Corps public et corps privé?

Mathilde76 a écrit:
Bin, tu t'en fous: des gens comme ca, ca ne t'intéresse pas, donc tu passes ton chemin, voire tu leur dis ta facon de penser!
Et s'il y en a dans ton entourage, ca te permettra de faire le tri des gens intéressants ou non.
Mais tu ne vas pas prendre tes décisions en fonction d'eux quand meme!

aurelie3367 a écrit:

Et bien si car j'aurais trop peur de découvrir que certains de mes amis sont ainsi, que certains membres de ma famille pensent ainsi.

aurelie3367 a écrit:

C'est publiquement que tu te mets hors circuit.

Mebele a écrit:
Se mettre hors circuit publiquement revient à dire "mon corps est privé", non?
Bon, je ne dis pas que le voile ou le couvent soit la solution!!!

aurelie3367 a écrit:

ça veut dire : mon corps appartient déjà à quelqu'un de mon " clan ", en fait...

Mebele a écrit:
Je ne sais pas si on peut généraliser comme ca!

aurelie3367 a écrit:

Mathilde, je comprends ta peur je l'ai eu tellement longtemps ;)
mais je me suis rendue compte que je prenais le problème aussi à l'envers. Bien sûr que certaines personnes me déçoivent car je me rends compte que j'existe pour eux qu'en deçà d'un certain poids/ avec une certaine silhouette. Mais ils sont rares. Et puis ils ont toujours été ce qu'ils sont, ma perte de poids n'a fait que révéler des choses que dans le fond je savais. Eux restent toujours les mêmes et au final je vis bien mieux de savoir qui ils sont et le prendre pour ce qu'ils sont.
Et d'autres personnes se sont révélées beaucoup mieux que je pensais, ont été de belles surprises. Oui j'ai découvert des personnes bienveillantes et celles là je les garde précieusement.
Pour ce qui est de se cacher du regard de désir, je comprends aussi comme tu peux même pas l'imaginer! Mais la vraie question c'est: est ce que ton corps mérite que tu le fasses souffrir avec de la nourriture pour le cacher à certains? N'est ce pas les laisser gagner et te faire du mal de toute façon? Alors est ce que tu y gagnes vraiment avec cette carapace?

Pour ce qui est du voile, ce qui me gène là dedans c'est ce que ça renvoie aux femmes qui ne le portent pas: on ne te respecte pas pareil et ça c'est juste inacceptable. Parce que ça veut dire sinon qu'on me respecte uniquement quand j'efface toute trace de ma personnalité et de ma féminité soit de mon identité sexuelle.
Donc pour moi le voile intégral ce n'est pas se soustraire du regard de désir mais tout le contraire, c'est le reconnaître tellement fort que j'en perds mon identité, lui donner tout pouvoir à ce regard désirant, y compris celui de salir la femme.
moi je dis OK au voile si l'on considère et respecte toutes les femmes pareilles, sinon non.

(pour Mathilde)
Compliments ou comportement différent, l'idée est la même et il faudra t'y faire parce que le monde fonctionne comme ça.

Un jour j'avais entendu un truc qui va dans ce sens, une femme qui avait maigri et qui disait que depuis, les automobilistes s'arrêtaient bien plus souvent pour la laisser traverser la rue.

Mais il ne faut pas non plus négliger le fait qu'une femme qui ait minci se sente bien mieux dans sa peau et que ça puisse jouer sur l'image qu'elle donne aux autres.

Il est indéniable que l'attitude des gens change selon notre physique, mais surtout ce qu'ils croient savoir de nous en fait, même si le physique n'intervient plus.

Par exemple, il m'arrivait assez souvent d'être abordée par des personnes qui pensaient que j'étais maghrébine. Dès que je me maquillais, ces sollicitations disparaissaient. Ou un ancien collègue qui pensant que j'étais assistante me parlait d'un ton condescendant et dont l'attitude a changé du tout au tout quand il a compris que nous avions le même rôle dans l'organisation.

En revanche, du jour où j'ai compris que la "pression" des autres n'était pas une raison pour que je modifie qui je suis ou ai envie d'être, ça a été une délivrance : je ne fais plus les choses (vêtement, maquillage, attitude ...) que pour moi.

Mathilde, n'aie pas peur d'être toi sous prétexte qu'on te jugera ou traitera différemment. Et selon mon expérience, ce n'est pas une histoire de kg en trop ou non. Personne ne pourra jamais te demander d'être autre chose que toi-même, et c'est déjà un objectif suffisamment ambitieux.

