Projet reforme collège

pour la petite info, les heures d'aide personnalisée servent aussi grandement aux élèves qui ne sont pas en difficulté. C'est dans ces heures là que l'on revoie aussi l'orientation et les possibilités qui s'offrent aux élèves. C'est aussi dans ces heures là que pas mal de collègues amorcent des prépa pour le post bac (méthodologie), et c'est dans ces heures là que j'ai plusieurs fois aidé des élèves à constituer des dossiers de candidature pour des écoles.

Sinon pour ce qui est de la trans disciplinaire, j'ai tâté de l'histoire des arts qui à la base est un projet pour lier toutes les matières... c'est un fiasco total où pas deux collèges fonctionnent de la même manière et où les profs de lettre et d'art se voient refilé le bébé. La sauce n'a pas prise du tout et personne n'en a donné les moyens. Du coup au lieu d'une discipline qui liait les autres, qui étaient active et curieuse on se retrouve avec des élèves qui bachotent les mêmes oeuvres (oh tien un déjeuner sur l'herbe de Manet! Oh ben ça alors Guernica! etc...). Bref c'est triste à pleurer et quand je tente de bousculer les choses avec des études de pochettes de CD, d'objets et bâtiments on me regarde avec de gros yeux...
Alors les cours à 3 profs j'y crois pas franchement. C'est inapplicable et ça ne tient pas compte des réalités du terrain.

J'avais commencé un petit résumé du projet après l'avoir bien relu et suite à une mauvaise manip... plus rien!

Donc en bref ça parle
-de nouveau socle commun (à qui ça sert ça, je le remplis toujours en me posant cette question... qui va le lire et s'en servir...???)
-d'interdisciplinarité ( bien si il y a des moyens, des idées et des motivations des deux côtés)
- d'accompagnement personnalisé pour tous(chaque élève en a-t-il vraiment besoin?? Je me rappelle qu'un élève à qui je faisais du soutien en maths se voyait refuser l'accès des heures d'aide, qui existent déjà, parce qu'il était trop mauvais :evil: )
-maitriser l'expression orale (très bon point!!)
- maitriser deux langues vivantes (rien de nouveau, faudrait juste vérifier les heures actuelles et les heures prévues...)
-latin incorpore au français et aussi faisant partie de ces fameux cours interdisciplinaires (mais, je vous rappelle que le choix se fera en établissement... de plus il est à coupler avec l'Antiquité, au programme de 6eme, alors que les projets interdisciplinaires sont reserves aux 5/4/3eme :idea: )
-informatique (à voir dans les programmes mais je n'ai pas vu la trace de programmation par exemple, chose qui existe dans les autres pays si merveilleux...)
-une pause méridienne de 1h30 (c'est dans le projet... doit-on penser qu'il n'y aura plus de chorale, sport ou autres activités qui pour le coup permettent à beaucoup de gamins de voir autre chose, sans note et gratuitement... à creuser donc, ne tirons pas de conclusions hâtives)
-moments forts inscrits au projet de l'établissement:laicite, citoyenneté, respect, etc...
-démocratie collégienne (ça existe déjà... les élections de delegues et compagnie...)
-associer les parents
-améliorer le climat scolaire (comment vont-ils mettre en place ceci... mais c'est une bonne chose quand même)

Voilà en quelques mots cette réforme, maintenant il faudrait que je relise les programmes...

Prax a écrit:

Je ne demande qu'à enseigner ce que je sais à mes élèves, et je le fais, dans ma classe. Sur les heures allouées, je prends du temps pour la grammaire (pas dans les pgms au lycée), un peu de latin et d'ancien français, de la culture antique. Car il me semble qu'au collège on commence ces enseignements, et ils soivent être poursivis au lycée selon moi.

