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Les idées reçues sur les fonctionnaires...

60 ans 91 25732
Et est ce dans le privé on doit assurer une astreinte de jour, de nuit, week ends et jours fériés ? C'est à dire être constamment dispo en cas de  
problème et qu'on vous appelle à n'importe quelle heure du jour et de la nuit ?

Est ce dans le privé les primes représentent, comme dans le public, parfois plus d'1/4 du salaire qui n'entre pas en compte dans le calcul de la retraite ?

Est ce que pour les cadres les heures supplémentaires sont censées être comprises dans le salaire et donc non rémunérées en plus et non récupérables ? (mais exigées systématiquement)

Est ce que dans le privé les augmentations ont lieu selon des périodes très déterminées et représentent par exemple, pour un rédacteur territorial en fin de grille 30 euros net tous les trois ans ?

Il y a d'autres inconvénients dans le privé, je le sais, j'y ai travaillé aussi ! :lol:

Mais comme je l'ai dit, on ne peut pas comparer ce qui n'est pas comparable. Dans chaque domaine on trouvera des avantages et des inconvénients. Le problème c'est qu'on met toujours en avant les avantages des fonctionnaires - qui ne sont pas toujours en rapport avec ce qu'on imagine, loin de là, et très différents suivant le type de fonction publique - en oubliant qu'ils ont aussi des obligations.

Et surtout, il y a des fonctionnaires qui n'en fichent pas lourd et qui s'en vantent... J'ai fait un stage dans un ministère dont je tairai le nom... Mon Dieu... :roll: Ah ça personne ne craignait le surmenage ! :evil:

Et malheureusement, c'est ceux là qu'on voit... :roll:
A
51 ans Sud-Ouest 197
Je n'ai jamais compris cette opposition permanente entre privé et public. Des tires-au-flanc et des profiteurs du système il y en a dans les deux.

On a tous et toutes des anecdotes contre l'un ou l'autre. Personnellement, oui, ça m'énerve quant je vais à la préfecture pour changer ma carte grise qu'il n'y a qu'un guichet d'ouvert pour toute une file de personnes et qu'à côté trois fonctionnaires discutent le bout de gras sur leur dernier week-end.
Mais cela m'énerve aussi quand je dois appeler dans une grande entreprise, où on n'a jamais le même interlocuteur, que l'on vous balade de service en service pour aboutir sur quelqu'un qui vous dit que votre dossier est suivi par untel ou unetelle et que, comme par hasard, la personne n'est pas là aujourd'hui.
Mais pourtant je ne remets pas en cause l'ensemble des fonctionnaires ou l'ensemble du privé.

Chaque travail a ses contraintes et ses avantages. Mais on a tendance a ne voir que les avantages de l'autre.

En ce qui concerne les salaires, je crois que le boulot tranquille et bien payé n'existe pas, dans le public comme dans le privé.
F
45 ans 92 356
A ma modeste échelle de pionne dans un collège ZEP, assimilée de la fonction publique, honnêtement je ne compte pas mes heures, je suis souvent obligée de déborder de mon quota horaire pour faire ce que j'ai à faire, et même quelques fois je fais mon boulot en dehors du collège (comme quand ce mardi les gamins se sont concertés pour empêcher les voitures de circuler, qu'ils tapaient sur les capots et risquaient à tout moment de se faire renverser... ) pour un salaire qui n'est pas non plus mirobolant, et une reconnaissance inexistante de la part de certains enseignants ... Mais une expérience pourtant enrichissante qui me donnera une expérience sérieuse pour travailler plus tard en tant qu'enseignante (si j'ai le capes ... un jour ou en postulant au culot dans le privé car je suis titulaire d'une maîtrise). D'où je viens c'est normal on m'a appris que c'était normal de commencer par le bas, et même si ça fait cliché, la persévérance paie...

Je pense comme Patty que les branleurs de la fonction publique ne se situent pas au niveau des simples exécutants, mais de ceux qui ont des postes à responsabilités. Seuls eux ont la capacité de déléguer de toutes façons. A mon échelle je vois pas à qui je pourrai déléguer mon travail malheureusement
48 ans 17521
ARMAMA a écrit:
Je n'ai jamais compris cette opposition permanente entre privé et public. Des tires-au-flanc et des profiteurs du système il y en a dans les deux.


je pense qui'l s'agit surtout d'une forme de jalousie, dans la mesure où étant fonctionnaire titulaire, ta place est assurée... je veux dire, on peut te faire chier, te refuser une formation, de muter dans des coins à la con, mais à moins que tu ne tue quelqu'un ou que tu commetes une faute extrêmement grâve, tu ne peux pas perdre ta place...

les gens s'imaginent qu'ayant la sécuité de l'emploi, les fonctionnaires ne foutent rien, puisque rien ne les oblige à bosser... :roll: ça me rappelle un de mes collègues qui nous disait "vous allez voir, quand je serai titulaire, ça va pas se passer comme ça" genre gros leche botte en attendant la titularisation... heureusement que les gens ne sont pas tous comme ça...

faut pas oublier aussi, comme l'a dit quelqu'un (patty je crois) que c'est pas les fonctionnaires qui décident les horaires d'ouverture des guichets, il y a des directives pour ça... et il est impossible de s'occuper des dossiers quand on a du public au comptoir... faut être un peu logique aussi...
38 ans région parisienne 1309
mon copain est fonctionnaire (il bosse aux impots :twisted: )... et souvent quand je lui téléphone, il est en pause café ! (peut etre parce que je lui téléphone toujours vers la meme heure :lol: ) du coup je le charie de temps en temps à ce sujet...
mais bon je sais qu'en fait il bosse bcp !

sinon ma mère était prof (elle vient de démissionner...) et je sais qu'elle passait un temps fou en corrections et en préparations !

donc je ne pense pas avoir d'idées reçues sur les fonctionnaires... ;)
51 ans 76 10598
Patty a écrit:
Et est ce dans le privé on doit assurer une astreinte de jour, de nuit, week ends et jours fériés ? C'est à dire être constamment dispo en cas de problème et qu'on vous appelle à n'importe quelle heure du jour et de la nuit ?


