Votre état d'esprit du moment... en RA ? (bis)

mais comment ça saoule les commentaires des gens… hier alors que je mangeais un étui de biscuits bio au bureau avec mon café (pas eu le temps de déjeuner à la maison) les paris allaient bon train sur le fait que je (re)devienne énorme avant la fin de l'année. Pari fait par les mêmes qui me traitent d'anorexique parce que je mange très peu au resto quand on a une réunion, on dirait que ça les emmerde que j'ai perdu et pas eux. Ce qui les empêche pas de faire des commentaire sur le fait que j'ai perdu mon décolleté de folie… Qu'on mange peu ou beaucoup ça reste LE sujet entre collègues, même quand les collègues sont tous masculins. Grosse ou moins grosse ils auront toujours des commentaires à faire sur mon physique… je les ai élégamment incités à s'occuper de LEUR assiette, de LEUR poids, et de LEURS fesses.

C'est vraiment pénible ! Et ça me donne juste envie de manger sans faim/fin… :x

papille a écrit:

Perso, quand je ne peux pas gérer mon alimentation pendant plusieurs jours (en gros, quand ce n'est pas moi qui choisis mes repas, parce que je mange en collectivité ou chez quelqu'un), je ressens aussi très souvent de la frustration.

Pour ma part, je relis cela surtout au fait de ne pas avoir eu le choix, de ne pas avoir pu manger ce qui me faisait envie, de m'être vu "imposer" des aliments, d'avoir "gâché" ma faim en mangeant des choses qui ne me faisaient pas tellement envie au fond.

Depuis que j'ai fait une RA, j'ai appris à écouter mes envies, et à ne plus m'obliger à manger quoi que ce soit. Du coup, j'ai développé une certaine intolérance à l'absence de choix.

De ce fait, quand je ne peux pas gérer mon alimentation, il m'arrive souvent de manger sans faim ensuite, parce que ma faim a été comblée par les aliments que j'ai été obligée de manger sous peine d'avoir très faim, mais au fond, j'avais envie d'autres aliments (même si ceux que l'on m'a proposé étaient bons!).

papille a écrit:

Je ressens pas trop de frustration de ce type, j'ai des frustrations sur d'autres choses. En fait, je suis très basique dans ma nourriture,j ai longtemps vu cela comme un défaut (c'est quelque chose qui m'était souvent reproché "toi t'aimes rien, t'es chiante pour la bouffe en gros" j'ai moins besoin de varier et j'ai de temps de temps des très grosses envies mais c'est sur des légumes que je ne mange pas aussi souvent que les autres, là j'ai eu une immense envie de rutabaga que j'ai été acheter d'ailleurs et qui est déjà préparé pour tout à l heure en purée :D , je me réjouis.


Je suis souvent frustrée quand je voyage par contre, car comme je n'aime pas grand chose je suis rarement satisfaite. Mais à la maison cela va, comme j'ai peu d'appétit a midi, un petite chose salée me convient sans que je recherche ce qui me fait le plus envie, je garde cela pour le soir

papille a écrit:

Je m'interroge qu'après plusieurs jours, en général c'est le stress ou le souci pour des choses qui concernent mes proches qui déclenchent cela, la fatigue aussi.

papille a écrit:

C'est super :D

a-nonyme a écrit:

Mais oui, il y a énormément de remarques sur la manière de manger telle ou telle chose, énormément de croyances sur la bouffe.

Que tu sois de poids dans la norme médicale maintenant n'y change rien.

