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La dépression et l'amour

38 ans 359
Bonjour à toutes et à tous :)

(attention pavé)

Je lis souvent le forum et y participe de temps à autre, mais aujourd'hui c'est moi qui ai besoin de parler de ce  
qui m'arrive...

Je suis avec mon copain depuis maintenant un peu plus de 5 ans. Pendant ces 5 ans, il a régulièrement vécu des épisodes dépressifs plus ou moins importants, dont un qui a duré 2 ans et duquel il sort à peine depuis quelques mois.

Pendant ses périodes de "bas", la vie au quotidien est difficile, bien sûr. Certains jours ça va, d'autres non. Certains jours il venait vers moi, à d'autres moments il semblait avoir envie de tout envoyer valser tout simplement, et je faisais partie du lot.

Il n'a jamais été ni irrespectueux ni violent envers moi, nous avons un profond respect l'un pour l'autre et avec le recul, toutes ces épreuves nous ont rendu plus fort et ont fait grandir notre amour l'un pour l'autre, renforcé le sentiment que notre histoire était durable.
C'est du moins ce qu'on s'est dit en décembre dernier, lors d'une discussion à coeur ouvert.

Il avait retrouvé du travail après 2 ans d'inactivité en septembre dernier. Ce n'était clairement pas le job de ses rêves mais ça lui faisait du bien de sortir, de se sentir utile, et ça se voyait. Il était prévenant, attentionné, amoureux quoi.

Depuis janvier je le sentais distant. Je mettais ça sur le compte du boulot car je savais qu'il ne se sentait pas à sa place et qu'il aspirait à reprendre ses études, faire une formation... il parlait même de faire du bénévolat car ça l'a toujours attiré.
Il y a 2 semaines sa sous-directrice lui a signifié que les heures supp qu'il avait effectuées en janvier ne lui seraient ni payées ni récupérées. Elle invoque le motif que ces heures ne lui ont pas été demandées, or sa supérieure hiérarchique directe était parfaitement au courant de ces heures et lui demandait parfois de rester pour finir le travail. Il l'a évidemment très mal pris et s'est absenté une journée.
Il est retourné bosser dès le lendemain.

Mardi dernier, il est rentré du boulot à 10h, alors qu'il finit à midi. Il avait encore sa tenue de travail sur lui, il semblerait qu'il soit parti pour sa pause et qu'il n'en soit pas revenu, rentrant directement à la maison. Son portable est resté éteint depuis.
Il m'a dit qu'il ne retournerait plus jamais là-bas. Je lui ai demandé s'il voulait en parler, ce qui s'était passé, mais il a éludé et a directement dévié sur nous.

Il me dit alors qu'il n'est plus sûr de ses sentiments pour moi, qu'il ne sait pas s'il m'aime toujours. Qu'il a beaucoup d'affection pour moi et qu'il ne veut pas me faire du mal. Je lui dis que j'ai du mal à croire à ce qu'il est en train de me dire mais que j'entends sa souffrance et je lui demande ce qui lui fait croire qu'il ne m'aime plus. Il me sort alors un évènement qui date d'il y a 8 mois, où lorsque je suis rentrée de vacances de chez mes parents (j'y étais allée seule car il ne se sentait pas du voyage, les lieux confinés le faisant angoisser terriblement) et qu'il m'a entendue monter les escaliers, il n'avait pas envie de me voir.

J'ai pleuré et je n'ai plus su dire quoi que ce soit de cohérent, je ne me souviens plus vraiment d'ailleurs... je me souviens lui avoir demandé s'il faisait semblant de m'aimer depuis 8 mois, si les projets qu'on avait fait il y a 3 mois étaient des leurres, si les je t'aime, les marques d'affection, de tendresse, son soutien indéfectible dans mes difficultés au boulot, si la bague qu'il m'avait offerte pour noël... si tout ça avait été fait "en semblant" m'aimer. Il me répond qu'il ne voulait pas me faire de mal.

J'ai alors décidé de sortir voir des amies. Je m'en vais lui signifier. Il était dans la chambre, la tête repliée dans ses mains, complètement crispé. Il est parti en sanglots. Je lui ai demandé s'il était sûr de ne plus m'aimer, il m'a répndu qu'il ne savait pas. Je lui ai alors demandé s'il voulait qu'on se sépare, il m'a répondu qu'il ne savait pas, puis il a enchaîné sur des phrases du genre "tu ne mérites pas de souffrir comme ça" "tu es quelqu'un d'exceptionnel" "tu es la seule personne à m'accorder de l'importance et voilà ce que j'en fais, j'ai tout gâché".

