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Dans certains cas,est ce une "solution de facilité"

49 ans Paris 9874
Je me greffe sur un point de la discussion car ça m'interroge depuis un moment: le lien TCA / chirurgie.
Je sais bien que sur le papier les TCA sont une  
contre-indication... mais qui respecte ça? les médecins posent vraiment la question? reculent si le patient admet être boulimique? J'ai l'impression que pas du tout (expérience perso: sleeve dans ma famille, la personne a repris quasi totalement ses habitudes boulimiques d'avant opération, estomac qui semble déjà recommencer à se dilater après deux ans seulement, fringales noctures intenses, etc.). Seule la boulimie vomitive fait peut-être suffisamment peur aux chir pour ne pas opérer (TCA = TCA aux manifestations les plus impressionnantes??).

Quelqu'un écrivait ici "marre de mes TCA, peut-être que la chir pourrait être une sorte de baguette magique". Ce qui me choque ce n'est pas tant l'histoire de la baguette magique ou de la facilité... mais le fait d'associer dans une même phrase chirurgie et TCA :shock:
Comment peut-on espérer régler un problème de nature A par une solution de nature B? La sagesse populaire ne sépare-t-elle pas les pommes et les poires, les torchons et les serviettes?
Comment peut-on imaginer régler un pb de nature psychologique par un travail de nature autre que psychologique?

Ce qui m'amène encore à la réflexion suivante:
- j'ai des TCA: la chirurgie n'est pas la solution
- je n'ai pas de TCA: je ne mange pas au-delà de ma faim, par nature ou par une RA réussie, je suis ce qu'on appelle un gros "petit mangeur" (tous les gros ne sont pas des gros mangeurs)... en quoi un empêchement mécanique de l'alimentation normale va-t-il m'aider? puisque je mangeais déjà ce qui me convenait? Si on n'est pas grignoteur, gros mangeur, dévoreur au-delà de la faim... je ne vois pas en quoi un anneau ou une ablation partielle de l'estomac vont m'aider. Il s'agira d'empêcher de passer quoi??

Ce qui ne laisse en effet qu'une solution: la chir comme solution ultime en cas de danger pour la vie (car dans ces cas-là la balance des intérêts et des risques ne se fait pas de la même manière). Mais c'est sûr qu'une chir pratiquée dans ces cas seulement n'aurait pas de géniales statistiques...
51 ans 35 10308
D'accord avec le début de ton message.

poupoule a écrit:
Ce qui m'amène encore à la réflexion suivante:
- j'ai des TCA: la chirurgie n'est pas la solution
- je n'ai pas de TCA: je ne mange pas au-delà de ma faim, par nature ou par une RA réussie, je suis ce qu'on appelle un gros "petit mangeur" (tous les gros ne sont pas des gros mangeurs)... en quoi un empêchement mécanique de l'alimentation normale va-t-il m'aider? puisque je mangeais déjà ce qui me convenait? Si on n'est pas grignoteur, gros mangeur, dévoreur au-delà de la faim... je ne vois pas en quoi un anneau ou une ablation partielle de l'estomac vont m'aider. Il s'agira d'empêcher de passer quoi??

Si je comprends bien, le but de la chirurgie est de faire manger en-deça de sa faim (ou plutôt modifier la sensation de faim pour qu'on ait moins faim que normalement) ou de provoquer une mal-absorption des aliments. C'est une altération physique du processus d'alimentation et/ou de digestion (avec les conséquences bien sûr sur le reste de la santé, du type carences ou autre, puisque du coup on ne couvre plus les besoins "naturels" du corps).
49 ans Paris 9874
Angia a écrit:
D'accord avec le début de ton message.

poupoule a écrit:
Ce qui m'amène encore à la réflexion suivante:
- j'ai des TCA: la chirurgie n'est pas la solution
- je n'ai pas de TCA: je ne mange pas au-delà de ma faim, par nature ou par une RA réussie, je suis ce qu'on appelle un gros "petit mangeur" (tous les gros ne sont pas des gros mangeurs)... en quoi un empêchement mécanique de l'alimentation normale va-t-il m'aider? puisque je mangeais déjà ce qui me convenait? Si on n'est pas grignoteur, gros mangeur, dévoreur au-delà de la faim... je ne vois pas en quoi un anneau ou une ablation partielle de l'estomac vont m'aider. Il s'agira d'empêcher de passer quoi??

