Sexy ou vulgaire, où est la limite?

LaPo a écrit:

Hahahem...Je n'y connais rien, en fait, ou très peu. Je me renseigne toujours beaucoup, lorsque j'ai un embryon d'opinion en tête, mais je suis certaine que tu en sais bien plus que moi sur le sujet.
D'ailleurs, je n'avais absolument pas pensé à faire le lien entre le mépris du vulgaire, et le classisme. Alors que pourtant...

(J'aime bien les smilies chez les autres, np <3)

(Merci pour le lien)

(Pardon, je me suis trompée de sujet ! :oops: )

LaPo, si je n'étais qu'avec des adultes je m'habillerais comme je le veux, mais là j'ai des ados en cours... Et des classes de gars profil "travaux publics" donc non là je ne m'habille pas avec des décolletés. Me faire reluquer le décolleté par des adultes ne me dérange pas, par des ados en plus mes élèves là c'est autre chose! Je suis quand même l'adulte face à eux et la séduction n'a pas à entrer en jeu, nous ne sommes pas entre adultes en fait ;)
Les jours où il y a réunion pédago où je ne suis pas devant les élèves là oui je m'habille comme je veux, mais autrement non. Et en plus la tenue pro fait partie des choses qu'on essaie de leur faire passer, on doit donc aussi donner l'exemple. Et la tenue pro c'est aussi les vêtements de sécurité pour pas mal de filières (travaux publics, logistiques, aide à la personne etc...) donc non on ne s'habille pas comme on veut au taf.
Après je ne m'habille pas non plus en bonne soeur au taf hein :lol:
Il s'agit juste de trouver un équilibre entre mes gouts à moi et une tenue qualifiée de pro et correcte. Et je fais d'autant plus attention que je sais que pour certaines jeunes filles en surpoids je sers un peu de modèle. Plusieurs d'entre elles sont venues me voir après les cours pour me parler, me demander des conseils et même une fois me remercier. Alors dans mon métier mon image ne m'appartient pas tout à fait en fait. Et oui le "devoir d'exemplarité" passe aussi par là. Et pour moi ça fait aussi partie de mon métier que de montrer que je peux être grosse mais savoir m'habiller, en tenue pro et montrer l'exemple à des jeunes filles qui ne savent pas toujours quoi faire avec ce corps qui est le leur ;)

Du coup je ne comprends pas bien l'intitulé de ton sujet Reinette... Vouloir être "sexy", c'est déjà être un peu dans la séduction non ? Si tes élèves te trouvent "sexy", cela ne te pose pas de problème ? Je ne vois pas trop la frontière que tu établis entre les deux en fait :-k

L'origine de vulgarité, c'est commun, donc ordinaire. Mais heureusement que le sens a été détourné car le pourcentage de gens vulgaires serait gigantesque. Je reste aussi sur ma position : la vulgarité n'est pas forcément une dérive liée aux "parties sexuelles secondaires" du corps. ;)

_Aphasie_ a écrit:

Si j'ai bien tout compris, Reinette a dit: "dans le milieu pro, je maitrise, aucun soucis, mais c'est pour la sphère privée que je me demande quelle est la frontière entre le vulgaire et le sexy." ;)

mamykro a écrit:

Ah ok ;)

C'est difficile à dire, car, pour certaines personnes, "sexy" c'est déjà vulgaire...

_Aphasie_ a écrit:
Oui mais alors faut rester entre gens normaux parce qu'avec ceux-là le dialogue est fini avant d'avoir commencé. :roll:

C'est clair que c'est déjà une bonne question de se demander ce que ça veut dire "sexy" et de quel point de vue on se place: de la personne supposée sexy ou de celle qui la trouve sexy ? (Un peu comme la beauté quoi, ou la vulgarité. Est-ce la personne/la tenue/l'objet qui est beau/vulgaire ou est-ce la qualité du sentiment de l'autre comme le suggérait quelqu'un dans la conversation ?)
Je me souviens d'un moment où j'ai essayé des collants pour la première fois de ma vie d'adulte. J'ai trouvé ça sympa, mais j'ai pensé à l'homme que je fréquentais et je me suis dit que ça serait sûrement plus sexy si je pouvais porter des bas plutôt que des collants. J'étais enthousiaste à cette idée, j'avais envie d'être sexy. Je me suis mise à chercher des bas grande tailles, j'ai lu des messages ici racontant que ça tournicotait sur la cuisse, que fallait trouver la bonne taille, la bonne opacité, etc. Ça m'a paru compliqué, alors du coup j'ai du choisir entre investir mon énergie là dedans ou renoncer. Pour continuer, fallait que ça ait du sens, et je n'ai pas réussi à en trouver.
En quoi ma cuissette allait changer quelque chose du désir de l'autre si elle était nue, en bas, ou autre ? Est-ce ma cuissette qui suscite le désir ? Est-ce que ça dépend vraiment tant que ça de moi ?
Je me suis dit que ce qui l'exciterait, ce serait probablement plus qu'à travers le fait que je porte des jolis bas, et la dimension sensuelle qu'il peut véhiculer dans ma culture, il ressentirait/imaginerait mon désir de l'exciter, et que c'était de ressentir ça qui pourrait lui plaire, l'exciter. Le "moi par rapport à lui" plus que le "moi" tout court. Que si je me faisais jolie (l'expression est à mon sens très révélatrice), c'est pas tant ce que je porte qui va plaire mais l'intention supposable d'engager mon/le désir qui attise la sensibilité de l'autre.
Pour moi c'est un peu ça qu'on dit quand on dit que même avec une robe sexy, quelqu'un qui n'aurait pas "l'attitude" ne serait pas forcément sexy.
Je me suis dit que je n'avais pas besoin de bas à mes cuissettes pour lui faire ressentir mon désir pour lui, mon désir de mon plaisir, de son désir, de son plaisir. Du coup, j'ai laissé tomber les bas pour l'instant, car je n'ai pas encore réussi à me sentir bien avec le fait de mettre autant d'énergie dans l'habillage par rapport à tout ce que ça me questionne.
En plus, je ne peux m'empêcher d'associer la volonté de montrer/être/paraître tel ou tel comme une façon de se cacher. Et réciproquement ;)
Désolée pour le HS, mais vraiment, tout ça m'interroge beaucoup.

(pour Papille)
De la façon dont tu exprimes cette anecdote, je vois beaucoup de sensualité et pas une once de vulgarité. Et si cette expression est un reflet de la manière dont tu t'habilles, tu dois dégager cette même sensualité. ;)

Prax a écrit:

C'est balayer cela un peu vite. "Sexy", c'est quand même jouer sur la sexualisation. "Suggérée", si tu veux, et non "exhibée", si j'essaie de suivre les raisonnements exposés précédemment. Mais c'est de la sexualisation quand même. Et ça, cela peut blesser la pudeur de gens qui n'ont rien "d'anormal". La tolérance, c'est dans les deux sens.

(pour Aphasie)
Oui mais il y a un moment où il faut arrêter d'être tolérant parce que ça va bien ! On n'est plus au 19ème siècle où il fallait tout cacher. Quand des gens disent qu'un piercing au nombril, c'est vulgaire, qu'un piercing au nez, c'est vulgaire (alors qu'eux même ont 2 ou 3 trous dans chaque lobe et 1 kilo de trucs qui pendent), qu'une femme en tailleur a l'air très classe mais qu'elle devient une pute quand ils apprennent que sous sa jupe ce n'est pas des collants qu'elle porte mais des bas, je dis tolérance zéro et aucune discussion avec ces personnes-là.

Tu caricatures pour servir ton propos, c'est normal. Je suis pour que les gens fassent ce qu'ils veulent. Dans leur rapport aux autres, ils doivent néanmoins accepter et assumer leur choix. Si ça ne plaît pas, si c'est considéré comme "vulgaire", ce n'est pas eux qui ont un problème, mais pas forcément les autres non plus. Il y a plusieurs degrés dans la pudeur, ça se respecte aussi. Cela ne signifie pas que l'on doive faire en fonction des autres, mais que l'on accepte de faire des choix qui ne seront pas approuvés par certains. Et ces derniers n'ont pas à être méprisés ou qualifiés d'"anormaux", ils sont juste différents. Si on revendique sa singularité, on peut aussi respecter celle des autres, non ? Il faut être logique.

D'où mon conseil à Reinette : fais ce que tu veux, en fonction de tes limites à toi. Celles des autres importe peu.