Je lui ai dit qu'il valait mieux pour le moment qu'on se laisse tranquille, qu'on se repose chacun de notre côté. Je suis sortie voir des amies. Il m'a alors dit "mais où tu vas? Tu ne t'en vas pas???". Je lui ai répondu que je partais juste quelques heures pour me changer les idées et aussi qu'on reparlerait de tout ça de manière plus calme et qu'on n'était de toute façon ni lui ni moi en état de prendre une quelconque décision.
Je lui ai aussi dit que si effectivement il ne m'aimait plus et qu'il n'y avait rien à faire, il ne devait pas s'en vouloir.

Quand je suis rentrée, il dormait. Il s'est levé peu de temps après et m'a cherchée du regard. Il m'a fait un petit sourire tendre... je suis restée neutre.
On ne s'est pas échangé un mot. En allant me coucher, je lui ai laissé un petit mot pour le prévenir de mes horaires du lendemain, et lui dire que lorsqu'il se sentirait prêt, on pourrait parler de tout ça.
Je l'ai entendu sangloter. Je me suis endormie.

Le lendemain en rentrant du travail, il m'a saluée directement, m'a demandé comment ça allait et m'a fait un compliment sur ma tenue "tu es jolie comme ça, ça te va bien".
Il m'a parlé presque comme s'il ne s'était rien passé, j'ai l'impression qu'il s'attendait à ce que je l'embrasse en rentrant, mais je ne l'ai pas fait, évidemment.

Depuis, un jour il me parle, le lendemain il me rejette.

Hier je l'ai pris dans mes bras alors qu'on se croisait dans le couloir, il m'a fait un bisou sur la joue sans que je lui demande, mais il s'est enfermé sur son ordi par la suite.
Il continue de s'inquiéter pour moi, de me parler. Il n'a pas l'air d'avoir l'intention de partir, il ne m'a pas demandé de partir non-plus. Il cherche souvent mon regard, me sourit... puis m'ignore pendant un temps et recommence.

Avec le recul, j'ai surtout l'impression qu'il est complètement paumé et en train de rechuter.
Ce que je sais, c'est qu'il culpabilise énormément de me "faire subir sa maladie" (ce sont ses mots, moi je ne le vois pas comme ça).
Depuis tout ce temps où il va mal, il a consulté une fois une psy pendant plusieurs mois. Cela l'a aidé quelques temps, puis il a rechuté, mais il n'a revu personne depuis. Il avait évoqué l'envie d'y retourner en novembre dernier, sans toutefois faire le nécessaire.
La manière dont il est parti du boulot me laisse penser qu'il s'y est passé quelque chose qui a mis à mal sa confiance en lui une fois de plus.

J'ai l'impression qu'il s'embrouille dans ses sentiments parce qu'il culpabilise au quotidien d'aller mal et que je le ressens forcément. Car quand il va mal, il n'a pas trop le coeur aux "choses de couple" comme il dit.

J'ai vraiment la sensation que le problème ne vient pas de notre histoire mais d'un mal-être général et d'une envie de tout envoyer valser et que je fais partie des dommages collatéraux. Cependant, s'il n'a pas envie de voir un médecin ou de faire des efforts, je ne pourrai pas non-plus continuer comme ça... et tant qu'il ne se fera pas soigner, ça reviendra.

Lorsqu'il m'a annoncé tout cela, il a aussi évoqué comme argument que je ne pouvais pas supporter tout ça, et que "si ça durait toute la vie?" je ferais quoi? Il a évoqué la possibilité qu'on retourne vivre chez ses parents. Pas lui, pas moi, mais bien nous.

Pour le moment j'évite d'insister et je le laisse relativement tranquille.
Je pense vraiment qu'il m'aime toujours mais que son mal-être et sa culpabilité quotidienne ont pris "tout simplement" le dessus.

