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Enseigner l'IMC et la nutrition aux élèves ?

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103 ans 10517
mamykro a écrit:
mamykro a écrit:
Mais c'est ça qui me fout en rogne: moi, j'appelle ça de la nivellation par le bas.


la honte, on  
dit "nivellement"... :lol: :lol:


mais que fout léEducation Nationale :lol: :lol: :lol:
O
103 ans 10517
l 'Education, ça m'apprendra à poster en pleine crise de syndrome céphalo-rectal. Et si je me recouchais tiens...
O
103 ans 10517
mamykro a écrit:
mamisha a écrit:
Il ne s'agit pas de leur "apprendre des choses qu'ils savent déjà" mais de leur permettre d'accéder aux apprentissages attendus à leur niveau. S'il faut en passer par expliquer ce qu'est une patate ou une tomate pour parler de légumes et d'équilibre alimentaire, ben autant en passer par là. Je ne vois pas en quoi c'est pénalisant.


C'est pénalisant dans le sens où beaucoup d'enfants connaissent déjà ces légumes et ont envie d'apprendre autre chose. Perso, ça me soule quand on essaye de m'apprendre des trucs que je connais depuis belle lurette, et je pense que c'est la même chose pour les enfants.


et au bout d'un moment c'est déprimant de chez déprimant, mon aîné a fait une dépression infantile en MS tellement il s'emmm... ennuyait. Heureusement en CP il est tombé sur une instit' qui a su l'occuper autrement, sinon j'ose pas imaginer où on en serait aujourd'hui. Il ne fait pas bon être en queue de peloton, ni en tête... la maîtresse bosse avec une classe, c'est pas une somme de cours particuliers malheureusement. Et c'est plus facile de gérer la tête de peloton parce que ce sont des enfants qui sont aptes à travailler en autonomie, alors que la queue de peloton requiert un suivi plus prenant...

je ne sais qu'en penser. De mon point de vue égoïste de maman d'enfants qui marchent bien, voire carrément précoce pour l'aîné, la nivellation par le bas ;) est un fléau. Mais de mon sentiment de citoyenne, j'adhère à l'école de la République, donc je fais avec ses imperfections. LIbre à chacun (enfin façon de parler, y'a quand même une histoire de gros sous) de sortir son enfant de ce système imparfait, pour l'instruire à la maison, ou l'envoyer dans une école pour chevaux de course... personnellement je suis attachée à l'égalité des chances, et l'égalité des chances n'existe que si on n'enlève pas la tête du peloton pour l'instruire ailleurs, sinon ça devient un système à deux vitesses qui n'a plus rien d'égalitaire. Tant pis si on s'emmerde en classe, c'est le prix à payer pour être en phase avec ses idées :lol: et puis il y a d'autres moyens de stimuler son enfant, par ex. les miens font de la musique de façon assez intensive, ben ça occupe bien le neurone à un certain niveau... aux parents de "nourrir" leurs petits en fonction de leur appétit...

et puis ma foi, je n'aurai jamais pu les amener à exceller dans le domaine de la grossièreté et de l'obscénité s'ils avaient eu l'école à la maison, je me défends, mais pas à ce niveau je le confesse :lol: on apprend pleeeein de choses à l'école, vous verrez mamans de charmantes petites têtes blondes, l'évolution de leur vocabulaire pendant les années collège, un pur bonheur :oops:
73 ans 3528
Je pense qu'il y a dans ce débat une vision de l'école faussée (du moins, je l'espère). Dans une classe, déjà, tous les enfants ne font pas la même chose. Même si les objectifs sont les mêmes pour tous (sauf cas particuliers). Et je n'ose imaginer un instit qui ferait "cour" sur les patates et tomates en ce1. Ca reste une vision déformée que les parents ont de l'école "old school" : le maître, devant le tableau noir, les gamins assis derrière leurs pupitres, au tableau un dessin de tomate : "ceci est une toooomate, répétez après-moi : toooomate". :lol: Je me marre rien que de l'écrire.

Une vision plus réaliste du truc, serait, par exemple, en maternelle de lire la soupe au caillou, puis de proposer aux gamins de faire une soupe en classe, donc on amène des légumes, on les nomme, on les compare, on les touche, on les goûte, on découvre aussi les ustensiles de cuisine et on manipule, et on fait une bonne soupe en classe et ouaaaah, tous les gamins qui à la cantine disent "les légumes c'est pas bon" se régalent avec "leur" soupe. Je crois que personne n'est pénalisé la dedans, même les gosses qui font et mangent des soupes régulièrement avec leurs parents, car je pourrais citer au moins 5 compétences travaillées en plus de "connaître les légumes" (qui n'est d'ailleurs pas une compétence mais bref).

