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43 ans 42
Mamykro, je ne suis pas en train de dire que les enfants sont inutiles, s'il n'y en avait pas je n'aurais plus de travail :lol:

En ce qui concerne  
le handicap, les lois concernant l'accessibilité au travail sont peu -voire pas- appliquées. Et les aides restent insuffisantes. Dans la logique comptable, pourquoi propose-t-on l'avortement thérapeutique quand on peut déceler le handicap in utero, selon toi ? Pour éviter bien des souffrances... et aussi impacter le coût financier pour la société. Je ne dis pas que c'est bien, hein, je dis juste que notre société tend vers ça.

Et, oui, quand on est malade, on paye plus cher pour un tas de choses (l'accessibilité à l'emprunt devient parcours du combattant, les assurances maladies taxent plus en cas de changement de prestataire, etc.)

De plus, de mon point de vue, le handicap ou la maladie n'ont rien à voir avec le fait de naître homme ou femme, de choisir d'avoir des enfants, et la baisse salariale que cela occasionne sur le groupe "parturientes".

MaudK, excuse moi du peu, mais la maternité dure toute la vie : congé enfant malade, quitter plus tôt de temps à autres, et j'en passe. Sur toute une carrière - et c'est encore plus vrai dans les professions gourmandes en heures (avocats, médecine, etc) - ça en fait des heures de non-présence au travail. D'où un salaire globalement moins élevé...

Je ne dis pas que la logique que je suis est imparable, loin de là, mais je trouve équitable que quelqu'un qui travaille moins d'heures sur toute une carrière en soit pénalisé. Quand ce seront les hommes qui prendront en charge les aléas de la parentalité, alors peut-être pourrons-nous prétendre à un traitement (financier) égal.
34 ans 2571
La question c'est : 1) pourquoi les femmes travaillent-elles moins d'heures sur toute leur carrière alors que le fait biologique d'accoucher et de porter leur enfant ne devrait les empêcher de bosser que très peu de temps ?

2) Pourquoi une fois que l'enfant est né, on ne reproche pas aussi aux pères de s'absenter de temps en temps pour vivre leur parentalité ?

Et même : 3) Quel modèle de société voulons-nous ? un modèle où on se prend la tête (comme c'est mon cas en ce moment) en se demandant si l'enfant pourrait pas avoir le bon goût de naître en juin parce que 15 ans plus tard on sera encore pénalisée ? Ou un modèle où on équilibre raisonnablement les choses en considérant que sans abuser du congé, on prend le temps prévu et on revient ?
M
93 ans 1565
Darkgrouss a écrit:


MaudK, excuse moi du peu, mais la maternité dure toute la vie : congé enfant malade, quitter plus tôt de temps à autres, et j'en passe. Sur toute une carrière - et c'est encore plus vrai dans les professions gourmandes en heures (avocats, médecine, etc) - ça en fait des heures de non-présence au travail. D'où un salaire globalement moins élevé...

C'est la parentalité qui dure toute la vie. Ce qui incombe aux femmes,c'est de porter leurs enfants et de les mettre au monde. Le reste,le père peut le faire tout autant. C'est le schéma traditionnel de la société qui fait que ce sont les mères qui prennent ces congés. Dans une société moins sexiste,les congés pour enfant malade seraient répartis bien plus équitablement. Aujourdhui,on regarde encore les pères qui prennent des congés parentaux et pour enfant malade avec des grands yeux. J'espère que dans l'avenir,ça s'atténuera.
De plus,que fais tu des femmes qui n'ont pas encore d'enfants au début de leur carrière par exemple ou celles qui n'en ont jamais?
49 ans région parisienne 5831
Darkgrouss a écrit:
De plus, de mon point de vue, le handicap ou la maladie n'ont rien à voir avec le fait de naître homme ou femme, de choisir d'avoir des enfants, et la baisse salariale que cela occasionne sur le groupe "parturientes".


C'est cela que je ne comprends pas bien, justement: tu avoues toi-même qu'il y a un côté "handicap biologique" puisque seules les femmes doivent accoucher pour avoir des enfants, donc pourquoi ne pourrait-on pas comparer ce "handicap biologique" à n'importe quel autre handicap ou maladies?

