Prax a écrit:Mais il y a des cas où les rapports qu'elle juge forcés ne laissent pas de traces car il n'y a pas eu la même contrainte que dans un viol net et précis. On parle des cas très litigieux là. Et si le jury estime qu'elle n'a pas vraiment dit non, qu'elle n'est pas traumatisée ou je ne sais quoi encore, l'accusé aura moins à craindre. Et en plus si l'accusé ne nie pas dès le début qu'il y a eu rapport, c'est vraiment parole contre parole et les faits deviennent accessoires : c'est la personnalité des 2 parties et les circonstances (ainsi que inhabileté des avocats) qui décideront de la culpabilité ou non. C'est pas à moi qu'il faut poser plusieurs fois de suite la même question mais aux jurés. Et comme ils n'ont pas de comptes à rendre ni le droit d'en parler à quiconque.......... :roll:
Merci maître Mason pour cet éclairage fascinant du monde judiciaire! :roll:
[hs]Je viens de me farcir les 22 pages et franchement :sick: . Aurélie, Mamykro, Rémus, et les autres, quel courage et persévérance, félicitations.[/hs]
Prax, je vais simplement répondre à ton dernier message parce que vraiment ça m'énerverait que tu aies le mot de la fin. Ce que tu décris est hors sujet. Peut importe que ça se passe comme ça dans les tribunaux ou pas, c'est pas pour autant que c'est juste. Ce que plusieurs personnes ont essayé de te faire comprendre c'est que ton discours fait partie de ce qu'on appelle la culture du viol.
Non, les viols ne sont pas perpétrés par des bêtes sanguinaires qui ne savent pas se contrôler, ni par des pauvres mecs que de vilaines allumeuses ont chauffé pour le plaisir de les voir souffrir. Les viols sont perpétrés par des hommes normaux, comme toi, qui pense qu'une femme doit agir d'une certaine manière, ou bien elle est responsable s'il lui arrive quelque chose (un viol en l'occurrence). En banalisant cette idée (ce que toi et Pecsfamily notamment faites dans cette discussion depuis des pages et des pages), vous entretenez un certain nombre de mythes sur le viol. C'est justement à cause de ces mythes qu'un procès pour viol est le plus souvent le procès de la victime que de l'accusé.
Je suis surprise de constater que sur les 22 pages de cette discussion, on a beaucoup parlé des victimes et de ce qui leur passe par la tête (supposément) mais finalement très peu des violeurs.
Quand une personne passe à l'acte, que ce soit pour un viol ou une agression ou un vol, il a forcément en tête qu'il est légitime à le faire. J'ai une copine par exemple qui fraude à sa cantine d'entreprise, elle me dit que c'est parce que les prix de toutes façons sont trop élevés. Je pense que, même si tu sais que c'est mal, ou en tout cas interdit, pour que tu puisses passer à l'acte il faut que tu penses que quelque part ça n'est pas immoral. Hé il y a cette femme qui passe à poil devant sa fenêtre et elle plus elle la laisse ouverte la nuit, donc sûrement elle en a envie. Votre discours valide ce genre de mode de pensée.
Donc Prax, tu n'es pas un violeur mais cela ne te dérange-t-il pas de contribuer à entretenir une certaine vision de la société, des rapports de genre, qui non seulement encourage le viol mais aussi déresponsabilise les violeurs (parce que oui, en plaçant une partie de la responsabilité même infime sur la victime, c'est ce que tu fais)?
Tant qu'il y aura des gens pour penser que les victimes sont responsables alors il y aura des vols, des agressions, des viols et des meurtres.