Je ne sais pas ce qu'il compte faire. Je lui ai conseillé d'aller voir un médecin pour se mettre en arrêt mais pour le moment il trouve que ça ne sert à rien.
Ses parents ne sont pas au courant de ce qu'il se passe. Il sont en pleine séparation et n'appellent leur fils que très rarement. Ils ne se sont même pas encore rendu compte que son tel était éteint depuis des jours.

Je sais bien que vous ne pourrez pas me dire s'il m'aime toujours ou non, ni même savoir à ma place quoi faire, mais j'avais besoin d'en parler, d'extérioriser.
Mes amies m'ont toutes dit qu'elles étaient sûres qu'il m'aimait toujours et qu'il était surtout très paumé et qu'il avait pété un câble et qu'étant là à ce moment là j'ai fait partie des dommages collatéraux.
Mais bon, elles ne peuvent pas être dans sa tête non-plus, même si ça m'a rassurée de me dire qu'elles aussi avaient bien vu qu'il avait l'air très amoureux la dernière fois qu'elles nous ont vu ensemble.

Je ne sais plus comment agir. Je lui ai dit que je voudrais qu'on en parle et que je serai à l'écoute quand il se sentira prêt, donc je ne vois pas quoi faire de plus.
En attendant je sors beaucoup, je vois mes amies, j'évite de rester à l'appart' trop longtemps pour ne pas qu'on s'étouffe.

Mais s'il continue dans le mutisme et à avoir tantôt un comportement tendre, tantôt indifférent, je ne vais pas tenir longtemps. J'ai besoin de savoir ce qu'il va advenir de nous, ce qu'il a envie de faire, même s'il dit ne pas savoir lui-même. On a un loyer, des factures à payer, et s'il ne bosse plus (ce qui est le cas depuis mardi), ça va devenir difficile, très difficile....
2513
Tu as eu l'attitude la plus juste envers lui.

Je me reconnais un peu dans son comportement, et je confirme qu'il est dans une phase où il est complètement perdu.

Il est conscient que son état dépressif est une maladie qui peut te faire souffrir. Lorsqu'on est malade, on va voir un médecin. Pas un psychologue donc, mais un psychiatre. Un traitement pourrait le soulager le temps d'y revoir plus clair. La dépression n'est pas liée au caractère de la personne mais peut avoir des origines hormonales, etc., bref, être totalement indépendante de sa volonté comme il semble le penser, c'est pourquoi aller voir un médecin pour un arrêt de travail ne "sert" pas "à rien".

Il subit pour le moment un échec dans le travail, il se sent inutile et incapable. Peut-être a-t-il laissé ses relations humaines au travail se déliter en les négligeant, peut-être ne supporte-t-il pas qu'on lui donne des ordres ?
Cela paraît un travail insurmontable que de changer sa façon d'être au regard des autres, puisqu'elle a été façonnée depuis l'enfance, et c'est ce qui lui fait baisser les bras. Ce travail ne peut pas se faire sans prise de recul et aide(s).
33 ans 1489
Je ne sais pas trop quoi te répondre, à part pour commencer que je suis désolée pour toi, c'est une situation très difficile

Shyrelle a écrit:
Je ne sais pas ce qu'il compte faire. Je lui ai conseillé d'aller voir un médecin pour se mettre en arrêt mais pour le moment il trouve que ça ne sert à rien.
Ses parents ne sont pas au courant de ce qu'il se passe. Il sont en pleine séparation et n'appellent leur fils que très rarement. Ils ne se sont même pas encore rendu compte que son tel était éteint depuis des jours.


Bien sur qu'il pense que ça ne "sert à rien", il est en dépression. Cpmme tu le sais déjà, TOUT ce que tu décris est symptomatique d'état dépressif. Or ton idée de se mettre en arrêt est vraiment très bonne. A-t-il été suivi pendant ces épisodes dépressifs que tu décris? Sans forcément parler de thérapie, c'est dur de s'en sortir tout seul. Tu n'as pas à être la seule personne à t'occuper de ça et lui n'a pas à prendre tout sur ses épaules. C'est d'autant plus dur si peu d'autres proches (famille, amis..) sont au courant.

Sinon suis assez admirative de ta façon de réagir, on voit que tu penses à votre bonheur à tous les deux, tout en restant active et en cherchant des solutions. J'ai quand même assez envie de dire de penser à toi avant tout !

bon courage je pense que tu auras d'autres conseils peut-être plus éclairés! :kiss:
38 ans 3196
Bonjour Shyrelle,

Ton message me touche. J'ai été dans ta situation, mais du côté de ton ami.