D'autre part, d'un point de vue strictement comptable, avoir des enfants est nécessaire à la société, donc pourquoi pénaliser les femmes pour faire ce qui est absolument nécessaire pour que la société puisse continuer? Ce n'est pas très logique, et mathématiquement parlant, cela ne se défend pas du tout: sans les enfants, la société meurt, tout simplement, ils est nécessaire que certaines femmes fassent des enfants.
49 ans région parisienne 5831
Darkgrouss a écrit:
Et, oui, quand on est malade, on paye plus cher pour un tas de choses (l'accessibilité à l'emprunt devient parcours du combattant, les assurances maladies taxent plus en cas de changement de prestataire, etc.)


Je suis bien d'accord, mais malgré tout, quand on est malade, on ne supporte pas le coup réel de notre maladie. On paye certes plus cher, mais sans l'aide de la société, on ne s'en sortirais pas du tout. Donc la société aide bel et bien les gens qui sont malades, certes, pas à 100%, mais l'aide est réelle.

je suis d'accord avec Salambo: tout dépend de la société dont on a envie. De mon point de vue, une société ou ce serait entièrement "chacun pour soi" n'est pas une société dont j'ai envie. D'une part, parce que pour moi, ce qui importe, ce sont les relations sociales, pas le confort matériel, et dans une société trop individualiste, elles seraient très réduites.

D'autre part, parce que je ne crois pas à la viabilité de ce type de société: ce qui fait la force des humains, c'est justement leur cohérence sociale, le fait que les plus forts prennent en charge les plus faibles...Etc... Si l'espèce humaine a si bien réussi, c'est grâce à cette capacité à l'entraide.
49 ans région parisienne 5831
Sibell a écrit:
On peut me traiter d'individualiste, je l'assume complètement. J'en ai que pour ma gueule. Personne n'y pensera à ma place. Chacun son combat. Je me bats pour moi, c'est une vérité. Je ne cherche pas forcément à changer les choses et à me casser la tête. Je suis venue au monde qu'une fois, j'ai assez de problèmes comme ça, ce que je cherche, c'est une vie agréable.


Même si je suis persuadée que tu es loin d'être aussi radicale que ton discours ;) j'ai quand même une question pour toi: que penses-tu des personnes qui se sont sacrifiées en espérant des améliorations pour la société, amélioration dont elles savaient qu'elles-même ne profiteraient jamais? Parce que si nous avons tous ces avantages, c'est aussi parce que d'autres se sont battus pour nous, et bien souvent, n'en ont pas vraiment profité eux-même...
M
93 ans 1565
Darkgrouss a écrit:

Quand ce seront les hommes qui prendront en charge les aléas de la parentalité, alors peut-être pourrons-nous prétendre à un traitement (financier) égal.

Ca revient à l'oeuf et la poule. La société pénalise les femmes sur le plan salarial et de perspectives d'évolution mais de l'autre,la même société attend des femmes qu'elles gèrent la majorité des tâches domestiques.
Reprocher aux femmes une situation que la société a élevé au rang de norme,c'est pas formidable ça??
S
35 ans 3465
mamykro a écrit:
Sibell a écrit:
On peut me traiter d'individualiste, je l'assume complètement. J'en ai que pour ma gueule. Personne n'y pensera à ma place. Chacun son combat. Je me bats pour moi, c'est une vérité. Je ne cherche pas forcément à changer les choses et à me casser la tête. Je suis venue au monde qu'une fois, j'ai assez de problèmes comme ça, ce que je cherche, c'est une vie agréable.


Même si je suis persuadée que tu es loin d'être aussi radicale que ton discours ;) j'ai quand même une question pour toi: que penses-tu des personnes qui se sont sacrifiées en espérant des améliorations pour la société, amélioration dont elles savaient qu'elles-même ne profiteraient jamais? Parce que si nous avons tous ces avantages, c'est aussi parce que d'autres se sont battus pour nous, et bien souvent, n'en ont pas vraiment profité eux-même...