Mais si les collègues sont pas obligés de le faire, quelle garantie pour mes gamins ? Et quid des autres matières, où je n'ai pas la capacité de rattraper le coup ? Et quid des parents qui ne travaillent pas du tout là-dedans et ne pourront pas faire un cours de grec à la maison ? (perspective qui ne m'enchante d'ailleurs pas, je serai leur mère, pas la prof chiante incapable de faire autre chose avec eux que d'enseigner)

Je souhaite de tout mon coeur que la réforme soir modifiée (langues anciennes, classes bilingues, heures disciplinaires et programmes de grammaire - actuellement c'est portnawak). Car je n'aimerais pas avoir à me tourner vers le privé, que je n'ai jamais fréquenté ni ne près ni de loin. Je ne connais même personne qui en sorte. Je n'aime pas le principe, je n'aime pas l'ambiance décrite par les collègues qui y ont bossé. Sans parler du privé religieux : no way même s'ils sont agrégés de latin à 12 ans lol.

D'ici que mes enfants soient au collège, les choses auront peut-être évolué... Hormis le problème de mes enfants à naître, il y a celui de mes élèves, pour qui j'aimerais vraiment que la réussite soit au programme.

Ce qui me gêne un peu dans cette réforme, et dans d'autres qui ont précédé, c'est le côté "on va rendre l'enseignement plus attractif pour les enfants". En soi c'est une bonne chose.

Je suis de la vieille école qui a seriné l'alphabet et la méthode syllabique, qui a fait du "par coeur" pendant longtemps et qui se tapait de 1 à 2h de devoirs tous les soirs, dès le primaire.

Je suis d'accord que les temps changent et qu'il faut évoluer. Sauf que moi, j'ai toutes les bases et mes petits copains et copines d'école aussi (et j'ai fait ma scolarité dans le 93, ce n'était pas comme maintenant, mais on ne nous considérait pas comme des privilégiés). J'ai relu des lettres de mes grands mères, nées respectivement en 1901 et 1903 : expression et syntaxe très correctes, orthographe quasi irréprochable, alors qu'elles ont dû aller à l'école jusqu'à 11 ans maxi. Elles avaient donc des bases aussi et on ne peut pas dire que mes grands mères étaient privilégiées (l'une d'une famille d'agriculteurs comptant 17 enfants, l'autre de l'assistance publique, élevée en famille d'accueil à la campagne).

Alors, certes il faut évoluer, mais maintenant on a bien plus de choses, bien plus de facilités (trop ?). Pourquoi le niveau baisse-t-il inexorablement ? Où est ce que ça coince ?

L'enseignement doit s'adapter. Mais les élèves aussi ! Dans la vie ils auront des contraintes, autant commencer à s'habituer.

Depuis 25 ans que je travaille au même endroit, et que je participe à des entretiens de recrutement, là aussi je vois une "évolution" mais pas dans le bon sens.

Alors que le marché du travail est bloqué, et que nous proposons des postes avec garantie de l'emploi, j'ai un nombre incalculable de candidats (surtout depuis les 10/12 dernières années) qui refusent toute contrainte (ils ne veulent pas de dépassement d'horaire, pas de travail le samedi matin, imposent des congés dès l'entretien de recrutement, imposent leurs conditions de travail...). Je n'avais jamais vu ça. :shock: Bien sûr on ne les prend pas.

Ou alors si on les prend, par exemple dans le cadre des emplois d'avenir, il est impossible de les garder, ils ne supportent rien ! On n'a pas le droit de leur demander d'arriver à l'heure, de s'habiller correctement (non le mini short pour l'accueil du public dans une administration, ça ne va pas !), de leur demander une tâche un peu inhabituelle, de leur demander de se coordonner avec leurs collègues pour les congés, de ne pas utiliser le matériel municipal à des fins personnelles, d'envoyer leurs arrêts maladie sous 48h, de justifier leurs absences... :evil: :roll:

Alors avant de réformer le latin et le grec ou l'allemand, ne faudrait il pas reprendre les bases en général, tant dans les matières "élémentaires" et donner des limites aux élèves ?