L'épisode que tu racontes, ce qu'il t'a dit le jour où il s'est "enfui" du boulot, est typique de ce que j'aurais pu faire à l'époque où je n'allais pas bien. Quand tu perds pied, tu te réfugies vers la personne en qui tu as le plus confiance, que tu aimes plus que tout, pour tenter de tout bousiller. C'est une forme d'auto-mutilation, d'auto-destruction, et un moyen de voir si, malgré tout, l'autre en face restera. Et il reste, car il y a de l'amour. La personne dépressive se sent alors soulagée ("ouf, je peux compter sur lui / elle") tout en s'enfonçant dans la culpabilité ("j'ai fait souffrir la personne que j'aime, je ne la mérite pas").

Selon moi, il t'aime, c'est certain. Je ne sais trop quoi te dire d'autre. A part deux choses :

1) tu as raison de t'aérer la tête, de continuer à sortir. C'est la condition de ta survie dans les phases difficiles, et c'est en conservant un espace de respiration que tu parviendras à conserver de l'énergie pour l'aider.

2) Manifestement, il rechute. Dédramatise la situation auprès de lui : ce n'est pas un retour à la case départ, il a simplement besoin d'un petit coup de main pour se remettre en selle. Il doit se soigner. Cela doit être une exigence non négociable de ton côté. S'il ne le fait pas, tu ne pourras pas rester avec lui.

Courage :kiss:
38 ans Orgrimmar 6511
Pour moi, ne pas avoir envie de voir quelqu'un ne veut pas dire ne plus l'aimer... Mon chéri a par exemple des périodes où il veut être seul, et même moi ne suis pas admise dans sa bulle.
Peut être confond-t-il ce besoin de solitude totale avec du désamour?

Pour avoir été en dépression, je sais aussi qu'on a un peu tendance au masochisme, et donc qu'on s'éloigne des choses/gens qui nous font du bien, pour nous "punir" d'être ce que l'on est. Bon, c'est peut être une réaction qui m'est personnelle, mais ça fait quand même pas mal écho à son comportement.

J'espère pour vous qu'il va rapidement trouver son remède.
38 ans Orgrimmar 6511
Aphasie d'écrit très bien ce mécanisme!!!

Je voudrais aussi dire que je pense être sortie de ma dépression (ça fait au moins 8ans qu'elle a commencé), mais que ça ne s'est pas fait du jour au lendemain, il y a eu des rechutes!Donc comme dit Aphasie, ça ne veut pas dire qu'il n'avance pas...
49 ans région parisienne 5831
Tout ce que tu décris est symptomatique d'une grosse dépression: l'impression de ne plus aimer, de ne plus savoir où on en est, ce qu'on veut. Si ses parents sont en train de se séparer, que son boulot ne le passionne pas et qu'il y a eu un élément déclencheur au travail, cela explique sa réaction.

Tu as raison de penser qu'il est possible qu'il t'aime toujours: quand on est en dépression, on pense ne plus aimer personne.

Bref, je pense qu'il ait facile de voir que ton ami est en pleine dépression, maintenant, c'est moins simple de savoir ce qu'il faut dire et faire pour l'aider. je crois qu'un premier pas pourrait être de consulter son généralise: il est tout à fait apte à diagnostiquer une dépression (surtout qu'elle me semble assez évidente) et à diriger ton ami vers qui il faut.

Ensuite, il faut peut-être l'aider à ne plus culpabiliser, lui dire que ce sont des réactins chimiques à l'intérieur de son corps qui le font réagir comme ça, mais qu'il existe des traitements pour que cela cesse. Lui dire qu'il n'est pas coupable et que c'est normal qu'il n'ait envie de rien et ne sache plus où il en est, mais qu'il faut qu'il aille consulter un médecin et que cela ira mieux ensuite.

Je te fais de gros bisous, ce n'est pas une situation facile à gérer, mais je trouve que, pour le moment, tu t'en sors très bien. :kiss:
N
28 ans 94 66
Toi tu penses qu'il rejette son malheur sur toi, qu'il ne t'aime plus, mais en fait c'est que sa situation le préoccupe trop pour penser à autre chose.
Or, c'est dans les moments difficiles qu'on voit si un couple tient debout, et là comme il n'est pas au mieux, il a besoin de se sentir aimé.
Si tu tiens à lui tu dois l'aider à aller de l'avant et lui montrer qu'il peut compter sur toi, parce que seul dans cette situation-là, c'est très difficile de relever la tête.

