Je me souviens avoir lu des témoignages de personnes opérées qui elles aussi prétendaient que ce n'était QUE du bonheur. Ca m'avait tellement agacée que j'en avais fait un topic ! :lol:
J'ai fini par prendre cette phrase en grippe, tellement on l'utilise pour dire tout et n'importe quoi. :roll:
Je veux bien admettre sans souci qu'il y a une vraie part de bonheur quand on a subi une intervention, qu'elle s'est bien passée et qu'on en ressent des effets bénéfiques. Et heureusement ! :D Je préfère ça à des interventions où il y a eu de graves complications, ou encore des interventions qui ont échoué.
Mais une intervention ça n'est jamais QUE du bonheur, et tôt ou tard toutes les opérées se réveillent et s'en rendent compte. Au début c'est normal, c'est l'euphorie de perdre du poids et de se sentir mieux qui joue, elles ne voient QUE ça. Les inconvénients ? Oui il y en a, mais ils leur semblent tellement anodins par rapport à ce qu'elles ont vécu ! En fait le premier effet de la gastroplastie est un effet euphorisant et qui trompe la vision objective des choses ! :lol:
Mais la réalité se rattrape après et si heureusement pour la plupart, les effets de l'intervention vont vers un mieux-être certain qui fait se sentir mieux, ça n'efface pas les inconvénients qui eux, ne sont pas QUE du bonheur.
Vivre bien un inconvénient ne veut pas dire qu'il n'existe pas ! J'ai un ami à qui il manque une main suite à un accident, il est appareillé et vit quasi normalement. Depuis l'appareillage, il a retrouvé une vraie autonomie ! Mais le vrai bonheur pour lui, ça aurait été de récupérer sa main... Ca, ça ne serait vraiment QUE du bonheur ! :D
C'est pareil pour les gastroplastiées, leur qualité de vie s'améliore mais beaucoup - pour ne pas dire toutes - supportent au moins l'un de ces inconvénients voire plusieurs :
- vomissements
- nausées et/ou dumping syndrom
- difficultés psychologiques pour manger en public
- difficultés avec certains aliments, renonciation à certains aliments
- difficultés avec la nouvelle image de son corps
- difficultés avec le regard des autres, du conjoint notamment
- chute de cheveux
- carence vitaminique et nécessité de prendre des compléments alimentaires parfois à vie
- dans certaines interventions problèmes constants de transit intestinal, odeurs...
- contrôles médicaux à faire régulièrement
- distension de la peau (seins vides, bras et cuisses qui pendent, ventre en tablier...)
- interventions douloureuses pour remédier aux "dégâts" d'après intervention (chirurgie du ventre, des seins, des cuisses, des bras...)
- cicatrices inesthétiques après ces interventions réparatrices
- risque constant que l'intervention ait des limites et que le surpoids revienne.
Et je suis sûre que j'en oublie...
J'aimerais savoir quelles opérées, au bout d'un an après l'intervention (pas au début, on ne sait pas encore ce qui peut arriver) n'a pas eu à subir au moins UN de ces désagréments.
Alors c'est vraiment QUE du bonheur tout ça ? Vraiment ?
Ne croyez vous pas que ce petit QUE est de trop ?
C'est ça qui fatigue la plupart d'entre nous, que ce minuscule mot associé à bonheur et qui se permet d'effacer le reste.
Il y a des femmes qui souhaitent subir l'intervention, ce ne sont pas des gamines à qui on promet le Père Noël, elles veulent savoir, tout savoir, même ce qui n'est pas agréable, pour prendre une décision en connaissance de cause.
Je n'ai pas subi de gastroplastie, mais une réduction mammaire à l'âge de 17 ans. Est ce que ce n'est QUE du bonheur ? Oh oui, je suis contente, j'ai la poitrine que je voulais, elle me plait ! Mais j'ai des cicatrices sur les seins et même si elles ne sont pas très visibles, on les voit quand même. Dois-je oublier de parler de ces cicatrices, de la douleur post-opératoire, de la peur que j'avais que mes seins ne plaisent pas aux hommes sous prétexte que je suis heureuse d'avoir réduit mes seins ? Vous savez ce qui ne serait QUE du bonheur ? C'est que j'aie eu dès le départ des seins qui m'auraient plu, je les aurais toujours et sans cicatrice. Je suis heureuse oui mais ce n'est pas QUE du bonheur. J'ai juste accepté une situation qui n'est pas parfaite mais qui me convient mieux que la situation antérieure.
Pensez à ça quand vous direz "c'est QUE du bonheur" à des candidates à une intervention bien plus sérieuse que celle que j'ai subie et qui a bien plus de conséquences sur la vie quotidienne. Pensez qu'elles ont besoin d'informations objectives, de savoir à quoi s'attendre pour gérer l'après, parce que ça fait partie de la réussite d'une intervention.
Si votre seul argument est "c'est que du bonheur", ça fait un peu trop juste, un peu trop utopique et ça ne nous intéresse pas, pas tout seul comme ça, parce qu'on sait que ce n'est pas totalement objectif.
C'est si dur que ça à comprendre ? ;)