Bon si vous voulez parler des violeurs...
Pour avoir travaillé avec eux pendant 6 mois l'hiver dernier je peux peut-être apporter quelques informations...
Lorsqu'un homme ayant commis une agression sexuelle se présentait chez nous pour un thérapie après avoir finit sa sentence en prison, on évaluait le niveau de risque de récidive que présente cet homme avec les critères suivant... plus il correspond au profil, plus y'a de chance qu'il agresse à nouveau. Les énoncé parlant d'enfant sont là parce qu'ils sont ajouté lorsqu'il s'agit d'un violeur d'enfant. Les trucs en parenthèse sont des précision ajoutées par moi...
Identification émotives aux enfants (être plus à l'aise avec les enfants que les adultes, se sentir comme un enfant, avoir l'impression d'être sur la même longueur d'onde qu'eux)
Hostilités envers les femmes (Varie beaucoup, j'pense pas que vous ayez besoin d'exemple...)
Manque de considération envers autrui (Profiter des autres, les utiliser, s'en foutre...)
Impulsivité
Faibles capacités de résolution de conflits (j'ai des problèmes, je n'utilise pas les bonnes solutions, ou je n'arrive tout simplement pas à trouver des solutions à mes problèmes)
Présence d'émotions négatives et d'hostilité (Se sentir victime de la société, désir de vengeance envers X personne ou peu importe...)
Présence de préoccupations sexuelles, et utilisation de la sexualité comme stratégie d’adaptation (Utiliser la sexualité comme moyen de gérer ses émotions - genre se masturber pour faire passer le stress, faire l'amour pour se réconcilier, ect- , être envahi au quotidien par la sexualité parce que très insatisfait sexuellement, etc)
Effondrement émotionnel (dépression, période très difficile)
Écroulement des liens sociaux (isolement social)
Consommation de drogue ou d’alcool
Éducation sexuelle défaillante (ne pas en avoir, ou au contraire tout savoir parce qu'à l'âge de 5 ans déjà y'avait déjà des VHS de films porno qui trainaient dans la maison sans supervision des parents)
Accès à des victimes potentielles (parce que c'est plus difficile d'agresser quelqu'un qui n'est pas là...)
Certains de ces facteurs sont à court terme, d'autres à long terme, et certains sont des traits de personnalité... donc c'est plutôt difficile de faire un portrait type du violeur.
Mais en gros... Immaturité au plan affectif et social, Lacunes communication et résolution de problème, Manque de connaissance sur l’intimité et l’éducation sexuelle.
Sauf que tout ça, ce sont des caractéristiques que des gens peuvent avoir sans ne jamais violer personne...
Comment une personne en vient à violer? On travaillait avec un outil nommé "La chaine délictuelle" pour expliquer le processus. Cette chaine s'applique au viol, mais aussi à n'importe quel comportement dont en général nous ne sommes pas fiers. Consommation d'alcool, de drogue, magasinage compulsif...
1:Conflit: Frustration vécue, qu’elle soit mineure ou majeure, unique ou le résultat d’une accumulation.
2:Malaise: À la suite du conflit, la personne ressent un malaise qui est habituellement perceptible par des signes non spécifiques : anxiété, irritabilité, intolérance aux frustrations… La personne n'identifie peut-être pas exactement la cause de sa frustration.
3:Augmentation des fantaisies (dans ce cas-ci: fantaisies sexuelles déviantes): Il s’agit d’une augmentation des fantaisies propres à chaque sujet. Elle sera plus ou moins rapide et plus ou moins envahissante. À la suite de ces fantasmes, la personne rationalise pour diminuer l’angoisse, la honte ou le sentiment de culpabilité. Par exemple, cette personne peut soutenir qu’il est normal de fantasmer sur des jeunes filles pourvu qu’elle ne les touche pas : ce qui est son cas à son avis. Mais il commence lentement à glisser sur une pente dangereuse...
4:Choix d’apparence anodin: Avant de commettre une agression sexuelle, la personne va modifier quelques éléments dans son mode de vie. Peut paraitre banal vu de l’extérieur. Habituellement, la personne ne veut pas reconnaitre l’ampleur de ses choix vis-à-vis ceux qui les questionnent, les trouvant alarmistes. (Exemple: Paul est alcoolique et essaie d'arrêter de boire, il va marche un soir, et choisi de tourner à droite plutôt qu'à gauche une fois arrivé au bout de sa rue, à droite il y a une épicerie qui vend de l'alcool, à gauche y'a rien. de l'extérieur Paul n'a pas l'air d'un gars ayant un comportement dangereux, mais en fait oui, ça ne veut pas dire qu'il entrera et ira acheter quoi que ce soit...maiiiiis...)
4:Situation hautement à risque: La personne se place dans des positions de passage à l’acte imminent. Par exemple, un Giles a fantasmé toute la semaine sur sa nouvelle fréquentation, Diane, il sait qu'elle veut attendre, rationnellement il se dit qu'il va respecter cela, mais dans les faits ils sont seuls, saouls et Giles fantasme encore, il sait qu'il risque de le faire, et la pauvre Diane se croit en sécurité... elle n'a aucune raison de penser qu'elle risque quoi que ce soit, parce qu'elle ne sait pas ce qui se passe dans la tête de Giles...)
5:Acte sexuel déviant: L’acte sexuel apporte un soulagement temporaire. La personne ressent pour un certain temps une diminution de son état de tension. Le réconfort est momentané et la chaîne devra bientôt être réamorcée, car la faille fondamentale (problème de base) n’est pas résolue.
Je sais qu'il y a plusieurs façon de voir les choses, mais celle-ci en est une que je vous propose pour le moment, histoire d'avancer (peut-être) dans la conversation. Je sais que la sexologue travaillait des trucs plus en profondeur, mais je n'étais malheureusement pas stagiaire en sexologie donc...c'est le mieux que j'peux faire pour le moment!
Donc en gros, en situation de "crise", les gens réagissent différemment, selon différent facteurs. On ne peut donc pas vraiment dire que les violeurs sont tous des psychopathes...