Alors certes, tu dois l'aider, mais comme il a déjà été dit, ce n'est pas à toi de porter seule cette lourde charge, tu dois la partager avec les autres personnes pour qui il compte...
Si tu es la seule à l'aider, c'est à toi que ça va prendre la tête, et tu risques de sombrer toi aussi, ce serait dommage...
Parles-en donc avec lui pour qu'il trouve les autres personnes qui sauront l'aider à remonter la pente ;)
38 ans 359
Je vous remercie tous pour vos messages qui, l'air de rien, allègent un peu ma peine.

Pour répondre à certaines questions:

Il a eu un suivi psy et a pris un traitement en 2010. Cela a duré plusieurs mois, c'était difficile car son premier traitement ne lui convenait pas et a augmenté son angoisse, mais il avait réussi à trouver un équilibre et à aller mieux.
Il a monté son entreprise par la suite, mais pour une raison que j'ignore, il a décidé de ne plus consulter et de ne plus prendre son traitement.

Il était content, reprenait confiance, mais rapidement, il s'est rendu compte que l'entreprise ne pourrait pas tenir. A cette époque, j'étais au chômage et j'allais reprendre les études, du coup il subvenait quasiment seul à nos besoins et c'était difficile pour lui.
A un moment donné il n'a plus supporté de ne pas réussir à gagner assez pour nous deux. C'est à ce moment-là que j'ai retrouvé du travail en temps partiel et repris mes études.

A la fin de l'année 2011 il a commencé à rechuter, a fermé son entreprise, il allait vraiment très mal et pensait régulièrement à la mort. Ses parents nous ont beaucoup aidé. Il passé presque un an enfermé à la maison, à jouer, à culpabiliser. C'était difficile. Il consultait de temps en temps son généraliste pour des anxiolytiques (il faisait des crises d'angoisse terribles) mais c'est tout. Son généraliste lui avait conseillé de se faire hospitaliser mais il n'a pas voulu.
Suite à une soirée où il m'a avoué avoir très sérieusement pensé à mettre fin à ses jours je lui ai conseillé de prendre rdv d'urgence avec sa psy, ce qu'il a fait.

Malheureusement, son rdv s'est très mal passé. Sa psy l'a accueilli en lui disant que son dernier chèque était en bois et qu'il lui devait de l'argent. Il l'a mal pris et n'a plus voulu lui parler. Il est rentré dans un sale état.

En décembre 2012 il a retrouvé du boulot. Cela lui faisait du bien de sortir. Puis il a du passer sa visite médicale d'embauche. Ayant encore du mal avec les transports il est arrivé au rdv relativement angoissé mais il a demandé à s'isoler quelques minutes avant le rdv pour pouvoir pratiquer des exercices de respiration et se calmer.
Il a expliqué calmement au médecin qui l'a vu qu'il était angoissé mais que son boulot lui permettait d'avancer et d'aller mieux. Ses angoisses lui donnant de terribles nausées, ce médecin n'a tenu compte que de ça et en a déduit qu'il avait des problèmes avec la nourriture et qu'il ne pouvait pas bosser dans la restauration.
Il a essayé de lui expliquer que ce n'était pas ça mais elle lui a dit texto "votre histoire je n'ai pas le temps de l'écouter".

Elle l'a mis inapte temporaire avec obligation d'avoir l'avis d'un psy sur sa capacité à travailler. Etant en période d'essai, et bien qu'ayant prévenu son employeur qu'il avait l'intention de tout faire pour revenir travailler au plus vite, son entreprise l'a licencié dans les 2 jours qui ont suivi.
Il est quand-même allé consulter un psy par rapport à ça, avec qui il semblait avoir bien accroché, mais il n'y est jamais retourné.

Me concernant, c'est dur bien sûr de voir la personne qu'on aime aller mal, mais je ne l'ai, jusqu'ici, jamais laissé tomber. Je l'ai soutenu, je lui ai conseillé de consulter, sans jamais insister. Je l'ai beaucoup écouté et rassuré sur mes sentiments et mes intentions.