Idem en ce1. Apprendre les légumes : un peu HS. MAIS s'il y a un gros vide dans la classe à ce niveau, il y a plusieurs portes d'entrée possible : la croissance des végétaux, le cycle de la vie sont au programme donc hop, hop, on fait un potager dans l'école avec la classe. Et on observe comment poussent nos patates et nos tomates. Tous les gamins sauront à la fin à quoi ressemblent patates et tomates, pourtant, ce n'est pas la compétence travaillée. Et ceux qui le savent déjà y trouvent leur compte. Dans une classe où UN gamin ne sait pas ce qu'est une tomate, j'imagine bien l'enseignant bloquer un créneau de 45 minutes pour l'apprendre au 26 autres élèves aussi ;) Soyons réalistes.

Lénore parlait plus haut de sens critique, et du coup ça m'a donné une idée. Par exemple, en abordant la nutrition par la lecture des étiquettes alimentaires, il y a possibilité de comparer avec la publicité ("des noisettes et du lait" -> "ah bon, mais dans les ingrédients, il y a 45% d'huile végétale, c'est quoi ??"), c'est l'occasion de faire des liens avec les modes de vie du passé (programme de ce1) en sortant des menus-types de gens de la région il y a 80 ans etc. etc.

Je sais bien qu'il y a des profs qui font des cours chiants : "ouvrez votre livre p. 25 : que voyez-vous ?" -> "une tomate", ou des trucs chouettes sans savoir l'expliquer aux parents, d'ailleurs. Mais l'argument des enfants qui "s'ennuient" parce qu'ils "savent déjà" c'est ignorer le travail mené en classe.

Quand au débat éducation/instruction, je pense que l'école a forcément un rôle éducatif, même si ça n'est pas, à mon sens, sa fonction première (qui revient aux parents). Je ne vois pas comment des adultes qui encadrent des enfants 24h/semaine minimum pourraient se dédouaner de leur rôle éducatif. Maintenant, en terme de nutrition, je pense que l'école, comme dans beaucoup d'autres domaines, doit apporter des informations factuelles, une certaine ouverture, du sens critique, une manière de réfléchir etc. Les valeurs (bien/mal) sont réservées au cadre familial.
56 ans Région nîmoise 1567
Tecolote a écrit:


sandydidou a écrit:
Je ne pense pas que l'école ait vocation à pallier les défaillances parentales.

Je considère que c’est justement un des rôles de l’école publique que d’essayer de réparer ces inégalités. Sans parler de famille défaillante, il y a des parents qui ont des horaires de travail compliqués, qui ne parlent pas français, des mères et des pères seuls complètement débordés, et des milliers d’autres raisons qui expliquent que certains enfants méconnaissent des sujets qui nous semblent évidents. Et si les parents ont vraiment merdé dans « leur boulot » (je n’aime pas cette expression), ce n’est pas aux enfants d’en payer les conséquences outre-mesure.

C’est vrai que prendre en compte l’hétérogénéité des connaissances des élèves n’est pas simple, mais cela peut donner lieu à des travaux de groupes, suivant les capacités de chacun. Tout le monde n’est pas obligé de faire exactement le même travail.

Sur ce , le sommeil me revient enfin, et je retourne me coucher. J'espère avoir été claire.


Tu as été parfaitement claire -comme toujours- et je t'en remercie. Je pense simplement que je n'ai absolument pas la même vision/conception du rôle de l'école que toi (mais j'ai également conscience que je peux être extrême sur le sujet, qui n'est pas simple au demeurant). Et c'est face à de telles questions que je suis contente de ne pas avoir d'enfants et de ne pas avoir intégré l'EN !
Perso je viens de me lever ;)
56 ans Région nîmoise 1567
Citation:
je ne sais qu'en penser. De mon point de vue égoïste la nivellation par le bas est un fléau. Mais de mon sentiment de citoyenne, j'adhère à l'école de la République, donc je fais avec ses imperfections.


Cela résume assez bien mon point de vue ambivalent.
De toute évidence, le syndrome céphalo-rectal ne t'a pas trop diminuée :lol:

Mais on s'est gravement éloigné de cette c*nnerie d'IMC là, non ?
O
103 ans 10517
j'espère ne pas avoir une vision trop faussée de l'école étant donné que je suis mère d'élèves de CM1, sixième, et troisième. OK j'avoue que je suis de trèèèès loin ce qu'ils font à l'école. Pourquoi ? parce que ça roule tout seul et qu'avec des moyennes gé de 16 et 17 au collège, je vois pas ce que ça apporterait que j'y fourre mon nez. Et pis surtout que j'ai pas le temps, je suis pas sûre de les passer les 24/h semaine avec eux...

quant à la vision old school que tu décris Mamisha, uh uh uh, mon papa est instit, il a raccroché en 1999 pour te donner une idée de la génération, j'ai fait mon CE1 dans sa classe au milieu des 70's et on ne travaillait déjà pas comme ce que tu décris mais bien plus comme tu dis qu'on le fait aujourd'hui.

