Sham a écrit:Salut !
Je voudrais juste ajouter que ce mec a visiblement un coté hyper macho !
Qu'est-ce qui peut pousser un homme à travailler sur des problemes de féminité ? Et surtout quelle légitimité a t-il pour le faire ?
Une fois j'étais à une manif féministe et le cortège des jeunes socialistes a envoyé la sono sur "ne la laisse pas tomber, elle est si fragile, etre une femme libérée, tu sais, c'est pas si facile"...
J'étais outrée, je suis allée voir le type en lui disant que sa chanson était carrément sexiste et il me répond qu'"il y a beaucoup de femmes qui se reconnaissent dans cette chanson". Je lui ai demandé ce qu'il en savait lui, dans son corps et sa tete d'homme de ce que les femmes ressentaient en écoutant cette chanson. Bien sur, il n'avait pas de répartie là dessus.
Je pense qu'il est très malvenu de la part d'un homme, sous couvert de compassion ou de je ne sais quoi d'autres, d'investiguer sur des sphères féminines. La féminité dans toutes ses dimensions comprend un aspect très personnel, intime que seules les femmes peuvent analyser !
Ce n'est pas un homme qui a écrit Le Deuxième Sexe, ni toutes les études féministes parce qu'il faut avoir vécu dans un corps de femme, avoir subit les regards portés sur nos corps, les différences de traitements et d'attentes entre les hommes et les femmes pour pouvoir travailler dessus.
Et l'obésité ou le surpoids sont aussi des phénomènes qui touchent beaucoup plus les femmes et qui lorsqu'ils concernent les femmes, sont liés à la féminité, puisque liés au corps.
Ce type devrait effectivement consulter un psy ou alors commencer à réfléchir (ainsi que son directeur de recherche!!!).
Je ne suis pas d'accord avec toi.
Quand les critères de scientificité et une éthique sont respectées, du moment que le professionnel ait des compétences dans ce qu'il investigue et qu'il le fasse sans préjugé, il peut comprendre beaucoup de choses même s'il n'est pas impliqué. Et justement, ce manque d'implication peut mener à davantage d'objectivité. Dans ce cas-ci, bien entendu, il ne remplit pas ces conditions.
Je trouve ton postulat un peu défaitiste à vrai dire. Serait-on incapables, nous femmes, de comprendre "les hommes" ou tout du moins un homme ? Serait-on en tant que blanc incapable de comprendre un noir, en tant qu'européen incapable de comprendre un asiatique, en tant que travailleur, incapable de comprendre un chômeur ?
Ce n'est pas faire preuve d'ouverture d'esprit.
Il existe des hommes féministes, qui reconnaissent que la femme a subi bien des situations dégoutantes et qui aimeraient que cela change. Bien entendu; ils ne sont pas munis d'un utérus mais avec un peu d'écoute et d'empathie, on peut arriver déjà à s'ouvrir à autrui.
Je pense qu'il est particulièrement antiscientifique de se concentrer sur ce que l'on connait bien (et c'est même interdit dans les études sociales, psycho etc.) car on se retrouve alors bien trop impliqué.
Imaginons un peu qu'une étudiante assistante sociale mène une étude sur la pédophilie alors qu'elle a elle-même vécu une situation de pédophilie. Son étude ne serait pas objective. Ce serait un témoignage ou une étude baignée de subjectivité qui n'apporterait rien à la communauté scientifique.
Faire un stage dans la toxicomanie en consommant soi-même de la drogue ou en ayant de gros préjugés sur lesquels on campe au sujet de la toxicomanie n'est pas non plus requis.
Ce qui compte est l'objectivité.
Je ne comprends pas ton idée qui à mon sens est segmentente car elle sous-entend que toute personne issue de milieux particuliers ne peut être comprise par une autre n'étant pas issue du même milieu ou ne présentant pas les mêmes caractéristiques.
Il n'y a pas de protectionnisme et de tabous à faire en matière de recherches en sciences humaines... Toutes les études, du moment qu'elles soient respectueuses des situations traitées, sont intéressantes.
Ici, ce n'est pas le cas. C'est juste triste... Mais ce n'est pas pour ça que toutes les études, menées par des minces sur les gros par exemple ou par des noirs sur les blancs, ou par les hétéros sur les gays, sont forcément mauvaises et orientées. Le tout est de faire preuve d'ouverture d'esprit et de tolérance. Il serait triste que les gens cessent d'essayer de se comprendre tout simplement car certains sujets semblent tabous...