Personnellement, je n’ai aucun problème à dire ce que je pense lorsqu’il s’agit de sujets ne concernant pas l’intime et les sentiments. Mais dans ces deux cas précis, je deviens un véritable « handicapé du verbe ».
J’ai plusieurs explications :
- Mon père et mes grand-pères ont toujours été comme ça. Et ma personnalité c’est construite en partie sur ces modèles.
- Dans mon éducation, parler de soi est l’expression d’un manque d’humilité, une marque de vantardise. La culture Lyonnaise dans laquelle je baigne va aussi en ce sens.
- S’exprimer sur l’intime ou les sentiments représente une manifestation de faiblesse et permet à l’autre (en général la partenaire) de connaitre mes failles. Je ressens cela comme un risque potentiel et le silence m’en préserve.
- La plupart des hommes (et la totalité dans mon entourage amical, professionnel, familial) ne parlent pas de l’intime/sentimental entre eux, contrairement aux femmes. On manque donc cruellement d’entraînement.
- Avec certaines femmes, parler de l’intime donne le sentiment d’être un cobaye pour un TP après la lecture de « La Psychologie pour les Nuls » … et on ne donne pas forcément le même sens à l’expression « s’allonger sur le divan ».
- Je préfère consacrer mon énergie à résoudre concrètement un problème plutôt qu’à en parler. Pour moi, la communication est loin de tout résoudre même si cela permet de « désamorcer » certaines situations mal vécues. C’est d’autant plus vrai quand la même discussion revient pour la dixième fois sur le tapis : silence garanti par lassitude.
- Il m’arrive de m’exprimer à retardement (comme le martien de Louis-cyfer) et c’est un moyen de donner l’impression que je maitrise la situation, que je ne me soumets pas à une injonction. Les apparences sont sauves, mon égo de mâle est intact et ma compagne a au final gain de cause ;) .
- Je suis amené à rencontrer beaucoup de personnes chaque jour au travail. N’étant pas d’une nature très expansive, j’ai souvent le sentiment d’avoir atteint une sorte de « saturation de lien social » lorsque je rentre chez moi. Et cela n’aide pas à plus s’exprimer au sein du foyer.
- … et il y a en certainement d’autres.
Et les hommes vouent un culte à Mars, les femmes à Vénus :)