Quand je parle d'une instit qui a fait travailler mon fils en autonomie (ainsi que deux autres camarades) elle les a carrément sortis de l'enseignement de la lecture pour le premier trimestre de CP, en aménageant un coin séparé de la classe pour eux, et je trouve ça très bien parce que faire faire l'approche globale à des mômes qui lisent depuis la MS et dévorent les bibliothèques roses et vertes, behhhh... autant leur acheter une corde tout de suite hein...

après dans le fonctionnement "normal" il suffit de leur donner plus de boulot (c'est qu'en prime ils sont rapides les chameaux).


n'empêche qu'expliquer aux enfants que la pub prend les gens pour des cons et que le nutella c'est de l'huile, ben ça devrait, quand même à mon sens, venir des parents...
56 ans Région nîmoise 1567
Mamisha, j'aurais bien aimé t'avoir comme prof.
O
103 ans 10517
sandydidou a écrit:
Citation:
je ne sais qu'en penser. De mon point de vue égoïste la nivellation par le bas est un fléau. Mais de mon sentiment de citoyenne, j'adhère à l'école de la République, donc je fais avec ses imperfections.


Cela résume assez bien mon point de vue ambivalent.
De toute évidence, le syndrome céphalo-rectal ne t'a pas trop diminuée :lol:

Mais on s'est gravement éloigné de cette c*nnerie d'IMC là, non ?


merci, merci, je reste assez souple pour mon âge :lol:

oui et non, cf la fin de mon précédent mail (on s'est croisées)
analyser les étiquettes, décrypter la publicité, aiguiser le sens critique, ça reste à mon avis le taf des parents. Encore faut-il qu'ils ne soient pas les premiers à tomber dans le panneau...

mes gamins ont fait halluciner des amis aux enfants du même âge, alors qu'on faisait les courses tous ensemble pour une aprem gaufres improvisée : ils regardaient la composition des produits, ont demandé si le lait il fallait prendre entier ou 1/2 écrémé, ont choisi les oeufs soigneusement (de poules pas en cage et là la législation est très foutage de gueule rapport à l'affichage), ont comparé les prix au kilo etc de façon tout à fait instinctive. Se sont dirigés vers le champomy de marque distributeur et non le "vrai" deux fois plus cher et pas meilleur, qu'ils rangent dans un rayon séparé ces gougnafiers dans notre supérette, de sorte qu'on ne trouve que le Champomy... Parce que je considère que les armer pour la vraie vie, qu'ils ne soient pas des gogos, c'est mon travail de parent.

pendant ce temps là les enfants des copains qui sont loin d'être des c... attendaient que le temps passe, pas impliqués du tout, genre pfff c long... ben oui leur maman fait les courses toute seul pour ne pas importuner ces petits chéris, ils vont être comme des cons la première fois qu'ils devront se débrouiller à la fac !
O
103 ans 10517
toutE seule, putain de syndrome :oops:

PS j'aime pas l'école, j'ai détesté l'école jusqu'à la phobie scolaire, j'ai freiné des 4 fers parce que ma famille me voulait enseignante... naaaaan ! mais c'est très bien qu'il y ait des gens comme Mamisha qui s'y collent.

et ça me fiche les boules de voir que bientôt, il sera plus facile de devenir astronaute que Professeur des Ecoles, vu les conditions de recrutement... :twisted:
73 ans 3528
Nan mais j'aime pas l'école non plus, en fait :lol: Enfin, celle "traditionnelle" que certains pratiquent encore et toujours. Je me suis ennuyée pendant mes années d'école. C'est pour ça que j'aime proposer "autre chose" (et il y a, heureusement, plein de profs qui font de même).