Yep!

Citation:
Est ce que pour les cadres les heures supplémentaires sont censées être comprises dans le salaire et donc non rémunérées en plus et non récupérables ? (mais exigées systématiquement)


C'est clairement écrit dans la convention collective.

Citation:
Est ce que dans le privé les augmentations ont lieu selon des périodes très déterminées et représentent par exemple, pour un rédacteur territorial en fin de grille 30 euros net tous les trois ans ?


30 euros, c'est l'augmentation que doudou a eu en 5 ans de bons et loyaux services. :?

Ce que j'essaye de dire, très maladroitement certes, c'est que si les fonctionnaires en ont marre des apprioris sur leur boulot, la même chose est valable pour les gens du privé.

Parce que quand on entend des fonctionnaires se défendrent, comme ici et dire encore et encore qu'ils bossent énormément pour un salaire de misère mais flûte, pensez un peu à ceux, par exemple, qui travaillent dans l'hotellerie/restauration.

J'ai déjà fait des journées de 19 heures payées moins que le smic ( ben ouais, vive les smic hotelier où tu es moins payée car on te nourrie) alors c'est vrai, ça m'énerve de lire que les profs ont une vie difficile.
F
45 ans 92 356
Je crois qu'il ne faut pas comparer si ce qui n'est pas comparable... J'ai plutôt l'impression que ce qui irrite les gens c'est que les fonctionnaires ont encore les moyens de faire valoir des droits qu'ils estiment justes, tandis que dans le privé les gens n'ont plus cette possibilité et sont souvent pressurisés (il est fréquent aussi que dans les boites privés une personne fasse le boulot de deux, et les stagiaires je n'en parle même pas tellement ils sont symptômatiques de cette course au rendement). Les employés n'ont plus la possibilité d'exprimer des revendications par peur du chômage (brandie comme une promesse pour ceux qui osent). Je pense que la rupture entre le privé et le public réside dans ça.

Honnêtement je ne vois pas ce qu'il y a d'héroïque à bosser 50h par semaine... Je trouve aussi aberrant qu'un travail soit prenant au point de ne pas pouvoir faire ses démarches administratives. C'est que ce travail à un problème évident de repartition des charges (et des tires au flanc qui redistribuent). Il me semblent aussi évident que la valeur du travail dans le privé a baissé (les jeunes ingés qui gagnent pourtant très bien leur vie, ne gagnent pas pareil que leurs ainés à leur début et c'est pareil pour ceux qui commencent dans la vie sans être ingé), d'où les incompréhension face au public qui n'a pas changé (même si les salaires ont très peu évolués aussi). Je pense que c'est une stratégie politique de pointer les défauts du public, ça évite de se concentrer sur les failles d'un système qui n'évolue pas forcément de la meilleure façon (discrimination à l'embauche, scandale des salaires des patrons et stock-options, bas salaires, stagiaires pressurisés et tout ça). Il y a du bon et du mauvais partout.
60 ans 91 25732
chloeecamille a écrit:
30 euros, c'est l'augmentation que doudou a eu en 5 ans de bons et loyaux services. :?


Un rédacteur en fin de grille, ça représente plus de 20 ans d'ancienneté quand même...

Mais je pense qu'effectivement, le clivage privé/public n'est plus aussi marqué qu'il l'a été. Pourtant nous perdons encore régulièrement nos meilleurs éléments, qui partent dans le privé. Il doit bien y avoir une raison.

J'ai personnellement été démarchée plusieurs fois aussi pour aller travailler dans des bureaux d'études. J'ai toujours refusé, malgré les salaires plus élevés qu'on me proposait (on m'a proposé 1 fois et demi mon salaire et une voiture de fonction que je n'ai pas dans le public). J'ai refusé d'abord parce que je suis bien où je suis, je pense que même si je subis une pression, elle n'est pas si forte que dans le privé et puis j'aurais du aller faire des missions sur toute la France, ça voulait dire laisser zom tout seul pendant plusieurs jours chaque semaine et je ne le souhaite pas. Je crois que c'est à chacun de faire un choix.

flocon a écrit:
il est fréquent aussi que dans les boites privés une personne fasse le boulot de deux


Dans le public aussi. En 2002, avec ma collègue, nous avons fait à deux le travail de 7 personnes... Et actuellement, il me manque deux chefs de service (en cours de recrutement) et un rédacteur chargé des subventions et la Directrice Administative sont en congé maternité et personne n'est remplacé. Qui se tape le boulot à votre avis ? :lol: On se l'est réparti à trois personnes...

Par contre je pense que tu as raison sur le fait que les fonctionnaires sont encore les seuls qui ont les moyens de faire valoir leurs droits quand ils agissent de façon solidaire. Et puis la sûreté de l'emploi, dans la période actuelle, est un véritable avantage qui peut créer des jalousies pour ceux qui craignent de perdre leur boulot.
B I U