Je crois qu'en fait c'est de cela qu'ils manquent le plus. :?

vertemilie a écrit:

D'après ce qu'on m'a dit, le coup de la deuxième langue des la 5ème est un tour de passe-passe: du style, avant ils avaient 3h de cours par semaine en 2 ans, maintenant, ils ont 2h de cours par semaine en 3 ans... ce qui revient au même d'un point de vue comptable. :roll:

Patty a écrit:

Clairement, je trouve qu'il y a un changement à ce niveau dans cette génération. Je pense que c'est sans doute lié au fait que l'école ne parait plus aussi importante qu'avant, parce que les parents ne la voient pas du même oeil, parce qu'avoir un diplôme ne garantit pas un travail, parce qu'ils ont un compte à régler avec l'école... bref pour des tas de raisons. Dans de nombreux cas, les parents privilégient par exemple leurs vacances ou leurs sortie plutôt que l'école. C'est tout un état d'esprit moderne, en fait, ça va assez loin.

Ca y est : reforme publiee au JO et decret dans la foulee.

Apres le 49-3 pour la loi Macron, l'attitude de ce gouvernement me deplait.

Patty a écrit:

Perso, je pense que les enfants de maintenant sont tout aussi intelligents que ceux d'autrefois, donc il faut se mettre d'accord par ce qu'on entend dans "le niveau baisse".

Effectivement, le niveau en orthographe, en grammaire et en calcul baisse, parce qu'autrefois, le maître passait beaucoup de temps sur l'orthographe, la grammaire, le calcul: les élèves récitaient leurs tables, faisaient énormément de calculs, de dictées...etc...

A l'heure actuelle, les élèves font bien plus de choses qu'autrefois, ils étudient les sciences physiques, la biologie, et des tas d'autres trucs, font des projets, des arts..etc... De façon mécanique, ils ne peuvent pas avoir autant d'heures d'orthographe et de grammaire que les enfants d'autrefois, puisque la durée d'une journée scolaire n'a pas augmenté, elle!

Donc bref, tout est question de priorité et de choix. ;)

mamykro a écrit:
Heu.......... Moi je ne faisais rien, ou pas grand chose. :oops: :lol:

Bon il y avait tout ça au programme (bio, physique, etc) et je pense que si justement l'EN se recentrait sur l'instruction et n'empiétait plus sur les trucs qui ne sont pas de son ressort, peut-être que le niveau scolaire augmenterait un petit peu. Ajouté à cela que beaucoup de monde a l'impression (fondée ?) qu'il y a de moins en moins d'heures de cours, de moins en moins de devoirs à la maison (j'ai souvenir de copains qui étaient en C et qui en avaient 3 heures chaque soir) et de plus en plus de vacances. :roll:

Non,il n'y a pas de plus en plus de vacances. A part si tu parles des deux jours de plus à la toussaint,la durée des vacances est la même depuis des lusres.
Quant aux devoirs à la maison,ils sont interdits depuis 1956. Je pense que le problème,c'est que les enseignants(notamment ceux de primaire) ont beaucoup trop de choses à aborder donc ils n'ont pas le temps d'approfondir.
Une de mes collègues me racontait hier que la prof de français de l'élève dont elle s'occupe ne leur avait pas donné une seule dictée de l'année et je peux en dire pratiquement autant:deux depuis septembre et seulement en complément d'un contrôle.

*Quand je parlais de devoirs à la maison,je parlais bien entendu des travaux écrits. Une interdiction qui date de 1956 et qui n'a jamais été beaucoup respectée,ça va sans dire.

Klarisa a écrit:

ça me gêne aussi.

Je ne suis pas calée en politique mais je pense que la moindre des choses serait ... Je ne sais pas, à défaut d'en discuter avec les gens ( ce qui est bien difficile, faudrait faire des référendums tout le temps ), au moins écouter les revendications, ce qui est reproché ...

Je ne comprends pas. Ils décident pour tout le monde et on n'a pas le droit de dire quoique ce soit. Entre la loi Macron, celle sur le renseignement et ça ... M'enfin !

