Poupee_Russe a écrit:
Tu déformes mes propos. Je n'ai absolument jamais dit qu'on ne peut pas être heureux en étant exclusif.
1. Mon propos, c'est de dire que l'exclusivité a des conséquences négatives. Qu'elles n'existent pas dans ton couple, c'est heureux, mais tu ne sais pas si ça sera toujours le cas. Et surtout tu ne peux pas dire que ça n'arrive pas d'une manière générale.
2. Pour moi ces conséquences proviennent de la vision même que la société dans sa globalité nous inculque à propos de l'amour : Des contes de fées jusqu'aux comédies romantiques, de la chick litt aux magazines féminins, on ne nous présente toujours qu'un seul et unique modèle d'amour tellement plus beau parce qu'exclusif. Demande à n'importe quel enfant de la maternelle jusqu'à peut-être début primaire : ils ont plusieurs amoureux(ses) qui eux-mêmes en ont d'autres. Et tout le monde est heureux comme ça. Je suis absolument convaincue que l'exclusivité n'est pas un comportement inné chez l'être humain.
Et alors ? C'est mieux quand c'est inné ? Je ne pense pas non plus que l'envie d'être en couple monogame ce soit innée, je pense que ça vient de notre histoire (en tous cas pour ma part), qui détermine ce dont on a besoin, ce qu'on désire pour sa vie.
Poupee_Russe a écrit:
3. Est-ce que ça veut dire qu'on est forcément malheureux parce qu'on est exclusif, monogame, bien sûr que non. Mais évidemment que ça engendre des frustrations.
Si ça ne te dérange pas, je te réaffirme que je ne ressens pas de frustration à ne pas coucher avec d'autres personnes que mon copain. Si l'envie me venait, ça me questionnerait, on en parlerait probablement. Je suis désolée si tu as du mal à le concevoir mais je ne me sens pas frustrée de cela. Ce n'est pas pour la "beauté du sacrifice" comme tu sembles le sous-entendre, que je "renoncerais" à mes autres désirs : c'est simplement que je ne ressens pas l'envie de partager tout ça avec d'autres.
Poupee_Russe a écrit:
Pour faire un parallèle qui va parler à beaucoup de monde ici, c'est exactement comme quand tu parles de la RA autour de toi. On vit dans un monde qui sacralise le sacrifice, les efforts, les frustrations. Si tu dis à une personne lambda qu'il y a une autre voie où on peut apprendre à aimer son corps, vivre une autre relation avec la nourriture et soi-même, il y a 9 chances sur 10 que cette personne te regardent avec des yeux ronds comme si tu venais de mars. Si tu tombes sur une personne un peu plus ouverte ou si tu peut-être tu es plus éloquente que moi, alors celle-ci va probablement te répondre "oui, c'est bien beau ce que tu dis, mais ça ne fonctionnerait pas sur moi. Moi si je mange ce que je veux ça sera pizza et croissants tous les jours."
Certainement alors que tu vas laisser tomber, et te dire qu'elle fera son propre cheminement en temps et en heure (ou pas). Est-ce que ça veut dire que tu penses que cette personne est malheureuse globalement? Est-ce que tu la méprises parce que tu essayes de lui exposer ton point de vue? Qui a raison entre toi qui pense qu'elle se frustre inutilement et elle qui pense qu'on ne peut pas vraiment être heureux si on est gros? Ni l'un ni l'autre probablement. Y a pas de vérités absolues dans la vie. Ça n'empêche pas de débattre bien heureusement.
Je ne trouve pas le parallèle très pertinent, mais si j'ai bien compris, tu me laisses faire mon propre cheminement, jusqu'à ce que je comprenne que je me frustre inutilement ? :lol: Bah dis donc, si c'est pas du mépris, ça :lol:
En tous cas, ton parallèle est totalement inadapté à ma façon de vivre le couple monogame : il n'a rien à voir avec un régime! Tu pars du principe qu'on se prive forcément de quelque chose dont on aurait envie : si c'est le cas, effectivement il faut réfléchir à abandonner la monogamie lol, mais ça n'est pas
nécessairement le cas (et notamment pas pour moi).