Si je comprends bien, le but de la chirurgie est de faire manger en-deça de sa faim (ou plutôt modifier la sensation de faim pour qu'on ait moins faim que normalement) ou de provoquer une mal-absorption des aliments. C'est une altération physique du processus d'alimentation et/ou de digestion (avec les conséquences bien sûr sur le reste de la santé, du type carences ou autre, puisque du coup on ne couvre plus les besoins "naturels" du corps).


Donc l'idée serait moins de rétablir une alimentation quantitativement normale... que d'organiser une disette? Dans ce cas, m'étonnerait en effet que les résultats à long terme soient bien meilleurs que pour les régimes. Sans travail psy, pour moi les comportements antérieurs finissent toujours par revenir. La déception devant l'échec en plus.
40 ans chez les chtis 6262
Iwena,tu me rassures j'avais l'impression d'etre la seule a halluciné a cause de ce medecin ! je l'ai revu il ne m'a pas prescrit mon kiné pour ma rotule et je lui ai demandé s'il touchait une commission aux operations, il est resté bouche bée.

poupoule a écrit:
Donc l'idée serait moins de rétablir une alimentation quantitativement normale... que d'organiser une disette? Dans ce cas, m'étonnerait en effet que les résultats à long terme soient bien meilleurs que pour les régimes. Sans travail psy, pour moi les comportements antérieurs finissent toujours par revenir. La déception devant l'échec en plus.

+1000
C'est ce qui me rebute a ce genre de derives chirurgicales. Ya une dizaine d'années autour de moi plusieurs personnes ont posé des anneaux, c'est super c'est magique mais 10 ans apres je ne connais pas une personne qui en est pleinement satisfaite et qui n'a pas regrossi
51 ans 35 10308
poupoule a écrit:
Donc l'idée serait moins de rétablir une alimentation quantitativement normale... que d'organiser une disette? Dans ce cas, m'étonnerait en effet que les résultats à long terme soient bien meilleurs que pour les régimes. Sans travail psy, pour moi les comportements antérieurs finissent toujours par revenir. La déception devant l'échec en plus.

D'où les recommandations de ne pas entreprendre ces opérations tant qu'on n'a pas réglé ses TCAs, et de l'importance d'un suivi, en particulier psy, avant et après.
49 ans Paris 9874
Angia a écrit:
poupoule a écrit:
Donc l'idée serait moins de rétablir une alimentation quantitativement normale... que d'organiser une disette? Dans ce cas, m'étonnerait en effet que les résultats à long terme soient bien meilleurs que pour les régimes. Sans travail psy, pour moi les comportements antérieurs finissent toujours par revenir. La déception devant l'échec en plus.

D'où les recommandations de ne pas entreprendre ces opérations tant qu'on n'a pas réglé ses TCAs, et de l'importance d'un suivi, en particulier psy, avant et après.


Merci Angia.
Mais, vous les filles qui avez consulté, vous pose-t-on la question des TCA? sont-ils seulement assimilés à la boulimie vomitive? à quel point cette question est-elle creusée en consultation?
48 ans paris 183
Pas de grain de sable à ajouter pour ma part.

Je veux juste remercier les différentes contributrices pour la qualité de leur réflexion, le temps pris pour l'exprimer et la partager, et pour le niveau du débat d'une manière générale.

Merci à toutes, je vous lis avec grande attention et intérêt.
D
41 ans 21 976
Coucou poupoule , je me permets de repondre car concernée par bypass.
En fait, pour ma part, mon chir ne m'a pas demandé explicitement si j'avais des tca.
IL m'a demandé par contre de lui expliquer ce que je mangeais et quand. Il ciblait la fréquence, l'heure et si plutôt sucré ... J'ai trouvé ses demandes assez précises mais jamais les mots "boulimie" ou autres ont été prononcés. Ca ne m'a pas choqué pour ma part, ceci étant des diagnostics justement, il a pris le temps d'analyser mon alimentation.
Le psychiatre m'a lui aussi demandé de détailler mon alimentation avec une orientation plus psy bien sûr.
J'ai trouvé pour ma part qu'ils avaient fait preuve de tact , qu'ils ont plutôt bien cherché (même si je savais ce qu'ils cherchaient).
Après bien sûr, il aurait suffit de ne pas leur dire ou de leur mentir. Ceci est valable pour tout entretien médical...