Ne perds pas de temps avec cela, rien de ce que tu pourras faire n'y changera.!

profite de manger ce que tu aimes !

tu as raison Saralou, je pensais naïvement qu'en étant dans la norme on arrêtait d'en prendre plein la courge. Tu parles… mais là on rejoint plus le sujet sur le sexisme ordinaire, en quoi ça les concerne que j'aie plus assez de seins ou de fesses pour leur plaire, en quoi je devrais leur plaire ? nanméhooo !
Justement je fais déjà de gros efforts pour manger alors c'est pas facile de devoir aussi se battre contre les autres, j'ai déjà assez à faire avec moi-même (j'ai même annulé une sortie annuelle que j'aime beaucoup avec mes collègues/amis parce que ça consistait à passer une journée attablés au resto et que je ne me sentais pas capable de me justifier sur ce que je mange/mange pas/mange plus… c'est dommage parce que eux se sont bien éclatés et moi j'étais triste chez moi). Idem sur la picole car j'ai bien ralenti depuis mes soucis médicaux.

Saralou a écrit:

Tout pareil ! En ce moment, mes compulsions sont dues à de la fatigue pure... Mon corps me réclame du sucre (lent ou rapide), je vais chercher un truc à manger vite, et je retombe dans la compulsion un peu par habitude... Car j'ai toujours fait ça. Plus je suis fatiguée, plus la "quantité" m'apaise. Souvent je me dis, a posteriori, que j'ai été bête et que j'aurais juste du aller me coucher ou me reposer. M'enfin.

Quelque part, je préfère les compulsions de fatigue aux compulsions de stress (les vraies EME selon moi). En tout cas je ne le vis vraiment pas pareil.

a-no >>> Je compatis, j'ai toujours détesté manger avec des collègues. Cette manie de certaines personnes de détailler ce que tu bouffes, c'est saoulant !

Et après avoir mangé est ce que tu vas te reposer ? Ou tu ne te reposes pas du tout (tant que faire se peut du moins) ?

_Aphasie_ a écrit:
Je trouve cette nuance super intéressante !

Franchement, je comprends que tu évites ce genre de situations a-nonyme. Ce doit être plus dur parce que tu sembles avoir changé (pas seulement de poids mais de comportement alimentaire/boisson). En dehors des inconnus et de la famille très proche, j'ai l'impression que les critiques les plus vives sont souvent pour les gens les moins gros (ou ceux qui expriment l'envie de maigrir/ou qui ont changé de comportement alimentaire manifeste/de morpho).
Tes collègues t'ont toujours manifesté cette agressivité ou c'est plus spécifique depuis que tu as eu ces changements ?

Mamykro, je me suis effectivement vraiment demandée si je ne devenais pas très exigeante et moins souple. Je continue de manger assez souplement même dans d'autres contextes sauf que ça va me faire un effet fort de frustration/contrainte.
En tout cas je trouve que ce que tu décris fait bien écho à ce que j'ai pu ressentir. J'espère qu'un jour je serai moins sensible à ça (peut être quand je n'aurais plus peur qu' "on" m'empêche de manger aussi).

papille a écrit:

Yep, quand je peux, j'y vais ! En général, quand je ne peux pas y aller tout de suite, la compulsion devient d'autant plus forte. Et puis j'ai remarqué que je m'endors plus vite et mieux quand je suis "gavée", c'est l'effet "doudou" de mes compulsions. Je me sens lourde, apaisée quelque part, comme si j'avais enfoui mes sentiments sous une bonne couette de nourriture ^^

En revanche, si je ne peux pas dormir ou me reposer ensuite, je ne me sens pas bien du tout, car je dois "assumer" ce trop-plein de nourriture, trop lourd à porter dans tous les sens du terme (physiquement et psychologiquement).

Papille

avant ils n'osaient pas faire de commentaires sur ma grosseur. Ils semblaient juste étonnés que je mange aussi peu (sous entendu je faisais semblant devant eux mais c'était pas possible d'être aussi grosse en mangeant si "bien" et si peu)

maintenant ils sont dégoûtés parce que toujours gros et moi moins, et paradoxalement, plus je suis mince, donc désirable, et plus ils sont agressifs/pénibles… chose déjà constatée en 2006 2007 quand je faisais à peu près mon poids actuel. Et je pense que ça les avait bien réconfortés de me voir regrossir… c'est bizarre et malsain je trouve… Bon ça les occupe, de mater, critiquer, et faire courir des bruits (en trois mois je suis passée par la grossesse (à presque 44 ans), l'anorexie (je ne vais aux toilettes… que pour me faire vomir)le cancer (lequel, je sais pas encore), l'anneau gastrique (IMC max jamais atteint 30), le sida (avec la réputation de cuisse légère, logique)… ils ont du temps de libre il faut croire) :bad-words:

Perso ce que tu décris, je trouve ça assez dur et violent.
:(

papille a écrit:

Moi aussi. Je me doute qu'il y a une part d'humour (dans le récit que tu en fais, pas dans leurs conneries), mais je suis gênée et ai du mal à ne pas te demander au nom de quoi tu autorises une telle attitude à ton égard. Au nom d'une camaraderie pseudo-virile de copains de vestiaire? pour montrer à quel point tu es costaud et tu peux endurer? pour être aimée?

Je suis aussi mal à l'aise que Poupoule, je trouve ces propos hyper violents et très très rabaissant .
Comment fais tu pour les supporter au quotidien ?

A-no Je comprends totalement ta facon de voir et de faire.

Je supporte la meme chose de mon coté et je sais a quel point ca peut devenir pénible.

Alors c'est peut être pas très élégant dit de cette facon mais on LES EMMERDE les autres. On vit pour nous et fuck the world.

Font chier les gens a toujours juger et a se meler de nos vies.

On ne juge pas un livre à sa couverture et notre physique ne nous résume pas. C'est juste une foutue enveloppe. Quand tu prends le temps de la decacheter, de decouvrir les chapitres qui font le cours de ta vie, quand tu prends le temps de connaitre et d'apprecier la personne alors tu as parfois la chance d'ouvrir un nouveau chapitre et de partager son histoire .

La société pousse les gens à paraitre parfait, ou du moins à paraitre dans une pseudo norme a la con pour plaire au maximum aux autres.

L'important c'est de te plaire avant tout à toi même.

Chacun est formidable à sa facon, chacun etre est beau et unique et c'est la diversité de l'espèce humaine qui en fait la force.

A-no t'es une force de la nature que ce soit physiquement ou mentalement. Franchement j'ai de l'admiration pour les gens comme toi qui restent positifs meme dans l'adversité et malgré tout.

Pleins de bisous à toutes celles et ceux qui en ont besoin . (ouai jsuis en mode bisounours calins en ce moment ^^)

JulaleximanSandra a écrit:

ah mais ce n'est quasiment jamais dit en direct, ça me revient aux oreilles… ceux qui se risquent en direct se prennent une bonne branlée :lol:

c'est pas mes potes de vestiaire, c'est dans l'entreprise en général, les prestataires, radio cantine (où je ne vais jamais d'ailleurs)…

celui qui a dit devant moi que je serai énorme avant la fin de l'année (et qui est gros, et sa femme aussi d'ailleurs il me semble qu'un temps elle avait un anneau) je lui ai dit de s'occuper un peu moins de la taille de mes fesses et un peu plus de sa vie conjugale, que les vaches seraient bien gardées et qu'on pourrait enfin causer boulot :mrgreen: il a pas aimé, il a 15 ans de plus que moi et pas habitué à ce que personne ne lui tienne tête et encore moins une femme…


Oui Nini c'est écoutant je trouve de voir qu'en perdant des kilos (bon sang c'est juste des grammes et des centimètres en moins) on devient qqn d'autre à leurs yeux… certains mecs qui ne me disaient qu'à peine bonjour me draguent maintenant de façon éhontée… eurkkk. Je comprends maintenant que je ne l'ai plus l'utilité de mon surpoids : c'est un bon repoussoir à cons et à cochons :lol: et d'ailleurs je me sens bien nue et vulnérable sans lui.

J'en suis à presque plus oser manger au boulot… alors que certains jours ce qu'ils me voient manger au boulot, c'est tout ce que je mange de la journée :roll:

Merci Nini mais je ne suis pas Wonderwoman (et tant mieux vu le costume je n'assumerai pas) ;)