Après, pour la part éducative, je ne trouve pas gênant qu'école et parents se retrouvent sur certains terrains. A l'ère de la publicité et de la mondialisation, je trouve indispensable que l'école prenne en compte l'évolution de l'environnement des élèves. Certains parents le font aussi, d'autres pas. Ou pas dans les même domaines. On a tous des priorités différentes en tant que parents, même en tant que parents "éduqués". Je trouve ça bien que l'école vienne offrir un autre regard, soit sur des choses nouvelles, soit sur des choses déjà connues. Et c'est, en plus de celà, une chance pour les parents qui ne sont pas "armés" pour faire face à cette éducation là.
49 ans Paris 9874
Eh bien moi je suis bien contente d'avoir été instruite et pas ''éduquée'' par l'école. Et je ne m'y suis pas bien souvent ennuyée pour autant. Me serais-je ennuyée que ça n'aurait pas été un problème, tant les vertus de l'ennui peuvent être grandes. Les pires profs que j'ai eus étaient ceux qui cherchaient à ''animer'' un cours, et les meilleurs ceux qui avaient simplement une compétence dans leur domaine... Pas besoin d'enrobage, c'était passionnant en soi.
49 ans région parisienne 5831
poupoule a écrit:
Les pires profs que j'ai eus étaient ceux qui cherchaient à ''animer'' un cours, et les meilleurs ceux qui avaient simplement une compétence dans leur domaine... Pas besoin d'enrobage, c'était passionnant en soi.


Je suis assez de cet avis, mais bon, c'est vrai que je travaille avec des lycéens, c'est donc assez différent du travail de mamisha.

J'avoue humblement que mes propos dans cette discussion ont été largement inspirés par ce que j'ai vécu cette semaine (et du coup, pas forcément très à propos par rapport au sujet de départ :oops: ): dans une de mes classes, un élève met une très mauvaise ambiance en cours, parce qu'il interrompt sans cesse le cours pour dire des choses qui n'ont que très peu de rapport avec le sujet (entre autres) et que je vois dans le regard de beaucoup d'élèves de la classe leur exaspération et leur désespoir que le cours soit sans cesse perturbé par ce gamin.

Bon, j'en ai déjà, des gamins comme ça, je gère plutôt pas mal, c'est pas vraiment le problème. C'est peut-être les hormones qui me travaillent encore, mais de revenir au travail comme ça et de voir la résignation dans le regard de certains élèves lorsque le perturbateur se fait mousser, ça m'a fait venir les larmes aux yeux.

Vraiment, ça me fait ch***, j'en arrive (là tout de suite) à n'avoir plus aucune empathie pour ce môme là, et pourtant, il est loin d'être le seul responsable de la situation, je sais bien. Mais j'ai juste envie de le baffer. :oops:

Sincérement, la situation me donne envie de pleurer, parce que, pour gérer ce môme, je vais devoir être plus séche et plus sévère, moins détendue, moins sympa avec les autres (je ne peux pas le remettre à sa place et 1 minutes après être complétement détendue pour parler à un autre gamin). Alors voila, je me dis que c'est trop tard pour éduquer ce gamin à respecter les autres (et d'un autre côté, est-ce qu'on le respecte lui en l'obligeant à être là où il ne veut pas être?), et que tout le monde va en pâtir.

Mais j'avoue humblement que ce matin, je me dis qu'en fait hier, j'étais bien loin du vrai sujet de la discussion. :oops:
73 ans 3528
@mamykro, ton exaspération est compréhensible. Un seul élève dans une classe peut totalement en changer la dynamique. Il y a des choses hyper frustrantes dans ce métier.

Je ne suis pas d'accord avec la vision dichotomique de poupoule éduquer/instruire. Comme je l'ai dit, adulte face à des enfants, il y a forcément un rôle éducatif à jouer. Qu'on le veuille ou non. Par contre ça n'est ni le but, ni le rôle de l'école d'éduquer "à la place de".
En tant que parent, je trouve normal que l'éducation que je donne à ma fille soir relayée à l'école, qui donne des règles somme toute assez basiques (refus de la violence, respect des tours de parole, hygiène générale du type aller se laver les mains avant le repas/après les wc, accompagnement dans la gestion des conflits entre enfants etc.). En tant qu'enseignante, je trouve aussi normal que cette éducation "basique" et nécessaire à l'école ne prenne pas le pas sur celle qui est donnée (ou pas) à la maison par les parents. Il est clair que l'école ne peut éduquer "à la place de", ce serait un échec cuisant, il est aussi évident, quand on fait ce métier, que certains parents/enfants se raccrochent aux repères fournis par l'école, et que ça leur est utile.
56 ans Région nîmoise 1567
Citation:
merci, merci, je reste assez souple pour mon âge


Mouah hé, chuis BIEN plus vieille que toi, hein !


Citation:
Vraiment, ça me fait ch***, j'en arrive (là tout de suite) à n'avoir plus aucune empathie pour ce môme là, et pourtant, il est loin d'être le seul responsable de la situation, je sais bien. Mais j'ai juste envie de le baffer.



Perso, j'ai toujours travaillé avec des enfants et j'en ai marre du politiquement correct. Certains gamins sont de vrais connards. Point à la ligne.
B I U