Aller chez un psy pour me libérer?

Chachaminou, sans doute ta grande soeur avait-elle de l'ascendant sur toi, parce qu'elle était plus agée... Tes parents-t-ont ils élevée dans le respect des adultes, le respect de l'autorité?

ladybugette a écrit:

C'est vrai qu'on ne parle pas beaucoup de maltraitance par les frères et soeurs... sans doute parce qu'eux-même sont des enfants. Je me demande dans quelle mesure les parents ne ferment pas les yeux (consciemment ou inconsciemment, d'ailleurs). Parce que, ça doit quand même se voir un minimum, non, quand un grand maltraite un plus petit? :?

mamykro a écrit:

C'est exactement ça, mes parents m'ont inculqué des valeurs sur le respect en général, mais encore plus celui des adultes.
Tu penses que ça pourrait être pour ça?
Parce que comme tu le dis après, même si j'ai été élevée comme ça, ça reste ma soeur (et donc une enfant aussi à mes yeux à l'époque), et pas une "entité" adulte, même si elle est plus agée, elle est au même niveau que moi hiérarchiquement parlant (si on peut parler de hierarchie, mais j'avais pas d'autre mot...)

Peut-être, mais elle te donne quand même des ordres, d'après ce que tu racontes, donc elle ne se "sent" visiblement pas au même niveau que toi.

Je pense que cela peut agir... c'est peut-être pasla seule chose qui agit, mais j'ai l'impression que cela en fait partie... ceci dit, toi seule peut vraiment le savoir. ;)

Je me demandais aussi si tes parents lui avaient donné des "responsabilités" d'adulte vis à vis de toi, du genre "surveille ta petite soeur", "aide ta soeur à s'habiller"... Cela pourrait aussi expliquer qu'elle se sente une autorité sur toi, et cela pourrait ausi expliquer qu'elle en ait un certain ressentiment vis-à-vis de toi (par exemple, si tes parents lui ont souvent demander de s'occuper de toi au lieu d'aller jouer avec les amies de son age).

Le point soulevé par ladybugette est à mon avis très intéressant, chacha, mes soeurs ont eu un ascendant énorme sur moi, plus que mes parents je dirais.

Ma thérapie était plus basée sur mes soeurs que sur mes parents (j'ai assez vite admis le fait qu'ils étaient défaillants pour x raisons au moment ou je suis arrivée dans leur vie).

Mes parents ont laissé faire car ils étaient envahis par leur propres problèmes simplement.

Ma soeur de 4 ans et demi plus âgée, m'a dit très régulièrement qu'elle ne serait heureuse que quand je serais morte. Elle me battait aussi et me méprisait, profondément.

Quand elle m'a découvert, j'avais trois mois, car mes frères et soeurs n'ont pas eu de chance, ils ont eu la tuberculose et ont du aller une année dans un sanatorium pour se soigner. Ils y ont vécu des mauvais traitements qui les ont marqués. Quand ils sont rentrés, ils sont découverts une petite fille toute sage, qui ne pleurait quasi jamais et dont l'entourage vantaient les mérites.

Ma soeur de 4 ans de plus que moi, ne l'a pas supporté et à fait rouler mon landeau dans les escaliers (grande cage d'escalier). J'ai survécu, sans dégat, un miracle pour ma mère très croyante et le début de nos relations conflictuelles pour ma soeur.

J'ai beaucoup subi aussi, j'ai longtemps cru que j'étais faible, on me le disait très souvent. Je me souviens très bien de l'énorme différence de taille que j'avais avec mes soeurs, et le rapport de force est complètement biaisé. Mets un bébé avec un enfant de 4 ans il est complètement perdant.

Ne te détruis plus, tu as fait ce qu'il fallait pour survivre, et oui le mot est fort, mais quand on est un enfant on a pas la force nécessaire pour gérer ces choses, d'ou le role des parents qui sont là pour protéger les petits.

Je suis épatée du fait que tu arrives déjà à en parler avec ton mari, sans pleurer, cela montre que tu vas t'en sortir de tout cela un jour.

Tu vois l'histoire des valeurs et du respect aux ainés, je l'ai pas inculqué à mes enfants d'ailleurs. On respecte quelqu'un parce que son comportement mérite le respect, point. Je leur ai inculqué la politesse par contre et leurs remarques et leurs contestations sont polies. J'ai été critiquée sur ce point par certains membres de mon entourage, mais cela m'est égal. Je précise que mes enfants sont socialement adaptés quand même.