J'en pense que du bien. Il faut être incroyablement altruiste, tourné vers les autres et avoir un sens du sacrifice énorme. C'est admirable de se battre pour quelque chose dont soi-même, on ne profitera certainement pas. C'est limite héroïque.

J'en ai pas l'étoffe personnellement. Ce qui ne veut pas dire que je ne me soucie absolument pas des autres. Mais j'aide les gens qui sont à ma portée (si je le peux), donc des personnes relativement proches. Et j'avoue que j'hésite largement à apporter mon aide, si ça va me mettre personnellement dans une situation inconfortable. Je n'ai pas la vertu de pouvoir faire passer les autres avant moi. Je le ferai peut-être avec mon enfant, si je suis mère un jour. Mais d'ici là...
49 ans région parisienne 5831
Ok, merci pour ta réponse honnète. ;)
S
35 ans 3465
Je précise quand même que je n'ai que 25 ans, je ne crois pas (encore?) être un modèle de maturité. Disons que je suis dans une phase où j'ai besoin de penser à moi et rien qu'à moi.

Après, je suis jeune. Je ne sais pas ce que je penserai plus tard. Si ça se trouve je deviendrais une militante très active de la cause féministe. Je pense aussi, peut-être à tord, que la plupart des gens se bougent pour soulever certains problèmes quand eux mêmes en deviennent les victimes.

Enfin voilà, je ne suis plus une gamine, mais je crois que je suis encore relativement jeune et que je vis une phase où j'ai encore besoin d'être égoïste. Autant j'ai pu acquérir une grande maturité qui dépasse peut-être même mon âge, je pense, dans certains aspects de ma personnalité et de ma vie, dans d'autres, j'ai plus de retard.

Mais en relisant un peu le sujet, un proverbe m'est venu à l'esprit et même s'il va contre le sens de tout ce que j'ai pu dire, je le partage:

"
Si vous avez l'impression
que vous êtes trop petit pour pouvoir changer quelque chose
, essayez donc
de dormir avec un moustique... et vous verrez lequel des deux empêche l'autre de dormir
." - Dalaï Lama
44 ans Dans un arbre à Tecolotlan 962
Sibell a écrit:
je ne me sentirai jamais inférieure à un homme et que je ferai toujours valoir mes droits .

Sibell a écrit:
Je dois m'imposer trois fois plus, pas de problème, je m'imposerai trois fois plus.

Tu ressembles quand même drôlement à une féministe ;)
On peut porter des valeurs sans faire du militantisme et le combat individuel, avec ses propres intérêts en ligne de mire, peut aussi faire avancer la cause du collectif.
Les gens qui contribuent à changer les choses ne sont pas tous des héros altruistes. Je pense à Bessie Coleman, une femme pauvre et afro-américaine qui a soulevé des montagnes pour être aviatrice dans les années 20. Elle a contribué à changer les regards sur les femmes et les Afro-américains et a servi de modèle, mais ça n'a jamais été sa préoccupation. Le seul truc qui comptait pour elle, c'était piloter un avion.

Pour répondre à Darkgrouss, les personnes (qui sont aujourd'hui majoritairement des femmes, malheureusement)qui doivent prendre sur leur temps de travail pour gérer leur parentalité contribuent aussi à la richesse de la société. ça ne compte pas dans le PIB, c'est sûr, mais prodiguer les soins nécessaires aux générations futures, c'est un peu la base de la survie de la société. Cette société, en l'occurrence, ne se prive pas de critiquer les parents qui s'occuperaient mal de leurs enfants. Et puis franchement, quel parent est content de quitter son travail pour emmener son marmot chez le toubib ? Ce n'est pas un jour de congé...et il faudrait en plus être pénalisé financièrement? De mon point de vue, ça me semble injuste (et je ne suis pas mère).

Salammbô, est-ce que ta collègue a fait un recours auprès du rectorat pour sa note ?

