Lalwende a écrit:Et si tu arrêtais de vivre dans le passé (quand tu étais mince) ou dans le futur (quand peut-être éventuellement tu seras de nouveau mince) et que tu commences un peu à vivre dans le présent ?
Bon, ok, être ronde ça ne présente pas que des avantages, mais ça ne présente pas non plus que des inconvénients. Il y a des tas de choses qu'on s'empêche de faire "parce que je suis grosse" alors qu'en fait le poids ne l'empêche pas. Par exemple, aller à la piscine : est-ce que c'est le poids qui empêche de nager ? Non, puisque le poids ne se sent pas dans l'eau. Sortir librement de chez soi : est-ce que le poids nous cloue au sol ou bien bloque dans l'encadrement de la porte ? Non (ou bien il faut changer la porte ^^). Faire l'amour avec son copain : est-ce que la graisse bloque complètement l'accès ? Bien sûr que non, alors au pire on trouve des positions adaptées et puis c'est tout.
Physiquement parlant, il y a beaucoup de choses qui ne nous sont pas empêchées par le poids mais par la tête, par ce qu'on se fourre dedans. Or, quand c'est dans la tête que ça bloque, c'est pas sur le corps qu'il faut le changer.
Et puis moi, là-dedans, je vois une bonne dose d'auto-suggestion. Quand on est grosse on doit être malheureuse. Mais, non, quand on est gros on ne doit rien. On peut être heureux, malheureux, introverti, extraverti, très actif au lit ou pas du tout, etc. Bref, on fait ce qu'on veut, on vit ce qu'on veut vivre.
Bon, ok, on a tous des jours sans, même si on en parle pas forcément, mais quand on veut se sortir de ce qu'on s'est rentré dans la tête (et de ce qu'on nous a rentré dans la tête) c'est clair que c'est beaucoup de boulot, que c'est dur, que c'est compliqué de se forcer à voir la vie autrement, mais on finit par y arriver à un moment.
Bref, non, tu ne m'as pas foutu le moral en l'air. Je suis heureuse, je suis bien dans ma vie et dans ma tête (sauf jours exceptionnels) et ce n'est pas grave si les autres y croient ou non tant que ça ne m'empêche pas de le vivre. Mais je trouve ça surtout dommage pour toi, en fait, et je te souhaite de finir par vivre heureuse au bout du compte.
+ 1 000 000 000 (je suis très enthousiaste)
Je me rends compte aujourd'hui que j'ai perdu un temps infini à me morfondre, un peu comme toi "ouin ouin ouin, je suis ronde, je suis malheureuse, personne ne pourra jamais m'aimer, je voudrais maigrirrrr mais je n'y arrive pas" etc (précision, c'est moi que j'imite, hein...). Eh oui, c'était du temps perdu. Tu te morfonds et... rien, tu ne fais rien d'autre. J'ai fait une croix sur la minceur (ce qui est plus facile pour moi, étant donné que je n'ai jamais été mince), j'ai accepté mon corps, tel qu'il est, avec ses bourrelets, parce que finalement, ces bourrelets, je les aime bien. Comme le dit karen, ils font partie de moi, comme mes yeux bleus ou mes cheveux blonds, comme mes lunettes ou le grain de beauté que j'ai sur la main. Et voilà, je suis heureuse. D'accord, je ne me fais pas siffler dans la rue (quoique, ça m'arrive encore lol), je me fais rarement draguée (quoique également), en même temps, j'ai un chéri qui m'aime et que j'aime à la folie (sauf quand il me fait des remarques sur les régimes, cf. un post précédent), un boulot que j'adore où je m'épanouis et où je suis reconnue, peu d'amis mais qui sont fidèles, bref, j'ai une vie que je ne changerais pour rien au monde (si éventuellement, le même boulot avec un salaire un peu plus élevé lol)... Cette vie là, je l'ai eu à partir du moment où mon corps a cessé d'être un obstacle. Mais c'est un cheminement difficile, on ne se réveille pas du jour au lendemain en se disant "trop chouette, j'adore mes bourrelets, allons à la piscine". Tu es au bord de la rivière, il faut se décider à la traverser et il y a pas mal de courant, ça ne sera pas facile. Mais ça vaut le coup....
Après, pour être totalement honnête, il est vrai que je prends très mal par exemple, les regards de certaines personnes sur mon bide, car justement ils me rapellent cette période où rien n'allait.