Petite anecdote.Quand on était invités il y a quelques mois, mon fis de 16 ans, parlait de ses idées pour l'égalité des chances etcc.. il a une sensiblité de gauche plutot et la personne chez qui on était invités lui coupe la parole en lui disant "quand tu gagneras de l'argent tu pourras l'ouvrir et donner ton avis" J'ai répondu, dans notre famille, on a le droit d'exprimer ses idées, tant qu'on reste poli. Elle s'est excusée pour cette phrase et tanguy a continué à développer ses idées.


Courage chachaminou, :kiss: :kiss: :kiss:

saralou a écrit:

:shock: ouah, dis donc, ta soeur t'en voulait violemment! C'était elle la plus jeune, avant que tu n'arrives?

Je reste persuadée que c'est quand même tes parents qui n'ont pas su agir à ce moment là. Perso, quand ma soeur est née, j'ai été très très jalouse d'elle. Mais ma mère a su mettre en valeur mon rôle de grande soeur et m'a aidé à l'accepter et à l'aimer.

Par exemple, un jour, je me suis bruyamment plainte que ma soeur voulait toujours le jouet que je prenais et que cela m'énervait. Ma mère m'a expliquée que c'était parce qu'elle voulait m'imiter, elle voulait tout faire comme moi car j'étais une sorte de modèle pour elle. Ca m'a beaucoup aidée à accepter ma soeur.

Saralou :shock:
C'est vraiment choquant ce que tu as subi!!

Ce que tu écris sur le respect envers une personne parce qu'elle le mérite est tellement plus pertinent que de généraliser sur une catégorie de personne (les ainés, les personnes agées,...).

A côté de ça, je suis très contente de l'éducation que j'ai eu, par contre ma soeur, fait l'exact opposé avec ses enfants car elle n'a pas supporté la rigidité de l'éducation que mes parents ont eu envers nous.
Il n'y a pas de limite entre espace d'adulte et enfant (je parle d'enfant de 4 et 6 ans là), quand nous sommes à table, ils hurlent jusqu'à ce qu'on les écoute (je précise je les aime plus que tout mes neveux), les soirées quand on se voit avec mes parents et ma soeur sont calquées sur ce que eux veulent faire (jeu, dessin,...), ils n'ont pas d'espace "enfant". Ma soeur pense qu'il faut sans cesse les stimuler, elle ne leur laisse pas le loisir de jouer seul, et se créer un univers "enfant".
Après ce n'est qu'un exemple, mais la totalité de ce qu'elle fait avec eux et en opposition avec ce qu'elle a vécu, ce qui prouve bien qu'elle n'a pas bien vécu son enfance.
Pourtant mes parents ont été aimants (et le sont toujours!!), je n'ai vraiment pas à me plaindre, nous avons manqué de rien, ils ont toujours été à l'écoute, ouvert au dialogue, proposé des sorties (musées, balade en forêt, cinéma,...).
Honnetement, je suis fière moi de ce que je suis grace à mes parents. Bref je m'égare.

Pour en revenir à ma soeur, je dois récupérer ses enfants (c'était prévu avant que ça n'éclate entre elle et moi, et je le fait pour mes neveux car j'adore avoir des moments rien qu'avec eux) dimanche après midi pour aller à l'arbre de Noel de mon CE (jeux gonflables, acrobranche, père Noel, maquillage,...), je redoute d'être confronté à elle, je ne sais pas comment ça va se passer.
J'ai peur que quand je les redépose le soir, elle me "coince" entre 4 yeux et exigent que l'on s'explique...
(d'ailleurs quand je lui ai envoyé un texto en prenant sur moi, pour savoir si c'était toujours bon pour dimanche (car vu les circonstances elle aurait été capable de me dire que comme je n'avais pas donné de nouvelles ben elle savait pas si c'était toujours bon ou pas (elle s'en est plaint à mes parents...)), elle m'a répondu "si tu es dans de bonnes conditions psychologiques pour t'occuper de mes enfants, nous sommes d'accord".... Comment vous l'auriez pris vous?
Moi j'ai respiré un bon coup et plutot de lui écrire "mais c'est toi qui a un souci" je lui ai écris "parfait, dans ce cas à dimanche" pour qu'elle ne puisse rien avoir à me reprocher et je ne voulais pas non plus rentrer dans son jeu et polémiquer. Elle aurait été capable de m'empecher de prendre mes loulous.
Je sais par contre, qu'après dimanche, plus rien ne me retiendra pour lui rentrer dans le lard si elle se permet encore d'insinuer quelque chose sur mon état mental!!
J'ai bien "hâte" de voir si elle va me contacter pour mon anni dans 10 jours...

mamykro a écrit:

Oui c'était elle la dernière jusqu'à mon arrivée. Elle était une enfant très très brillante intellectuellement, très vive, indomptable. Mon père était très fier de son intelligence et sa vivacité.

