heu les filles, à vous lire, démarrer une RA parait simple et les résultats sont rapides chez vous. Moi j'ai galéré et je galère encore depuis trois ans. J'ai commencé par découvrir le principe de la RA avec le bouquin de B Wayfeld et celui de zermati. J'ai consulté BW car son approche psy était vraiment adaptée pour moi. J'ai eu une première année de bouleversements (découverte.....que je faisais une dépression, puis acceptation de me faire aider etc). Pendant une année, j'ai utilisé le carnet comme une bouée de sauvetage. Je notais tout : ce que je mangais, pourquoi je mangais lorsque je n'avais pas faim, pourquoi j'avais une envie irresistible, etc. J'ai alors compris que je remplaçais la réponse a TOUTES mes émotions par la nourriture : tristesse=manger, colère=manger, joie=manger, peur = manger.
BW m'a juste conseillé de remanger de tout :j'avais supprimé pleins de trucs, les soi-disant trucs qui font grossir, (voir le principe du chocolat chez Zermati. Je ne l'ai pas suivi, mais j'ai tout de suite adopté la réintroduction de tous les aliments) Puis il m'a conseillé de prendre des féculents à midi pour éviter les frigales du soir, mais rien d'autre. J'ai accepté rapidement de ne pas manger le soir notamment, quand je n'avais pas faim, même si je me sentais coupable de ne pas faire le repas de mon z'hom.
On a traité la dépression, et les circonstances aussi ont changé ce qui a facilité les choses. La seconde année, j'ai redécouvert le plaisir de manger tout simplement. ET ma grande réussite a été de NE PAS CONTINUER A GROSSIR. Pas un gramme en moins, mais plein de bonheur en plus.
Cette année, après avoir renoué avec la sensation de faim, et de satiété (je n'avais jamais faim, je mangeais sans arret, je n'étais jamais rassasié, je ne savais plus reconnaitre cette sensation), donc cette année, j'ai constaté deux choses :
1 je maigris sans m'en rendre compte lorsque j'ai la maison pleine de monde : occupation maximum, pas faim, et exercices bien sûr avec tout ce monde
2 je retombe dans le processus infernal de manger sans arrêt lorsque je n'ai plus de but, plus d'objectif. J'ai eu une vie très active, je controlais tout et tout le monde, je bossais 16h par jour, et peu à peu, tout cela s'est calmé, mais je suis comme entre parenthèse : je fluctue entre l'activité (j'ai repris le sport en salle) et la mini déprime envie de rien faire. Bref, pour moi la RA ce n'est pas encore gagné.
En plus je suis éloignée de Paris depuis un an, et j'ai du mal à reprendre contact avec BW (compliqué car lorsque je suis sur Paris c'est pour bosser, et toutes mes journées sont out).
Pourtant, je me sens libérée, j'accepte qui je suis, comme je suis, et je me dis que peu à peu toutes ces tensions vont se dénouer.
Voilà un petit témoignage. J'espère qu'il ne découragera personne, car au final tout cela est très positif pour moi. Ce qui m'étonne le plus c'est ma patience face à tout cela. Je savoure le temps et je regarde ce qui se passe. Par exemple ces jours, je retombe dans le grignotage extrême. Je sais que c'est un passage. Je regarde ce qui se passe sans me catastropher. Je m'occupe de moi. Et je sais que cet état va disparaître peu à peu. Avant, je me jetais dans un truc hyper frustrant pour me "punir".