Sinon, j'adhère à plein d'interventions, mais je n'ai rien de pertinent à ajouter.
38 ans 3196
Sibell a écrit:
Mais en relisant un peu le sujet, un proverbe m'est venu à l'esprit et même s'il va contre le sens de tout ce que j'ai pu dire, je le partage:

"
Si vous avez l'impression
que vous êtes trop petit pour pouvoir changer quelque chose
, essayez donc
de dormir avec un moustique... et vous verrez lequel des deux empêche l'autre de dormir
." - Dalaï Lama


Je ne connaissais pas... Bien vu ! :D
S
35 ans 3465
Tecolote a écrit:
Sibell a écrit:
je ne me sentirai jamais inférieure à un homme et que je ferai toujours valoir mes droits .

Sibell a écrit:
Je dois m'imposer trois fois plus, pas de problème, je m'imposerai trois fois plus.

Tu ressembles quand même drôlement à une féministe ;)
On peut porter des valeurs sans faire du militantisme et le combat individuel, avec ses propres intérêts en ligne de mire, peut aussi faire avancer la cause du collectif.
Les gens qui contribuent à changer les choses ne sont pas tous des héros altruistes. Je pense à Bessie Coleman, une femme pauvre et afro-américaine qui a soulevé des montagnes pour être aviatrice dans les années 20. Elle a contribué à changer les regards sur les femmes et les Afro-américains et a servi de modèle, mais ça n'a jamais été sa préoccupation. Le seul truc qui comptait pour elle, c'était piloter un avion.

Pour répondre à Darkgrouss, les personnes (qui sont aujourd'hui majoritairement des femmes, malheureusement)qui doivent prendre sur leur temps de travail pour gérer leur parentalité contribuent aussi à la richesse de la société. ça ne compte pas dans le PIB, c'est sûr, mais prodiguer les soins nécessaires aux générations futures, c'est un peu la base de la survie de la société. Cette société, en l'occurrence, ne se prive pas de critiquer les parents qui s'occuperaient mal de leurs enfants. Et puis franchement, quel parent est content de quitter son travail pour emmener son marmot chez le toubib ? Ce n'est pas un jour de congé...et il faudrait en plus être pénalisé financièrement? De mon point de vue, ça me semble injuste (et je ne suis pas mère).

Salammbô, est-ce que ta collègue a fait un recours auprès du rectorat pour sa note ?

Sinon, j'adhère à plein d'interventions, mais je n'ai rien de pertinent à ajouter.


Je ne me reconnais pas dans le terme féministe. Je n'aime pas les étiquettes. Je ne ressens pas le besoin d'appartenir à un mouvement, à une idéologie. Mais peut-être que je le suis dans l'âme, oui. Et je suis d'accord, des petites choses peuvent changer des grandes. Mais je ne crois pas que je serai un jour une Bessie Coleman (même si ça ne me déplairait pas).
Je crois que pour les jeunes femmes, l'inégalité vis-à-vis des anciennes générations est plus significative que l'inégalité hommes-femmes
- Difficultés accrues sur le marché du travail
- Cotisations retraites versées à perte, dette de la France à rembourser
- L'immobilier très cher (plus-values à 6 chiffres quand les anciens vendent leurs maisons aux plus jeunes)...
P
56 ans 3727
Salammbo a écrit:
Quel modèle de société voulons-nous ? un modèle où on se prend la tête (comme c'est mon cas en ce moment) en se demandant si l'enfant pourrait pas avoir le bon goût de naître en juin parce que 15 ans plus tard on sera encore pénalisée ? Ou un modèle où on équilibre raisonnablement les choses en considérant que sans abuser du congé, on prend le temps prévu et on revient ?

Qui veut quoi ? Les désirs des uns ne sont pas ceux des autres.

Dame Belkacem pouvait bien dire ce qu'elle voulait en encourageant pères et mères à prendre un congé parental de 3 ans, c'est pas elle qui en essuiera les plâtres quand elle sera "placardée" en rentrant de son congé. Et vu que Dame Dati a donné un sacré exemple de congé maternité éclair, vous n'êtes pas prêtes, futures mamans, de vous préparer à ce formidable événement dans la sérénité. :roll:
B I U