Ma mère avait plus de peine dans ses relations avec elle, ma mère a eu des conflits avec mes deux soeurs depuis petite.

Je suis née dans un contexte assez perturbé, car mon père et mes frères et soeurs étaient au sanatorium. Je ne pleurais jamais parait il et j'ai dormi tout de suite toute la nuit (alors que mes frères et soeurs pas du tout). Ma mère a fusionné très fort dans sa relation avec moi, j'étais l'enfant parfait, "un cadeau du ciel".

Les conditions étaient réunies pour que la jalousie de mes soeurs explose fortement. Tout l'entourage disait en plus devant elle "quelle chance tu as d'avoir saralou, elle est tellement sage et gentille, etcc..).

Le lien avec mon père ne s'est pas fait facilement, j'étais l'enfant de trop, l'enfant de ma mère seulement. Mes soeurs étaient proches de mon père et il y a eu deux clans.

Donc oui, mes parents n'ont pas rempli ce role. La souffrance de ma soeur a été tellement forte, qu'elle n'a pas vu d'autre solution que de me faire disparaitre. A 4 ans et demi, elle n'avait pas la notion réelle de la mort et elle voulait juste que je disparaisse.

Quand on m'a raconté cette histoire, mon père me disait tu vois comme ta soeur souffrait pour en arriver là, et ma mère qui me disait "oui mais dieu était avec nous ce jour là).

Mes soeurs m'aiment, je le sais, elles font ce qu'elles peuvent et je sais qu'elle ne pensait pas ce qu'elle me disait en disant qu'elle voulait que je meure, elle voulait juste me faire du mal, s'il devait m'arriver quelque chose je sais qu'elle serait très triste.

Il y aurait plein plein de choses à raconter, mais en fait, maintenant j'ai tourné la page, donc cela ne sert plus trop.

Chachaminou, je voulais te raconter cela, pour que tu te dises que l'on peut s'en sortir de ce type de relation. C'est comme pour les parents toxiques, un jour on fait le deuil qu'ils reconnaissent leur tort et on se dit qu'on va vivre pour nous et mettre de l'énergie dans la vie que l'on va se construire.

Quand ta soeur te dit "si tu es en condition psychologique pour t'occuper de mes enfants" tu peux luire "toujours pour mes neveux, et toi es-tu en condition psychologique pour me voir quand je vais les ramener".

Peut être aussi que ta soeur perçoit un jugement sur sa manière d'éduquer ses enfants, cela doit accentuer le problème.

Chez nous les difficultés ont continué avec les enfants des unes et des autres. Je me suis mise en retrait avec mes enfants, je ne leur ai pas demandé de les garder, m'eme que j'ai énormément gardé les leurs, j'avais déjà bien assez de jugement sur telle ou telle chose.

Je trouve mon message un peu dur.

tu n es pas responsable de l attitude de ta soeur, c est elle qui projette sur toi.

Je suis un peu perturbee quand meme par l histoire que mes soeurs ont relance cette semaine et je venais de boucler le tel avec une de mes soeurs et l attention que j ai porte a etre claire et distante de mes emotions a un peu perturbe.

Du coup mon ton dans le message me parait "bizarre".

J espere de tout coeue que tu pourras bientot moins souffrir de cette situation. <3

Chachaminou je n'ai pas grand chose à rajouter à tout ce que disent les filles, qui te donnent plein de pistes de réflexion. Je te souhaite d'arriver à te retrouver dans cette histoire. Je pense aussi que si on se pose la question de savoir si on a besoin de voir un psy, c'est un signe que c'est sans doute le moment d'en voir un! Bonne idée de demander à ton médecin, il te connait et pourra te conseiller quelqu'un qui te convient (et comme déjà dit, n'hésite pas à arrêter si le courant ne passe pas, et à aller en voir un autre). Courage! :kiss:

Et aussi je voulais faire un gros :kiss: à Saralou, ce que tu as vécu est difficile et je comprends que les remarques de ta soeur récemment te touche particulièrement.