Le déculpabiliser, j'essaye, mais étant de parti pris, il croit que ce que je lui dis, je lui dis pour lui faire plaisir.

Mardi j'ai évoqué avec lui la possibilité d'aller voir quelqu'un, il m'a dit qu'il savait qu'il devait consulter. Je lui ai aussi dit que s'il en avait envie, on pouvait consulter tous les deux pour qu'il se libère de cette culpabilité qui n'a pas lieu d'être (mais que j'entends et que je comprends).

Ses parents étaient à ses côtés durant tout ce temps mais depuis leur séparation, il est vrai qu'il ne les voit/les a au téléphone que très rarement, la plupart du temps quand ils ont besoin d'un service.
Il m'a dit qu'il vivait bien leur séparation car il considère qu'il préfère les voir heureux et séparés qu'ensemble et malheureux mais je pense que ça a quand-même du pas mal le remuer, d'autant plus que sa mère lui racontait régulièrement et en détail ce qui se passait avec son père (à ce sujet d'ailleurs il lui a expliqué qu'il ne voulait plus qu'elle lui raconte les détails, mais seulement les trucs importants).

Il est vrai que s'il ne tient pas à consulter je ne pourrai pas vivre ça toute ma vie. Sur ce point il a raison, mais je n'ai pas de pouvoir là-dessus et pour le moment, je n'envisage pas de ne plus être là pour lui.
Je ne veux pas appeler ses parents pour les prévenir car je sais qu'ils vont le culpabiliser (sans forcément le vouloir) en choisissant les mauvais mots, la mauvaise attitudes. Ils ont tendance à penser que tout ça n 'est qu'une question de volonté et de se donner un coup de pied aux fesses, du mal à comprendre la dépression comme une maladie (surtout sa mère car son père a été dépressif des années et dans le déni, il a également fait 2 TS depuis que son fils et moi nous connaissons).

Pour le moment je lui ai dit de prendre soin de lui et de se reposer. De mon côté je fais la même chose.
Ce matin je suis sortie prendre l'air, il y avait du soleil et ça m'a fait du bien.
En rentrant il s'était douché et il m'a parlé de lui-même (des banalités mais il vient vers moi).

Là il joue, et si je ne le connaissais pas si bien je dirais même qu'il a l'air plutôt de bonne humeur...

Une discussion s'impose mais pour le moment je pense qu'il n'est pas prêt.

De mon côté je pense qu'il est temps pour moi de régler certaines choses aussi et d'arrêter de tout remettre au lendemain.
N
55 ans 62
oui il t'aime , oui il est en dépression , oui il doit voir un psychiatre et avoir un traitement (parfois à vie , car l'équilibre chimique dans le cerveau en est souvent la cause )
te concernant , tu est jeune , la dépression épuise l'entourage, si tu pense que c'est l'homme de ta vie et te sent de "supporter" la situation, il faudra que tu gère la situation (la tienne et la sienne, car lui est "incapable" de le faire en ce moment) et parfois une dépression ne guérit jamais , elle se soigne et se stabilise
si par contre tu as l'impression de "perdre ton temps" et de "gacher" ta vie , je te conseillerai de le quitter "proprement", tu reflechi à la manière de partir, tu te sépare de lui quelques semaines , tu lui annonce que tu as besoin de te retrouver car tu est "fatiguée" (il le sais ) , et après cette coupure, tu prendra une décision en toute conscience (il te manque, c 'est l'homme de ta vie , ou finalement cette rupture et ce repos t'on fais prendre conscience que la vie que tu aime actuellement n'est pas celle que tu veux ), mais le changement viendra de toi , car lui il ne peut pas pour l'instant réagir
la depression est une maladie paralysante (émotionnellement, physiquement, psychiquement )
courage a toi , va de ton coté consulter un psychologue (pas psychiatre ) pour te faire aider dans ton cheminement personnel et ta prise de décision (un œil exterieur est toujours mieux )
38 ans 359
Là est le coeur de notre discorde finalement.

Lui est persuadé de me faire perdre mon temps, mon énergie, ma santé... moi je n'ai jamais eu l'impression de tout cela.

