un service.
Il m'a dit qu'il vivait bien leur séparation car il considère qu'il préfère les voir heureux et séparés qu'ensemble et malheureux mais je pense que ça a quand-même du pas mal le remuer, d'autant plus que sa mère lui racontait régulièrement et en détail ce qui se passait avec son père (à ce sujet d'ailleurs il lui a expliqué qu'il ne voulait plus qu'elle lui raconte les détails, mais seulement les trucs importants).
Il est vrai que s'il ne tient pas à consulter je ne pourrai pas vivre ça toute ma vie. Sur ce point il a raison, mais je n'ai pas de pouvoir là-dessus et pour le moment, je n'envisage pas de ne plus être là pour lui.
Je ne veux pas appeler ses parents pour les prévenir car je sais qu'ils vont le culpabiliser (sans forcément le vouloir) en choisissant les mauvais mots, la mauvaise attitudes. Ils ont tendance à penser que tout ça n 'est qu'une question de volonté et de se donner un coup de pied aux fesses, du mal à comprendre la dépression comme une maladie (surtout sa mère car son père a été dépressif des années et dans le déni, il a également fait 2 TS depuis que son fils et moi nous connaissons).
Pour le moment je lui ai dit de prendre soin de lui et de se reposer. De mon côté je fais la même chose.
Ce matin je suis sortie prendre l'air, il y avait du soleil et ça m'a fait du bien.
En rentrant il s'était douché et il m'a parlé de lui-même (des banalités mais il vient vers moi).
Là il joue, et si je ne le connaissais pas si bien je dirais même qu'il a l'air plutôt de bonne humeur...
Une discussion s'impose mais pour le moment je pense qu'il n'est pas prêt.
De mon côté je pense qu'il est temps pour moi de régler certaines choses aussi et d'arrêter de tout remettre au lendemain.