En ce qui concerne mon analyse , je vois ma situation et mon bypass comme telle: je mangeais d'une part trop pour mes besoins et trop souvent (beaucoup de grignotage).
En ce qui concerne le grignotage, j'en étais arivée à baisser les bras et à grignoter des choses sucrées à tout moment de la journée. En effet pourquoi me priver puisque à une période je mangeais bien mais équilibré et que oui, j'avais 15 kg de moins mais pas plus. Du coup, du grignotage sans faim et sans faim, avec pour conséquence un estomac certainement agrandi ( qui était d'ailleur peut être déjà trop grand pour mes besoins)

En ce qui concerne mes repas,rationnellement mes assiettes n'étant pas spécialement remplies, loin de là. Mais c'est là que la théorie aussi s'applique: il semble que mon corps, peut être par nature potentialisait trop ce qu'il ingère (pour preuve inverse, mon conjoint mange comme 4 et lui a du mal à maintenir son poids pourtant trop bas pour sa taille...). Il semble aussi (l'un n'exclue pas l'autre) que mon corps s'est adapté aux régimes (et oui depuis tout petite) et du coup, surstockait en prévision de ces fameuses périodes de disettes.

ALors pour moi le bypass était indiqué: une réduction de la taille de l'estomac donc moins de place donc moins d'alimentation ingérée et aussi moins de sécrétions d'hormone de faim = moins de nourriture ingérée . Et par ailleurs 18 à 24 mois de malabsorption pour perdre le poids que j'avais en trop (car le médecin m'a bien prévenu que le corps se rétablirait au delà de ce délai, c'est pas "magique" ni "pour toujours"). Petit plus, s'il s'avère que je mange trop gras ou trop sucré: dumping syndrôme, diarrhée et autre. C'est à dire une rééducation forcée de mon alimentation ( ça peut paraître barbare, pour moi c'est un garde fou ) . Je ne mange plus sucré et quasi plus de gras (mon goût s'est modifié). En prévision du jour où justement mon corps sera rétabli et aura tendance à retrouver sa nature qui est de surstocker le gras et le sucre.

Voilà j'espère que mon intervention n'a pas été trop longue et a éclairée celles qui se posaient des questions. Je précise que ceci est mon analyse et qu'elles est strictement personnelle, je n'aurais pas la prétention d'analyser le cas de quelqu'un d'autre.

bises les filles
60 ans 91 25732
doud21 a écrit:

Voilà j'espère que mon intervention n'a pas été trop longue et a éclairée celles qui se posaient des questions. Je précise que ceci est mon analyse et qu'elles est strictement personnelle, je n'aurais pas la prétention d'analyser le cas de quelqu'un d'autre.
bises les filles


Oh non ce n'était pas trop long et c'était très très intéressant. :D On aimerait lire des témoignages comme le tien plus souvent, parce que ça apporte vraiment beaucoup !
49 ans Paris 9874
Merci Doud!
Je me demande si tous les médecins, comme le tien l'a fait, précisent que le by pass ne fonctionnera que maximum deux ans??
Pour les TCA, j'imagine que le questionnaire est subtil et qu'on ne demande pas de but en blanc "z'avez des tca??"... on espère juste que le patient sera honnête et décrira d'éventuels vomissements, fringales noctures, etc.
M
42 ans 176
Oui, pour certains, mal renseignés, c'est une solution facile. Le scalpel fait office de baguette d'Harry Potter. Mais on parle d'opérations lourdes !Comment les gens peuvent-ils être aussi inconséquents ? Ma foi, il suffit de lire certains posts sur le forum, écrits en SMS, ou avec des fautes de français à chaque phrase. Les discours, les arguments, sont d'une pauvreté intellectuelle... À des ignorants, on fait faire n'importe quoi. ("slt G 14 ans, je veu perdre 35 kg avan l ete, vou avez l adresse d 1 chir ?")

Et puis, tout est cautionné par les médecins eux-mêmes, qui ont trouvé un business juteux.

Enfin, réflexion perso : quand certains expliquent qu'ils font ça pour eux, que c'est leur choix, parce qu'ils ne peuvent plus se voir dans le miroir, qu'ils souffrent , etc... tout ça me laisse perplexe.
Je comprends qu'on puisse avoir ce genre de réflexions, moi-même, j'ai parfois le blues devant ma glace.
Mais, à une époque où chacun revendique SA liberté, le droit de faire SES choix, d'avoir SA singularité, parce que JE FAIS CE QUE JE VEUX ! Je suis LIBRE ! Finalement, tout le monde s'habille pareil, écoute la même musique, va voir les mêmes films, connait les mêmes répliques des mêmes comiques, regarde les même émissions à la télé... et personne n'assume la moindre différence !

Vous n'aurez pas ma liberté de penser comme tout le monde !