Quant au fait que s'habiller différemment signifierait que son corps est public ou privé, le fait que l'on ne se pose que pour les femmes veut tout dire ... Une femme "se devrait" d'indiquer si elle est disponible ou non, un homme n'en a pas besoin puisque c'est lui qui choisit : notre société ne progresse que très peu. Pour rétablir l'équilibre, comme dans les sims, je propose que chacun se déplace avec une lumière sur la tête, ça simplifierait les choses. :D

Mathilde, j'ai l'impression que tu prends le problème à l'envers, tu as peur de maigrir parce que tu as peur d'attirer les hommes lorsque tu seras plus mince. Il faudrait déjà te demander pourquoi le regard d'un homme sur toi, te dérange à ce point ?
Et là, tu n'auras plus besoin de cette carapace que tu conserves pour te protéger.

Mathilde76 a écrit:

pour moi, "Ne pas faire quelque chose parce que ça va déplaire aux autres" ou "ne pas faire quelque chose parce que ça va plaire aux autres revient au même. ça reste "se comporter en fonction du regard des autres".

Il ne faut pas non plus condamner trop vite les collègues qui font remarquer les modifications physiques. Dans un environnement de travail, on ne partage pas sa vie intime, on ne se révèle pas au grand jour comme avec de vrais amis avec qui on a mieux à faire que de parler de variations de poids. Mais avec des collègues, les sujets de conversation restent souvent très superficiels et on n’aborde que ce qui se voit, que ce qui est révélé au grand jour. C’est pour cela que les conversations se portent souvent sur le physique car impossible d’aller au-delà.

Après il faut aussi réaliser qu’apprendre à maitriser le charisme qu’on dégage après une longue période de mal être, c’est comme apprendre à maitriser un style vestimentaire après avoir passé son adolescence en uniforme. On va tester, aller trop loin par rapport à ce qu’on veut donner comme image, sans s’en rendre compte. Mais notre baromètre finit par trouver l’équilibre avec le temps. J’ai pu voir cela autour de moi. Une de mes amies très proche, qui a passé trois années difficiles, a pris beaucoup pendant cette période de mal être. Et inconsciemment elle s’est refermée sur elle-même. Quand elle sortait, elle s’effaçait complètement, elle n’osait pas prendre la parole, elle voulait disparaitre et rester seule car le monde extérieur lui renvoyait l’image de son mal être. Mais cela elle ne se l’avouait pas. Il y a une sorte de déni dans toute dépression. Et lorsque sa situation s’est débloquée, elle a complètement changé d’attitude, plus ouverte, plus à l’aise, plus épanouie et a commencé à perdre le poids du mal être mais surtout elle a retrouvé toute sa présence. Alors oui, les inconnus ou vagues connaissances ont changé de comportement avec elle, mais pas parce qu’elle a perdu du poids. Ils ont changé de comportement car elle s’est enfin laissée être remarquée. Et ne maitrisant pas cet épanouissement soudain, elle a envoyé des signes extérieurs qu’elle n’imaginait pas être interprétés autrement que comme de la joie de vivre. Alors elle se prenait des commentaires dans la rue, des mecs collants, des remarques à double sens car son trop plein de sourire, de bonne volonté, de gentillesse, invitait les gens à entrer dans sa zone de confort. Elle a réalisé alors que sa carapace « involontaire » n’était plus là et ne la protégeait plus de certains personnages indélicats. Quand on est une femme, il faut savoir poser des limites aux autres par son simple maintient, ses sourires, ses regards, ses silences,… Il faut savoir être froide et hautaine pour équilibrer avec une blague osée. Il faut poser volontairement des barrières à respecter que notre corps ne va plus poser pour nous. Et c’est très dur à faire quand on a juste envie de profiter de la vie. Et surtout, il ne faut pas culpabiliser de porter la tête haute et insolente pour faire comprendre qu’on n’est pas facilement atteignable. (Après il faut doser par rapport à ce qu’on veut donner comme image, et l’équilibre ne sera pas le même avec des collèges, avec des proches, avec des amis ou des connaissances, ou en marchant simplement seule dans la rue).

Prax a écrit:

Non c'est pas pareil du tout !! Me faire un compliments c'est me complimenter, me faire remarquer que j'ai fait quelque chose et que j'ai réussi, c'est me valoriser. Alors que me parler alors qu'avant on me parlait pas c'est nier mon existence, nier mon moi intérieur, faire comme ci avant j'étais un tas de graisse et maintenant qu'un cerveau m'était poussé...

Mellyne a écrit:

Mais moi j'ai toujours été ronde, grosse, obèse et même quand je l'étais pas on me disait que je l'étais car j'ai été formée très tôt et que j'ai des fesses. Donc moi, je ne me vois pas autrement. Etre moi c'est être ronde. Et d'ailleurs je ne sait pas vraiment qui je suis en fait...

Nathboop a écrit:

Euh je n'ai pas parlé des hommes en particulier, je n'ai pas préciser le sexe.... De part mon histoire peut être qu'il y a un peu de ça, un peu du fait que je n'ai pas su gérer cette maturité sexuelle que j'avais physiquement et physiologiquement à l'heure où normalement on doit juste jouer.... Là le sujet c'est que avec ou sans cette carapace je suis la même !!!

Quand à prendre les choses à l'envers c'est ma grande spécialité...