Mi-k-l -- joli pseudo -- tu ne vas pas aimer ma tentative de réponse. (Ne serait-ce que parce qu'elle est 10 fois trop longue.)
Tu as visé juste:
Un homme rond perd définitivement de sa masculinité.
Pire que ça, tous les raisonnements philo/historico/politico/culturaux/sociaux des 7 dernières pages sont en fait de la grosse extrapolation d'un fait prouvé scientifiquement. Ouch, je sais.
Chez l'homme, la production d'hormones femelles augmente main dans la main avec la flèche du pèse-personne. C'est sûr qu'on ne parle pas que d'un 10kg en trop, ici, il s'agit bien d'obésité, d'un «gars gros et gras».
Et qui du coup devient de plus en plus... autre chose qu'un gars.
Durement dit tout ça, mais je te rassure, il y a justice en ce monde, puisque l'inverse est également vrai. Une femme obèse finit elle aussi par affoler ses hormones, le cholestérol montant se faisant testostérone . Et alors bonjour la femme à barbe.
Prouvé scientifiquement, je vous dis.
L'obésité androgénise.
Ne serait-ce aussi que par cette honte qui l'accompagne bien souvent, et qui fait que le port de vêtement sert bien plus souvent à cacher qu'à valoriser.
Ceci-dit, je ne peux m'empêcher d'ajouter que tout cela, à mes yeux, est d'une importance incroyablement mince (et ce faisant je verse dans le jeu de mots incroyablement facile et idiot :roll: ). Je m'éloigne du point de vue scientifique maintenant, et j'entre dans la vision tordue d'Aiecaramba.
L'humain, qu'il soit homme, femme ou autre, a une tendance incroyable à vouloir tout catégoriser. La société est faite comme ça, le monde est fait comme ça. Le plus ironique, c'est que bien souvent ce pourtant brillant humain souffre de cette catégorisation. Il est dans la classe des «gros» (et là j'aurais pu dire «pauvres», ou «féminisés», ou «marginalisés», car oui, même la marge est une catégorie, ou n'importe quoi, comprends-tu) et pourtant il trouve que la section des «minces» (ou des riches ou des beaux ou des etcetera) correspondrait beaucoup mieux à ses idéaux et reflèterait mieux son intérieur
évidemment sain et séduisant. J'aime mettre mon sarcasme en italique.
De la catégorisation vient le truc néfaste qu'on appelle la comparaison, ou l'art de ne pas être content de son gazon pas aussi vert que celui du voisin.
À vrai dire, je me permets d'allonger significativement mon post pour dire ça: les généralités dont on parle depuis le tout début de ton post, Mi-k-l, renforcent cette tendance au cloisonnement qui n'a jamais aidé personne. JAMAIS! Selon moi, du moins, je précise. Pour me protéger. ;)
En fait: Merde! Un humain (toi, moi, n'importe qui) est tellement unique, tellement multifacettes, tellement complexe, tellement pas comme les autres, tellement FAIT pour ne pas être comme les autres!! Et pourtant il fait bien souvent TOUT pour ne pas se vivre ainsi et se remettre dans les petites boîtes qu'on lui a remises à sa naissance. « Je suis gros (catégorie 1), donc un peu moins masculin que les minces(catégorie 2), et de ce fait les femmes (catégorie 3) risquent de croire que je suis homosexuel (catégorie 4).» Il s'agit d'une grosse exagération, j'en suis consciente, et même qu'il détruit plus mon point qu'il ne le supporte, en un sens, mais je laisse tout ça tel quel parce que je suis une rebelle (catégorie 5).
Excusez ma petite montée de lait que je continue de nourrir avec grand plaisir.
Moi, je me vis de plus en plus comme un être unique. Vraiment unique, sur tous les points de vue. Et je célèbre ça, parce que j'ai fini par comprendre qu'à travers mon unicité se trouve aussi mon unité, parce que oui, je suis de plus en plus en harmonie avec moi.
Pour moi, il y a une si petite nuance entre beauté intérieure et beauté extérieure. Pourquoi les sépare-t-on tout le temps? Je me trouve laide quand c'est laid en dedans de moi. Et je me trouve belle quand c'est joli à l'intérieur.
De même un homme qui est beau à l'intérieur, je vais finir par le trouver beau dans tout son ensemble. Quand je dis «je vais finir», c'est parce que moi non plus je ne suis pas à l'abris des catégorisations. Oui, mon regard se tourne plus spontanément sur le grand brun ténébreux aux épaules larges parce que ce sont mes propres considérations intellectuellement intégrées, voire injectées dès ma naissance et renforcées avec un certain conditionnement, de la BEAUTÉ. Mais une fois que je me branche sur mon centre, je vous dis, je peux désirer un homme bedonnant, vieillissant et handicapé. C'est déjà arrivé. (Mais celui-là irradiait intensément, comme peu d'entre nous peuvent le faire.)
Pour exprimer pragmatiquement ma façon de penser au sujet des dualités et des catégorisations, depuis que je suis bienveillante avec moi dans mon
entièreté, vraiment "inside-out", je perds du poids.
Et surtout, je suis de plus en plus détachée de ce qu'on en dit à l'extérieur.
De l'extérieur, on m'a probablement étiquettée d'ores et déjà «fille un peu ronde quelque peu acnéique, intelligente mais impulsive et parfois difficile à vivre».
De moi, je m'étiquette comme étant moi.
C'est peut-être aussi pour ça que je n'étudie plus en sciences.
Comprenne qui peu (et si c'est un homme, qu'il me donne son numéro de téléphone.)