Bon, je ne veux pas être vache, car je comprends la pression qu'on a sur les épaules par la société, les médias, etc... Et je suis le premier à flancher moralement parfois, et me dire que ce serait tellement mieux la minceur. Mais je me reprends généralement en main et essai de raisonner différemment. Autrefois, un site comme VLR m'aidait à envisager les choses sous un autre angle, mais aujourd'hui, comme la dit une intervenante, ça ressemble plus à un doctissimo bis. Dommage. Mais il y a encore du bon quand même ;)
D
41 ans 21 976
Merci les filles, je suis contente de partager cela avec vous, tout le monde ne comprend pas, certains s'arrêtent à "tu mangent trop donc bypass". C'est tellement plus compliqué...

en fait , manger la nuit et autre tout ça a été explicitement exploré. Cela a été nommé. Mais jamais boulimie ou autre. Je pense que leur but n'est surtout de braquer leur patient.

Je précise que mon témoignage a pour but d'expliquer mon cas et ma démarche et en aucun cas de faire la propagande du bypass. D'ailleurs très peu de personnes dans mon entourage le savent: si je n'en ai pas honte, je ne porte pas cela comme un étendard à revendiquer. Justement parce que c'est trop long à expliquer et que les gens ne retiendraient que certains points de raccourci.

En tout cas, pour moi cela a été bénéfique et pour ma part ce qui m'a vraiment décidé (il me manquait encore le déclic de confiance, je rappelle que j'ai fait ça parce que j'avais peur de mourir à moyen terme): mon chirurgien, avant de donner son aval pour une chirurgie quelconque, m'a dit à la fin de la consultation: "quel que soit le moyen choisi, on va vous aider".
Jamais un médecin ne m'avait dit ça, et je crois qu'il le pensait profondément. Pas de jugement, pas de réprobation. Juste il croit en ce qu'il fait .
Et franchement ça m'a fait du bien.
60 ans 91 25732
Oui ça doit faire du bien de se sentir, enfin, entendu et compris ! Parce que je pense qu'on a tous souffert, à un moment ou à un autre, de cette absence d'écoute et de compréhension, de cette rapidité à nous cataloguer comme "sans volonté".

Entendre enfin que oui il y a un problème, que oui on va tenter de bien le comprendre et que oui, on peut vous proposer des solutions, pas des miracles certes, mais des aides, ça doit être bon !

Et tu ne fais aucunement la propagande de quoi que ce soit ! Je ne vois qu'un témoignage objectif, d'une personne qui a pris une décision en connaissance de cause, pour aller mieux, avec une équipe professionnelle.

Si on pouvait en voir plus !
49 ans Paris 9874
Tout à fait d'accord Mike.
Je trouve de surcroît que la formule "je le fais uniquement pour moi" est fausse par nature... on le fait aussi pour être moins vu comme une bête de foire, pour cesser d'être la cible de son généraliste alors qu'on vient le voir pour un rhume, pour être un poil plus tranquille dans ce mode qui considère les obèses comme des m*rdes.
Au fond, on ne nous laisse pas choisir si librement que ça (mais le choix final doit bien sûr avoir les apparences de la liberté, sinon ça passe pas en commission): tout le monde a son point de vue et le transforme invariablement en pression, les médecins, la famille, etc.
51 ans 35 10308
doud21 a écrit:
Je précise que mon témoignage a pour but d'expliquer mon cas et ma démarche et en aucun cas de faire la propagande du bypass. D'ailleurs très peu de personnes dans mon entourage le savent: si je n'en ai pas honte, je ne porte pas cela comme un étendard à revendiquer. Justement parce que c'est trop long à expliquer et que les gens ne retiendraient que certains points de raccourci.

Je retrouve dans ton témoignage (très intéressant, merci beaucoup) une démarche que j'ai trouvé chez plusieurs personnes qui avaient eu un parcours "raisonné" avec le by-pass (ou autre chirurgie), comme toi, c'est à dire qui savaient vraiment pourquoi elles le faisaient, qui étaient conscientes des limites et des risques, et qui avaient eu un parcours pré-opératoire sérieux. Comme toi, ces personnes ne cherchent pas à faire de leur cas une généralité, ne considèrent pas qu'elles ont à se glorifier de cette opération (ni à en avoir honte d'ailleurs), et ne cherchent pas à convaincre qui que ce soit d'autre que c'est LA solution pour tout le monde. Pour moi c'est d'abord une preuve d'intelligence (et d'humilité, et je dis ça dans le bon sens) et d'autre part un signe que cette opération a été entreprise pour de bonnes raisons et dans de bonnes conditions. C'est dommage qu'on ne voit pas plus souvent cet état d'esprit dans le forum chirurgie.
B I U


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