Poupee_Russe a écrit:
4. Evidemment que de se déclarer polyamoureux, libertin, échangiste, etc. ne protège ni de la jalousie, du mensonge ou des ruptures. Mais pour moi ce serait un peu dans la même logique de dire qu'il ne sert à rien de trouver un virus contre le sida parce que des gens continueront à mourir de la grippe.
Si tu enlèves l'adultère ou la simple envie d'aller voir ailleurs, combien de divorces, de ruptures évités? Il y a bien peu de raisons de mentir dans un couple si tu enlèves la notion d'exclusivité (je parle de mensonges "importants" bien sûr). Les crimes passionnels se nourrissent du sentiment que quand on est avec quelqu'un on a un engagement et que si l'un des 2 le rompt, alors l'autre se sent "légitimé" (même si c'est dans un accès de folie) à tuer l'autre. Quand un enfant refuse de voir un de ses parents parce qu'il ou elle a trompé l'autre, on est bien en plein dans cette culture de la faute, de la trahison.
Oui enfin bon, je vais pas devenir polyamoureuse comme tu dis, juste pour réduire les risques d'être assassinée par mon conjoint hein... Ni au cas où il monterait nos futurs enfants contre moi... Je veux dire, les sentiments et les envies ne marchent pas comme ça...
Poupee_Russe a écrit:
5. Sur la notion d'amitié, tu n'as pas compris ma comparaison je pense. Je ne dis pas que dans un couple "classique" on n'a pas le droit d'aller au ciné avec une copine. Je mettais en parallèle les activités que tu fais naturellement avec tes ami(e)s (ciné, resto, etc) avec celles que tu ferais avec un amoureux (le sexe notamment).
Justement j'ai bien compris. Ce que je voulais dire c'est que l'équivalent du sexe en amour n'est pas le cinéma en amitié. Ce serait plutôt les confidences intimes par exemple, non ? Ce qu'on ne fait pas avec tous ses amis, surtout quand on a un "meilleur ami", ce qui n'est pas si rare. Je voulais simplement dire que si l'exclusivité n'est pas innée, peut-être que la préférence l'est (c'est mon point de vue).
Poupee_Russe a écrit:
Et sur ton cas personnel Salammbo, tu dis que les promesses d'exclusivité et d'éternité t'apaisent. Grand bien t'en fasse. Si ce mode de pensée vous conviennent à toi et ton ami, loin de moi de vous en détourner ou de vous juger. Mais oui, tu serais plus libre si vous changiez d'avis. Mieux, je ne sais pas, moderne franchement pour moi ça ne veut rien dire, mais plus libre, oui, ça j'en suis sûre.
Eh bien, tu ne doutes de rien...
Je dois sans doute me tromper hein, mais il me semblait que la liberté, c'était de faire ce qu'on avait envie, profondément, au fond de soi, de faire.
Cela doit sans doute te surprendre, mais mon père est une personne justement très "libérée", qui n'a vraiment aucun engagement amoureux, et qui navigue "librement" dans les liaisons amoureuses. Je respecte tout à fait sa vie, sa façon d'être heureux, et on parle souvent de nos différences. Je vois très bien ce qu'il y gagne, mais je sais que j'y perdrais, moi : il y a une forme de solitude quand on est "plein" (et pas "deux"), ou d'indépendance selon le point de vue que l'on a. Être en couple de deux, ça me libère de cette indépendance/solitude. L'indépendance me pèse si tu préfère. C'est peut-être paradoxal pour toi, ça l'est pour mon père : on n'est pas obligé de se comprendre pour s'accepter.
Mais que toi, illustre inconnue, qui prétends admettre la différence, tu viennes me dire que je ne suis pas libre, je trouve ça totalement déplacé.