Et que pourrait-il se passer si elle te "coince entre 4 yeux" dimanche quand tu lui ramenes ses enfants ?
Que pourrait-il arriver de terrible ?
La tres grosse difference avec quand tu etais mome c'est que MAINTENANT, tu peux te defendre , elle ne peut plus te faire de mal physiquement hein !

Je ne connais pas ta soeur mais ca m'a l'air mal barré pour qu'elle te presente des excuses pour ses horribles actes de quand vous etiez enfants .
Peut-etre as-tu en fait besoin d'etre reconnue comme victime, que tu n'as rien inventé . et que oui, ce qu'elle t'a fait est grave et qu'elle n'avait surtout pas à le faire .
Peut-etre aussi que tu as peur qu'elle reproduise sur ses enfants ce qu'elle a fait sur toi ?

Je pense que chaque enfant recoit une education un peu differente , et c'est normal . Le parent fait aussi en fonction de la personnalité de chacun .
Je ne trouve pas anormal que ta soeur ait moins bien vecu que toi , l'education qu'elle a recue .
dejà la place dans la famille, perso j'ai une soeur cadette, je lui en ai tjrs voulu d'être la chouchoute de ma mere , la petite derniere à proteger, si on se disputait ( on n'avait clairement pas le droit de se tapper et de s'insulter ) j'etais forcement en tort pour ma mère. Et je trouvais ca tellement injuste !
Le travail psy m'a permis de démonter cette croyance , d'excuser ma mere en quelque sorte.
Je suis en paix avec ca maintenant .
ca ne s'est pas fait du jour au lendemain, j'ai vecu une paire d'années avec ca .
Et pour toi c'est sans doute pareil, tu vis dans ce schema de devoir satisfaire ta soeur depuis tant d'années que tu ne peux pas tout demonter jusque en le voulant .

(Saralou , ton recit est comme d'hab' hyper enrichissant :kiss: )

Bonsoir Chachaminou

Pour répondre à ta question première, oui je pense que tu pourrais réellement bénéficier de la rencontre avec un(e) psychologue. Tu identifies des difficultés, tu as besoin et envie de comprendre, tu ressens une souffrance et ta curiosité intellectuelle fait que tu peux dépasser certaines craintes liées au fait d'aborder des sujets douloureux :p

Comme disait une vlrienne, une thérapie ne suppose pas forcément de s'engager pendant dix ans, tu peux formuler ta demande comme tu le fais ici : "voilà, cette relation me fait souffrir, j'ai besoin d'y voir plus clair, et pas forcément envie d'explorer à fond tout le reste". Parfois quelques séances, libérer la parole, ça fait tellement de bien...

Après, quand on est dans une relation filiale, fraternelle, conjugale, douloureuse, l'absence de l'autre pèse en thérapie. Au bout d'un moment, c'est dur que l'autre ne soit pas là, de parler à une chaise vide. On comprend qu'on aura jamais accès à la "vérité" de la relation, et que l'on a prise seulement sur comment on vit cette relation (ce qui est énorme !!). C'est frustrant mais c'est une frustration qui peut s'apaiser.

Comme dit Saralou quand elle parle des parents toxiques dont on sait qu'ils ne s'excuseront pas... parfois on est amené à faire la paix avec une situation insatisfaisante, parce qu'il n'y pas de résolution possible avec la personne (inaccessible au dialogue, morte, absente, émotionellement limitée).

Parfois la plus belle réussite c'est de résoudre ces conflits en sachant les éviter, et en se protégeant. Ca suppose un éloignement, réel ou symbolique, une forme de détachement.
Se dire "il (elle) m'aime... dans la mesure où il (elle) est capable d'amour" c'est déjà beaucoup, c'est se libérer de la culpabilité ! Et ça permet de se dire "je suis dans cette relation que dans la mesure où elle ne me fait pas souffrir".

Je ne te dis pas de renoncer à ta relation à ta soeur, attention, évidemment je fais allusion à ma propre expérience, et j'expose une voie possible...


Bon courage en tout cas
:kiss:

Saralou, les conditions de ta venue au monde n'ont pas été idéales, effectivement. :kiss: Mais quand on voit ta sagesse et ta sérénité maintenant, ça donne de l'espoir, comme quoi, rien n'est perdu même quand une histoire commence mal. :kiss:

Merci à toutes pour vos :kiss: :kiss: . Je vous en fait aussi :D .