Je ne vais pas dire que ce n'est pas fatiguant, bien sûr que ça l'est, et c'est aussi parfois démoralisant de voir que la personne qu'on aime peine à aller mieux et souffre au quotidien, et souffrant de ne pas pouvoir partager plus de choses parce qu'il n'a pas envie de sortir, par exemple.

Mais comme j'ai une vie bien rythmée à côté, sa maladie n'influence pas mon moral autant qu'il le croit. Quand j'ai besoin de changer d'air, je le fais. L'été dernier je suis partie en vacances seule parce qu'il ne se sentait pas de venir et ça m'a fait du bien. Je sors pas mal avec mes amies, et j'envisage de reprendre le sport (j'essaye de trouver une salle qui me convienne près de chez moi) et la couture (mais là je dois m'acheter une machine et il me faut le budget).

Il culpabilise aussi pas mal que j'aie arrêté mes études (comme il ne travaillait pas j'ai du faire des heures supplémentaires et je n'arrivais du coup plus à gérer les études et le taff), il culpabilise de ne pas faire grand chose à la maison (alors qu'à ce sujet tout a toujours été clair et je ne demande rien d'autre qu'un peu de rangement de sa part: ne pas laisser traîner ses chaussettes, jeter les bouteilles d'eau vide, éviter de laisser traîner les fringues.. c'est tout. Le reste je le gère sans souci et lui m'aide d'une autre manière).

Mais toutes ces choses sont des décisions que j'ai prises par moi-même et pas pour lui faire plaisir. Je suis jeune comme tu dis, et pour être honnête j'ai fait le deuil depuis un petit moment de la vie parfaite avec les études parfaites et le boulot parfait.
Mon boulot ne me plaît pas tous les jours mais je m'y sens utile et j'évolue rapidement, ça me donne confiance en moi et pour le moment je n'ai pas envie d'en changer. Lui pense que j'y reste à cause de lui et de sa maladie.

Il pense me freiner dans mon évolution alors qu'en réalité si quelqu'un doit être responsable de mes coups de frein sur mes études ou mon avenir pro, c'est bien moi!

Pour le psy, je pense de plus en plus à y retourner, ne serait-ce que pour m'aider à passer cette épreuve de plus, et puis parce que je traîne un manque de confiance en moi depuis des années.

Je vais aussi parler à mon employeur pour passer d'un temps partiel à un temps complet, quitte à changer de magasin (ou de poste, je suis très polyvalente au boulot), et savoir si je peux bénéficier d'un logement au 1% patronal, ce qui allègera considérablement les frais à débourser (mon loyer correspond presque à un smic, c'est insurmontable).
N
55 ans 62
par rapport à ce que tu viens d'écrire , je te conseillerai de lui redire tout ca, qu'il n'est responsable en rien de ta situation, que c'est tes choix etc... ce que tu attend de lui , de la vie , de l'avenir , ca le déculpabilisera, que tu comprend sa maladie, que tu es là , mais que tu ne te sacrifiera pas pour lui ,tu veux continuer à vivre et à voir tes amis, ton boulot , puis ecoute ce qu'il te repond s'en l'interrompre
et oui va chercher du soutien exterieur (psychologue) , ca ,ne peut que t'aider à mieux comprendre et à avancer dans ce parcours
courage
49 ans derrière toi!! 3399
Rien à ajouter; enfin si une petite chose, ne t'oublie pas dans tout ça, quand même..tu ne peux pas tout porter avec tes seules épaules..il y a quand même beaucoup de choses que tu supportes par amour; tu y trouves ton compte car tu l'aimes mais n'oublie pas de te préserver aussi, niveau émotionnel, physique et psychique. Bon courage
50 ans Sur un gros arbre perché 7658
Juste pour résumer ce que je crois comprendre après avoir lu tout ce que tu as pu écrire :

Tu en as ta claque de jouer les infirmières et tu aimerais pouvoir vivre enfin une petite vie de couple sympa' avec un gars à peu près potable ?...
38 ans 3196
le_chat_du_cheshire a écrit:
Juste pour résumer ce que je crois comprendre après avoir lu tout ce que tu as pu écrire :

Tu en as ta claque de jouer les infirmières et tu aimerais pouvoir vivre enfin une petite vie de couple sympa' avec un gars à peu près potable ?...


C'est de l'humour ou tu n'as vraiment rien compris ?
B I U


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