Je me suis souvenue il y a quelques jours d'une situation que j'ai vécue quand j'avais 13 ans.
J'étais au collège en train de parler avec une copine devant un bâtiment. Un garçon arrive et commence à envoyer une balle de tennis sur le mur. De plus en plus la balle passait près de nous et j'avais peur de la recevoir sur la tête, car j'avais un problème à un oeil. Je lui demande donc d'arrêter et d'aller plus loin. Bien évidemment, il continue en faisant exprès de me viser et je reçois la balle en pleine tête assortie d'un "bien fait pour ta gueule salo**" ! :evil:
Je l'insulte à mon tour, il m'attrape et me roue de coups de poing, puis finit par me lâcher. Ma copine était allée prévenir un prof et je me suis retrouvée chez le Principal qui écoute ma version des faits, puis celle du garçon concerné et des témoins.
Le soir même, ma mère dépose une plainte au commissariat et fait une déclaration à l'assurance.
Ma mère et la mère du garçon se retrouvent chez le Principal et ma mère apprend que certes le garçon n'aurait pas du faire cela, mais que je l'ai provoqué car je l'ai insulté. Ma mère répond que je n'ai fait que me défendre avec les moyens que j'avais. Et le Principal lui répond que oui bien sûr, mais en tant que fille, je devais surveiller mon langage.
Je crois que ma mère, féministe, n'a pas vraiment surveillé le sien quand elle lui a répondu. Elle est restée polie, mais il a su ce qu'elle pensait de ses propos sexistes et lui a demandé si j'aurais donc du tout subir en silence au motif que j'étais une fille.
Le garçon n'a pas eu de sanction. La plainte au commissariat a été classée sans suite. L'assurance n'a rien pris en charge, la mère du garçon ayant dit que j'avais déjà un problème oculaire avant de recevoir la balle et les coups. Et j'ai eu la chance, à part une hémorragie oculaire qui s'est vite résorbée, de ne pas avoir de séquelles.
Quelques temps plus tard, le garçon s'en est pris à un autre garçon. Il lui a cassé les 4 dents de devant. Cette fois là il a été exclus du collège. On n'a pas dit au garçon victime qu'il n'aurait pas du répondre aux insultes ou rendre les coups.
En tant que fille, je devais me taire et subir.
En tant que garçon, il avait le droit de répliquer et de cogner.
Est ce que ça a seulement changé... :?
48 ans
1896