Aussi intelligents, certainement, aussi cultivés, certainement pas. :?

Il n'y a pas longtemps, une stagiaire de classe de 3e à qui j'ai demandé d'envoyer un courrier m'a écrit "Rue Vincent Hugo" à Paris (je n'avais écrit que V.Hugo, je lui avais dit de mettre le prénom, persuadée que... :roll: ).

Je lui demande "tu ne connais pas Victor Hugo ?" et elle me répond "ben je connais pas bien Paris !". J'ai hésité entre le rire et les larmes. :lol:

Et j'en ai des tas d'autres comme ça... :roll:

Je veux bien que les élèves fassent plus de choses. Mais à quoi ça leur sert si finalement ils ne maîtrisent aucun sujet faute de bases ?

Avant l'accès à la culture on l'avait par l'école. C'est là qu'il y avait des livres, des films, des enseignants. Beaucoup d'enfants de ma génération n'avaient pas de dictionnaire ou d'encyclopédie, on y avait accès qu'à l'école. Maintenant l'accès à la culture, avec internet, on l'a partout ! Mais comment en profiter si on déchiffre plutôt qu'on lit ? :roll:

Comme dirait un collègue, ça leur sert à quoi de faire des SVT pompeuses, de réaliser un collage façon Picasso et de faire un mini film quand plus tard ils ne seront pas foutus de remplir correctement un formulaire administratif, ni même de le comprendre ? Comment s'intéresser à des textes littéraires ou historiques si on ne maîtrise pas la lecture ? Comment apprendre une autre langue quand on ne maîtrise pas correctement la sienne ?

Je suis d'accord tout est question de priorités et de choix. Mais je ne suia pas certaine qu'on a déterminé les bonnes priorités, ni qu'on a fait les bons choix. ;)

De plus je ne suis pas persuadée qu'ils en font plus. Moi aussi je faisais de la biologie, des sciences physiques, de l'art... Par contre si il y a autant de vacances qu'avant (elles ne sont pas réparties pareil, c'est tout, nous on n'avait qu'une semaine en novembre et en février, mais on commençait l'année scolaire au 15 septembre), je crois que le temps de travail sur la journée est inférieur (on faisait 8h30 - 12h / 13h30 - 16h30 et 8h30-12h le samedi).

Comme je l'ai dit, je comprends que les choses doivent évoluer, mais pour arriver à un même but : donner les bases pour progresser. Que le moyen d'arriver au but change, d'accord. Mais là on change aussi le but et là ça me semble plus embêtant.-

MaudK a écrit:

En tout cas jamais à mon époque. :lol: Je me souviens qu'un jour un élève, qui avait entendu parler de cette loi, en a parlé à notre institutrice (qu'on a eue en CM1 et CM2) et qui chargeait bien la mule question devoirs à la maison.

Elle lui a répondu : ce en sont pas des devoirs, c'est la mise en application de ce que tu as appris. Toute ta vie tu devras mettre en application ce que tu as appris, je t'apprends dès maintenant comment t'y préparer.

Même si je reste persuadée que 2 heures de recopiage d'exercices de Bled par soir c'était un peu beaucoup (et ça c'était pour moi qui étais bonne élève, j'imagine sans peine le calvaire pour ceux qui n'avaient pas les mêmes facilités que moi :? ), elle n'avait pas tort sur le fond. :lol:

Quant au passage en force de la loi... Joker et devoir de réserve. :roll:

Avec la réforme de Peillon,le temps de travail est devenu inférieur oui mais c'est une réforme très récente. La baisse de niveau date d'il y a beaucoup plus longtemps que ça. De plus,il y a des pays dont le niveau est bien au dessus qui ont adapté des temps de travail inférieur et pour qui ça fonctionne.
Je pense que les enseignants(de primaire notamment) ont changé leurs méthodes et on voit le résultat,ou plutôt l'absence de résultats.