karen a écrit:Je vous pose la question, suite à une réponse de Petitefraisedesbois sur mon blog...
Je la cite (j'espère qu'elle ne m'en voudra pas :kiss:) :
Citation:est-ce que quand on fait un enfant ce n'est pas TOUJOURS pour transmettre quelque chose de soi ?
Que ce soit un patrimoine (génétique ou matériel), une culture, une religion, des opinions, une histoire, un combat, un savoir-faire ?
Moi je pense que si
Et vous ? Qu'en pensez-vous ?
Je me permets de répondre plus avant sur la question ;).
Je suis plutôt de l'avis de Bataille, Provence et Mamisha.
En fait, ma réflexion est bien postérieure à mon envie d'enfant.
J'ai eu envie d'un enfant très tôt, vers 14 ans, peut-être bien avant d'ailleurs.
Vers 16 ans c'est devenu quelque chose de viscéral, une envie violente au fond de mes tripes.
Une évidence donc...
Je voulais vivre la grossesse et l'enfantement.
Je n'ai pas eu besoin de me poser des questions métaphysiques sur le pourquoi du comment.
Mais j'ai du attendre longtemps la bonne personne et le bon moment.
Finalement je suis tombée enceinte de ma fille à 25 ans.
Et comme le dit TrysKellia c'est comme une montagne d'amour qui vous tombe dessus lors de la naissance.
C'est tellement magique, merveilleux, mystérieux et passionnant, l'aventure de la reproduction.
Personnellement ma vie n'aurait pas été réussie si je n'avais pas pu avoir d'enfant. Je ne sais pas si j'aurais pu survivre à mon infertilité si ça avait été mon cas d'ailleurs. J'aurais probablement adopté je pense.
En plus, même si la grossesse et l'accouchement ont des inconvénients (comme toute chose) pour moi ça m'a permis de devenir femme.
Je perçois la grossesse comme la réalisation de la féminité. Mais ce n'est pas pour autant que je me suis sentie obligée comme on peut l'entendre.
Quand je dis que c'est toujours une histoire de transmission, ça l'est déjà car la reproduction sexuée n'a pas d'autres buts biologiques que la transmission du patrimoine génétique, le brassage et la perpétuation de l'espèce.
Ensuite, comme certains l'ont dit, ça peut être pour transmettre l'histoire d'amour que l'on a vécue avec son partenaire.
Si on regarde l'Histoire, pourquoi les rois devaient-ils avoir des enfants (mâles) ? Pour en faire des héritiers et perpétuer leur lignée.
C'est une façon en effet de gagner une parcelle d'éternité.
Car une cellule sexuelle qui a 25 ans (par exemple si on a un enfant à 25 ans), car créée lors du stade embryonnaire de la personne, va créer un être biologiquement neuf qui n'aura pas une espérance de vie "génétique" diminuée de l'âge de ses parents. C'est proprement étonnant !
Bref il y a mille raisons pour vouloir des enfants, mais la meilleure n'existe probablement pas.
On dit que vouloir des enfants est égoïste mais j'entends des raisons toutes aussi égoïstes de ne pas en vouloir (ne pas changer son mode de vie, ne pas menacer sa carrière, garder son niveau de vie, ne pas abîmer son corps, etc.).
Dans cette histoire, personne n'a raison, chacun a des choix à faire et les fait c'est tout.
Je suis un peu choquée d'entendre que "la vie est dégueulasse...Le monde est pourri"... Beaucoup d'êtres humains (ou non) auraient aimé vivre cette vie "dégueulasse" plus longtemps.
:roll:
Personnellement, je suis bien heureuse d'être née et j'espère rester sur cette Terre "pourrie" le plus longtemps possible dans de bonnes conditions.
J'ai le secret espoir d'apporter ma pierre à l'édifice d'un nouveau monde à travers mes enfants et leurs enfants, en transmettant ma vision du monde et les valeurs qui me sont chères.
Finalement, ne pas faire d'enfant n'est-ce pas laisser aux personnes sans scrupules ni respect pour les autres toute liberté de perpétuer leurs valeurs néfastes ? N'est-ce pas donc y participer ?
Je ne juge pas ceux ou celles qui ne veulent pas d'enfants. Chacun fait ce qu'il veut.
Mais personnellement je ne le comprends pas vraiment.
Je trouve que c'est se priver de ce qu'il y a de plus merveilleux dans ce monde. Mais ça ne me dérange pas pour autant.
Sur le fait qu'un enfant change ou non la vie, je dirais, tout dépend de la vie qu'on mène... Si on vit dans les boîtes de nuit ça va forcément changer les choses. Si on a une vie un peu plus régulière ça la change moins.
Mais si on veut un enfant on concède ces changements de bonne grâce.
Ce que je voulais dire aussi, c'est qu'un enfant, ça fait grandir. On grandit avec lui et c'est ça qui est merveilleux. Ça nous met face à nos contradictions, ça a un regard bienveillant et nouveau. Un enfant aime ses parents sans conditions (du moins, au début de sa vie).
Et puis, sur le sujet de l'enfant qui empêche d'être seul, c'est un mirage... On naît seul et on meurt seul. Dans la maladie ou la déchéance nous sommes seuls. On ne peut que l'accepter.
Je ne vois pas ce que la mort a d'aussi dégueulasse à transmettre. Si on arrive à se mettre dans la peau d'un immortel (ça m'est arrivé dans un rêve à tel point que je l'ai vécu comme une réalité) on se rend vite compte que sans la mort, la vie n'aurait plus de saveur. On serait condamné à souffrir sans fin en plus. Ce serait proprement bien plus horrible.
Je pense que la mort est un moteur très puissant. L'exaltation sans elle n'existerait pas je pense.
Wouah désolée pavé :lol:.